« Nul doute qu’Eschyle avait
visité un paysage semblable à celui-ci. C’était immense, titanesque et
de ceux qu’aucun homme n’habite jamais. Une partie de celui qui le
contemple –et même une partie vitale– semble s’échapper entre ses
côtes flottantes à mesure qu’il monte. Il est plus seul qu’on ne peut
l’imaginer. Ses pensées ont moins d’envergure et son intelligence est
moins affûtée que dans les plaines où habitent les hommes. Sa raison est
sombre et dispersée, plus ténue et plus imperceptible, comme l’air. La
Nature immense, titanesque et inhumaine l’a pris au dépourvu, piégé
quand il était seul et lui a volé un peu de ses facultés divines.
Elle ne lui sourit pas comme dans les plaines. Elle semble demander
sévèrement: Pourquoi es-tu venu ici avant ton heure? Ce terrain n’est
pas encore prêt pour toi. Cela ne te suffit donc pas que je sourie dans
les vallées? Je n’ai jamais créé ce sol pour tes pieds, cet air pour
ton souffle, ces rochers pour être tes voisins.»
Henry David Thoreau, Les forêts du Maine, 1864, trad. Thierry Gillyboeuf, Payot, 2012
– Un paysage semblablable à celui-là?
– Il nie...
– ... en a pas...
– L'appât est bien grossier, parole de perroquet!
Pinocchio a fait connaissance de notre perroquet. Il n'a pas fallu longtemps pour qu'ils se comprennent. Tous deux ont avec les mots presque la même distance... Ils sont censé répéter, voir même, se répéter, ce qui à la longue, ils s'en rendent comptes mutuellement:
– C'est très fatiguant... et lourd de sens!
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