« Quand tu entendras, à
l’heure de minuit, une troupe invisible passer avec des musiques
exquises et des voix, ne pleure pas vainement ta Fortune qui déserte
enfin, tes œuvres échouées, tes projets qui tous s’avérèrent Illusoires.
Comme un homme courageux qui serait prêt depuis longtemps, salue Alexandrie qui s’en va. Surtout ne commet pas cette faute: ne dis pas
que ton ouïe t’a trompé ou que ce n’était qu’un songe. Dédaigne cette
vaine espérance... Approche-toi de la fenêtre d’un pas fermé, comme un
homme courageux qui serait prêt depuis longtemps; tu te le dois, ayant
été jugé digne d’une telle ville... »
Constatin Cavafy, Lesdieus désertent Antoine, in Poèmes, Poésie/Gallimard
Quatre-cents-quarante-deuxième rapport de Don Carotte
Extrait du Grand Cahier Bleu
Mystères et obscurité, ruines et poussière, la gloire ne dure guère... En profondeur, le réel, le symbolique et l'imaginaire sont équivalents, chacun, à tour de rôles, peut, plus ou moins, prendre la place d’un autre. Chacun est doué d’existence, de consistance et d'obscurité*.
Ce qui signifie aussi que chacun pourrait, d'un certain point de vue, être complémentaire de l'un ou de l'autre... On objectera que le réel ne peut être l'imaginaire... c'est oublier que ce réel, tout autant que l'imaginaire... et plus encore le symbolique, dépend de la définition qu'on lui donne... Le réel, contrairement aux idées reçues, n'est pas uniquement un objet que l'on peut prendre en mains. Ce n'est rien d'autre que ce qui correspond à la définition qu'on lui donne...
* Didier Castanet, Nom-du-Père, Noms-du-Père et nomination
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