– Croyez-vous que que votre récit peut être compris?
– Certainement....
– Vous laissez traîner la voix ce qui laisse à entendre quelque chose de masqué que vous ne dites pas.
– C'est bien cela. Ce qui est dit, je vous le répète me vient de plusieurs générations, on me l'a racontée...
– Vous nous le répétez, oui, mais l'histoire, elle, ne se répète pas...
– Je ne puis que répéter la chose
ou plutôt le récit... L'objet de notre discussion ne peut être dit
entièrement. C'est pourquoi il ne se répète pas: il se représente...
– Vous voulez dire qu'il se présente à nouveau?
– Oui, et, avec un peu de patience et de
curiosité, le lecteur curieux pourrait, s'il le veut, reconstituer et
comprendre ce récit d'une toute autre manière que ce qui lui lui est
présenté. Ce qu'il ne peut pas faire, ce à quoi il ne peut prétendre
c'est de lui imposer une logique qui lui serait propre sous prétexte que
ce récit n'en aurait pas...
– Pourtant, si j'en crois ce que vous
me dites, il me paraîtrait normal, le moindre des savoir-vivre, que le
lecteur agisse selon la logique qui lui est propre, suivant en cela le
modèle que vous prétendez ne pas lui imposer!
– C'est cela, mais dans ce que je vous disais, l'important était la deuxième partie de la phrase: il ne peut le faire "sous prétexte que ce récit n'aurait pas de logique"!
– Pourquoi cela?
– Parce que, au-delà d'une certaine logique, il existe d'autres logiques qui sont régie par des mesures parfaitement cohérentes, même si elles ne sont pas courantes.
– Je ne suis pas sûr de comprendre,
mais dans le fond n'est-ce pas précisément ce que pourrait dire le
lecteur qui ferait intervenir sa logique!
– Vous avez parfaitement raison... à une condition.
– Laquelle?
– Qu'il n'exclue pas ce qu'il ne comprend pas...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos commentaires sont les bienvenus