vendredi 30 mai 2025


 « Ce n’est pas moi qui parle, ce sont les morts. Ou plutôt: ce n’est pas moi qui parle des morts, c’est eux qui parlent, et je suis ce peu de chair traversé par leur voix.»

Pierre MichonVies minuscules





– Serions-nous comme… comment dire… des métamorphoses.
– Ce que nous sommes ne dépend point de nous, mais ce dont nous pouvons être sûr c’est qu’il ne s’agira plus de parler,
 mais, curieusement de se taire de l’intérieur.
 Et dans ce silence, pour vous comme pour moi, laisser le texte nous traverser 
comme un vol sans fin,
 dont nous ne serions ni l’origine ni la destination.
– Écoutez.
 Entendez-vous?
 Ce craquement dans l’air? 
– Qu’est-ce donc?
– N’est-ce point notre voix qui meurt?
– Ou notre image qui s’efface…
– Ne parlez point de malheur.
– Ce que nous laissons derrière…
n’est plus un chant,
 mais un signe.
– À celui qui saura le lire:
 nous avons été.
 Non point perroquets.
 Non point homme.
 Mais quelque chose entre le cri et la lettre.
– Quelque chose qu’aucun maître ne peut nommer… une parole plus ancienne d’autant plus vraie qu’elle n’a pas de maître…
– Voilà qui est bien dit!

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