«
Nous utilisions un langage différent, pense-t’elle, mais étions nous si
différents, nous qui étions venus avec nos rêveries, nos désirs, nos
cœurs à écluser? Nous avions travesti nos rêves en cadeaux, en services
rendus pour nous sentir utiles, nous les avions maquillés en recherches
universitaires, en pratiques artistiques ou cinématographiques, mais ils
n’en étaient pas moins puissants, voraces ou aveugles. Nos rêves
n’avaient-ils pas également une origine secrète en nous? N’étaient-il
pas issus de notre propre convoitise? De notre manque de stabilité, de
terre, notre insatisfaction vis-à-vis de notre lieu d’origine? De notre
vacuité, peut-être.»
Drusilla Moddjeska, Maunten, Au vent des îles, Éditions Pacifique
Extrait du journal de Pinocchio, l'Autre
On les voit aller et venir de très loin. Tantôt montés, tantôt montant, convoitant leurs propres images par l’avant ou par l’arrière, devant ou derrière le miroir, ils singent ce qui en eux leur échappe.
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