J'avais donc ouvert le gros volume de l'Encyclopédie britannique, son
dixième tome, à sa première page -ce tome qui contenait tout le savoir
compris entre le mot Garrison et le mot Halibut –et je lisais en
diagonale l'histoire de ce William Lloyd Garrison, tout en rêvant au nom
qu'avait porté le père de celui-ci, Abijah, dont la sonorité évoquait
en moi des souvenirs de lectures enfantines (Ahijah, Achab, Abigail :
c'étaient des noms semblables qui avaient peuplé les seuls récits qu'on
m'eût permis de lire au cours d'une enfance sévère, et c'est, plus tard,
avec un étonnement parfois scandalisé -comme s’il s’était agi d’un
sacrilège, ou d’une irrévérence, tout au moins– que j’avais retrouvé
dans des romans d’aventures et même dans la vie réelle...
La deuxième mort de Ramón Mercader, Jorge Semprun
Rien ne semblait aussi lointain que ce maintenant de l'humain comme centre du monde auquel il faudrait croire si l'on s'en tenait à ce que disent ceux qui croient qu'il faille les écouter...
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