«
Pourtant il me restait une option, une seule. Qui serait condensée en
un seul événement, en un acte qui n’aurait lieu qu’une seule fois. Tu te
souviens du jour où nous nous sommes rencontrés pour la dernière fois?
C’était au début de l’automne, j’étais venue à ton bureau en fin
d’après-midi, alors que tu ne t’y attendais pas. Je n’en avais alors
peut-être pas l’air, mais je me trouvais vraiment dans une impasse,
complètement acculée. J’avais l’impression de ne plus être moi-même.
Malgré ma confusion pourtant, les actes que j’ai accompli cet après-midi
là, je les avais prémédités de bout en bout. Et jusqu’à aujourd’hui, je
n’éprouve strictement aucun regret pour pour ce que j’ai fait à ces
instants-là. Car cela a eu une signification extrêmement importante dans
ma vie. Bien plus certainement que ma propre existence.»
Haruki Murakami, Le Meurtre du Commandeur, Belfond
Quatre-cents-quarante-septième rapport de Don Carotte
Extrait du Grand Cahier Gris
S'apercevoir que les questions qui, manifestement, se posaient à l'enfant Lune, je pouvais me les poser à moi-même, me mettait dans un inconfort que je qualifierai "d'assez grand".
– Qu'est-ce qui se trouve derrière les portes dont ces serrures sont les gardiens impuissants sans la main qui saurait les ouvrir? – Serions-nous tous prisonniers d'une logique qui nous enferme? Tel peut être le flot grossissant de questions qui inlassablement surgit en soi-même...
Qu’est-ce que le temps ou qu’est-ce que l’homme?
Qui véritablement pose la question ? Et à qui?
À défaut de répondant «se la poser à soi-même»... fait naître une autre question:
Peut-on se poser une question?
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