« La plupart des gens n’ont qu’une imagination
émoussée. Ce qui ne
les touche pas directement, en leur enfonçant comme un coin aigu en
plein cerveau, n’arrive guère à les émouvoir ; mais, si devant leurs
yeux, à portée immédiate de leur sensibilité, se produit quelque chose,
même de peu d’importance, aussitôt en eux bouillonne une passion
démesurée. Alors ils compensent, dans une certaine mesure, leur
indifférence coutumière par une véhémence déplacée et exagérée. »
Pendant les discours convenus auxquels il ne prête l'oreille, Nounours se laisse aller aux "subtils dangers des voyage de l'esprit". Il entend vaguement, prononcé par une voix inconnue, un discours qui se substitue à celui qui se fait appeler Grand Ancêtre, quand ce n'est pas Vénérable Grand Ancêtre, ou encore Très... C'est ainsi que du chapeau de Nounours, le Jeune, là où tout eut dû resté caché, Pinocchio s'est, tout d'un coup élevé. Sa tête avait pris feu et une grande vague s'était jetée sur lui. Dégoulinant de toutes parts, relevant la tête il voit l'Ancêtre au bras levé et à la voix tonitruante, mais il n'entend rien.
Il ne peut s'empêcher de penser à haute voix. Une petite voix qu'il ne reconnait pas.
– ... tout ce qui satisfait votre vanité...
Cette petite voix, la sienne peut-être, s'est-elle adressée à l'Ancien?
– C'est ainsi que vous me remerciez?
Le couvre-chef avait pris feu en même temps que l'humeur de l'Ancien mais il ne semble pas s'en rendre comptes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos commentaires sont les bienvenus