«Tout ce qui se dépose en nous, année après année, sans que l’on s’en aperçoive: des visages qu’on pensait oubliés, des sensations, des idées que l’on était sûr d’avoir fixées durablement, puis qui disparaissent, reviennent, disparaissent à nouveau, signe qu’au-delà de la conscience quelque chose vit en nous qui nous échappe mais nous transforme, tout ce qui bouge là, avance obscurément, année après année, souverainement, jusqu’à remonter un jour et nous saisir d’effroi presque, parce qu’il devient évident que le temps a passé et qu’on ne sait pas s’il sera possible de vivre avec tous ces mots, toutes ces scènes vécues, éprouvées, qui finissent par vous charger comme on le dirait d’un navire. Peut-être est-ce cela que l’on nomme sagesse…»*
Plongeant la tête dans cet étrange mélange d’eau de vent et de flammes, Platon, l’Ancien, peine à les maîtriser… les limites de l'image ne sont point les siennes... et s'il se débrouille pour flotter au gré des éléments il n'a rien sur lequel s'appuyer vraiment... C'est sa force... et il ne le sait point... Une phrase lui trotte obstinément dans la tête comme une mélodie qui sans cesse se répète et le perturbe:
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos commentaires sont les bienvenus