« Nous portons en nous des solutions sans problème, des aphorismes errants, des symboles qui cherchent un sens, comme des chiens flairant une trace.»
Émile Cioran, Syllogismes de l’amertume (1952), Gallimard, p. 46
– Reprenons avec calme, et puissiez vous me pardonner le zèle dont je crois qu’il faille faire preuve, Don Carotte, “si vous êtes celui qui le dit”…
– Qui dit quoi?
– Qui dit ce qu’il lit…
– Qui lit quoi?
– L’énigme, Don Carotte, l’énigme… Ce n'est pas dans les livres que vous allez trouver une solution... et sans résoudre l’énigme nous n’irons nulle part!
– Dans ce cas, je revendique ma propre étrangeté…
– C’est cela. C’est votre propre voix intérieure qui formule le paradoxe de votre identité fracturée.
– Fracturée! Comme vous y allez! Prends garde à mon bâton! Un peu de respect tout de même…
– Vous êtes actif. Vous êtes conscient de votre éclatement et vous vous savez infiltré en vous même…
– Je nous sais surtout infiltré dans et par votre énigme… Cela me paraît invraisemblable…
– Peu importe, nous faisons le tour de la question.
– Je préfèrerais que l’on fasse le tour de la clairière… et surtout le détour par notre histoire dont je me languis!
– Si vous n’êtes que celui qui entend, vous devenez passif. Vous ne seriez que l’auditeur des paroles venues de votre inconscient..,
– Ou d’ailleurs!
– Peu importe! Vous subiriez un discours intérieur sans en être l’auteur. Vous seriez séparé de la partie de vous-même qui parle…
– Serais-je alors dominé par l’étrangeté qui m’habiterait?
– Vous écouteriez une voix intérieure étrangère…
– Et quel serait l’enjeu?
– Savoir qui parle en vous?
– Suis-je celui qui parle ou celui qui écoute?
– C’est cela. L’identité devient une question non plus seulement psychologique, mais métaphysique!
– Vous m’inquiétez… mais abrégez vous suspects éloges!
– Êtes-vous maître de vous ou un simple récepteur?
– Je suis d’abord et avant tout ton maître!
– Je me hâte d’en convenir! C’est exactement cela! Vous êtes en plein labyrinthe!
– Vous parlez de cet arbre?
– Je parle d’un labyrinthe mental où paradoxes et dédoublements créent une spirale logique, apparemment impossible à résoudre.
– Je le savais… Sans vouloir affaiblir votre propos, je dirais que le langage nous perd… vous comme moi!
– Ou c’est nous qui le perdons…
– C’est cela. C’est votre propre voix intérieure qui formule le paradoxe de votre identité fracturée.
– Fracturée! Comme vous y allez! Prends garde à mon bâton! Un peu de respect tout de même…
– Vous êtes actif. Vous êtes conscient de votre éclatement et vous vous savez infiltré en vous même…
– Je nous sais surtout infiltré dans et par votre énigme… Cela me paraît invraisemblable…
– Peu importe, nous faisons le tour de la question.
– Je préfèrerais que l’on fasse le tour de la clairière… et surtout le détour par notre histoire dont je me languis!
– Si vous n’êtes que celui qui entend, vous devenez passif. Vous ne seriez que l’auditeur des paroles venues de votre inconscient..,
– Ou d’ailleurs!
– Peu importe! Vous subiriez un discours intérieur sans en être l’auteur. Vous seriez séparé de la partie de vous-même qui parle…
– Serais-je alors dominé par l’étrangeté qui m’habiterait?
– Vous écouteriez une voix intérieure étrangère…
– Et quel serait l’enjeu?
– Savoir qui parle en vous?
– Suis-je celui qui parle ou celui qui écoute?
– C’est cela. L’identité devient une question non plus seulement psychologique, mais métaphysique!
– Vous m’inquiétez… mais abrégez vous suspects éloges!
– Êtes-vous maître de vous ou un simple récepteur?
– Je suis d’abord et avant tout ton maître!
– Je me hâte d’en convenir! C’est exactement cela! Vous êtes en plein labyrinthe!
– Vous parlez de cet arbre?
– Je parle d’un labyrinthe mental où paradoxes et dédoublements créent une spirale logique, apparemment impossible à résoudre.
– Je le savais… Sans vouloir affaiblir votre propos, je dirais que le langage nous perd… vous comme moi!
– Ou c’est nous qui le perdons…
– Lui comme nous!
– Vous ne croyez pas si bien dire. Il devient le lieu même de la perte: dans notre tentative de nous définir, nous nous égarons dans les méandres de nos propres formulations! Plus nous parlons, plus la définition se complique…
– À vous entendre, ce serait pour nous définir que nous parlons!? Bel effort!
– Comme un labyrinthe, chaque mot semble ouvrir une voie!
– … mais toutes ramènent à une impasse identitaire! Ne serait-il point temps d’abréger les digressions, de resserrer quelque peu votre propos?
– Vous ne croyez pas si bien dire. Il devient le lieu même de la perte: dans notre tentative de nous définir, nous nous égarons dans les méandres de nos propres formulations! Plus nous parlons, plus la définition se complique…
– À vous entendre, ce serait pour nous définir que nous parlons!? Bel effort!
– Comme un labyrinthe, chaque mot semble ouvrir une voie!
– … mais toutes ramènent à une impasse identitaire! Ne serait-il point temps d’abréger les digressions, de resserrer quelque peu votre propos?
– Il est surtout temps que vous preniez en charge le récit en vous dépouillant de tout excepté de ce qui vous reste de bon sens!
– Holà Sang Chaud, quelle hardiesse douteriez-vous de moi?
– Une humble hardiesse est quelquefois nécessaire…
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