Extrait du cinq-centième rapport de Don Carotte
Entièrement écrit de la sienne main dans le grand cahier bleu mais auquel manque les deux premiers chapitres
Bien loin d'être sourd, j'en étais venu à observer avec constance ce que disaient entre eux ces deux perroquets qui de plus en plus souvent prenaient place dans mes images. J'écoutais avec grande attention ce qu'ils disaient, paroles que je notais avec précision en résistant à l'envie de les corriger ou de prendre part à la conversation. Toutefois j'avais le regret de ne pas l'avoir fait dès le début de mes observations. Ainsi il me manquait un grand nombre d'éléments qui m'eussent permis d'avoir une meilleure vue d'ensemble sur ces étranges créatures.
– Avant que vous ne brouilliez les images... je faisais allusion au fait que si votre vie n’est pas franchement une invention, mensonge ou fiction inventés par des esprits oisifs, cela n’est pour autant pas dû au destin, tel que vous vous le représentez... ou comme vous supposez que le montrent les dessins de Don Carotte...
– Précisez, je vous en prie, mais évitez de trop faire passer le temps, je vous prie.
– Votre vie, de mon point de vue, bien loin de telles extravagances, serait une sorte d'idéal du conformisme...
– Vous voulez dire que je me conforme... mais à quoi... et puis, devrais-je me fâcher de ce que, tel un chien rongeant son os, vous discourez au lire de dire ce que vous espérez me faire accroire?
– Il n'est nul besoin de fâcherie, il suffit que vous ouvriez les yeux... et le reste pour simplement constater ce que la masse dominante des hommes veut que vous soyez...
– Vous voulez parler de l’humanité ?
– C’est cela... avec quelques nuances...
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