« La trace est toujours antérieure à la présence.»
Derrida
Sur son archipel mouvant, comme arraché à la croûte du monde par la colère souterraine.
Une constellation d’îles noires, grises, ocre ou blafardes, semées sur l’océan comme les scories d’un rêve géologique. À l’approche, les formes se révèlent instables: crêtes déchiquetées, dômes bombés, plateaux éventrés. Chaque île semble à la fois ancienne et en train de naître, figée et pourtant palpitante sous la croûte rugueuse de sa surface. Un cirque, se monte... se démonte... y apparait et disparait sans cesse...
Une constellation d’îles noires, grises, ocre ou blafardes, semées sur l’océan comme les scories d’un rêve géologique. À l’approche, les formes se révèlent instables: crêtes déchiquetées, dômes bombés, plateaux éventrés. Chaque île semble à la fois ancienne et en train de naître, figée et pourtant palpitante sous la croûte rugueuse de sa surface. Un cirque, se monte... se démonte... y apparait et disparait sans cesse...
Le théâtre ou le cirque sont des lieux, où qu'ils se trouvent, ainsi conçu pour que chacun puisse, à sa manière, se laisser entrainer dans un ailleurs qu'il ne maitrise pas toujours. Ainsi en est-il de certains acteurs... Ainsi en est-il de Don Carotte, tenant en sa main une corde rompue, qui, bien qu'il ne soit pas vraiment un acteur, ni un spectateur, à la fois ancien et entrain de naître, figé et pourtant palpitant sous l'épais manteau de nuit sans lequel il flotte, ne sait probablement, ou apparemment, jamais vraiment où il est... mais lui aussi, ou surtout lui, entend des voix... Une voix caverneuse, ce jour-là:
– Léviathan... mais ce n'est point ainsi que je m'appelle... c'est ainsi que l'on m'appelle... mais de nom... dans ma mémoire... il n'y a nulle trace... Ce nom, je le porte… mais il n’est pas mien…
– Encore une énigme, se dit à voix basse Don Carotte...

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