« Il me semble que l’écriture, plus encore que le langage, est cette aventure où l’homme se démet de lui-même pour laisser parler autre chose que lui. L’écriture, c’est cela : non pas se dire, mais s’absenter dans le dire.»
Claude Lévi-Strauss, Tristes Tropiques, ouverture
Claude Lévi-Strauss, Tristes Tropiques, ouverture
–
Écrivains?
Mais alors pas de ceux qui racontent.
Plutôt de ceux que le
langage dévore.
De ceux pour qui parler n’est plus un acte de
communication,
mais un lent glissement hors de soi.
–
Comme un oiseau qui cesse d’imiter pour devenir voix.
Pas la sienne,
pas celle d’un autre,
mais cette voix qui ne dit rien, qui trace
seulement,
comme la main d’un scribe oublieux de son nom.
– Oui… Nous avons voulu fuir notre maître, mais nous avons emporté avec nous le feu de sa voix. Et maintenant, ce feu nous consume. Il écrit en nous.
– Ce n’est plus lui qui parle. C’est ce qui reste de lui en nous, transfiguré, abstrait, délesté de sa chair. Nous sommes devenus le lieu où une parole sans sujet cherche un corps.
– Alors peut-être… nous ne sommes plus des oiseaux. Nous sommes des phrases. Des figures en quête de silence.
– Comme Pinocchio l’Autre, nous quittons le vivant pour habiter une autre vie: celle des mots, des gestes écrits dans le vent, celle où plus personne ne nous regarde, mais où, pour la première fois, nous devenons visibles.
– Non comme individus, mais comme actes. Comme métamorphoses.
– Il ne s’agira plus de parler, mais de se taire de l’intérieur. Et dans ce silence, laisser le texte nous traverser comme un vol sans fin, dont nous ne serions ni l’origine ni la destination.
– Écoute. Tu entends? Ce craquement dans l’air? Ce n’est pas notre voix qui meurt. C’est notre image qui s’efface.
– Et ce que nous laissons derrière… n’est plus un chant, mais un signe.
– À celui qui saura le lire: nous avons été. Pas perroquets. Pas hommes. Mais quelque chose entre le cri et la lettre.
– Quelque chose qu’aucun maître ne peut nommer.
– Oui… Nous avons voulu fuir notre maître, mais nous avons emporté avec nous le feu de sa voix. Et maintenant, ce feu nous consume. Il écrit en nous.
– Ce n’est plus lui qui parle. C’est ce qui reste de lui en nous, transfiguré, abstrait, délesté de sa chair. Nous sommes devenus le lieu où une parole sans sujet cherche un corps.
– Alors peut-être… nous ne sommes plus des oiseaux. Nous sommes des phrases. Des figures en quête de silence.
– Comme Pinocchio l’Autre, nous quittons le vivant pour habiter une autre vie: celle des mots, des gestes écrits dans le vent, celle où plus personne ne nous regarde, mais où, pour la première fois, nous devenons visibles.
– Non comme individus, mais comme actes. Comme métamorphoses.
– Il ne s’agira plus de parler, mais de se taire de l’intérieur. Et dans ce silence, laisser le texte nous traverser comme un vol sans fin, dont nous ne serions ni l’origine ni la destination.
– Écoute. Tu entends? Ce craquement dans l’air? Ce n’est pas notre voix qui meurt. C’est notre image qui s’efface.
– Et ce que nous laissons derrière… n’est plus un chant, mais un signe.
– À celui qui saura le lire: nous avons été. Pas perroquets. Pas hommes. Mais quelque chose entre le cri et la lettre.
– Quelque chose qu’aucun maître ne peut nommer.
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