samedi 7 juin 2025

« Notre vie est un livre qui s'écrit tout seul. Nous sommes des personnages de roman qui ne comprennent pas toujours bien ce que veut l'auteur.»
 
Julien Green
 
 

 
– La dynamique entre assignation et désignation trouve un écho particulier dans la relation entre un auteur et ses personnages.
– Si notre maître crée des personnages, nous donne un nom, une histoire, une voix, il n’en reste pas moins que nous pouvons exercer une influence qui peut lui échapper.
– Il semble que de nombreux auteurs témoignent de moments où leurs personnages semblent «prendre vie», agir de manière imprévisible, s’émanciper de leur volonté initiale. Dans ces instants, il devient moins un créateur omniscient qu’un témoin attentif de ce qui advient.
– Cette relation peut-elle être renversée.
– Du point de vue des personnages, l’auteur, comme notre maître, est une figure invisible et indéfinissable… et nous évoluons dans notre univers fictif...
– … ou le sien…
– Nous ressentons peut-être l’influence de quelque chose qui nous dépasse... et qui le dépasse…
– Une force qui décide de nos actions, qui orchestre les événements, sans que nous puissions jamais la nommer ou la comprendre.
– Pour nous, notre maître est un mystère, une présence diffuse qui tente de nous assigne à exister dans un cadre déterminé.
– Ainsi, notre maître, à son tour, devient l’indéfinissable...
– L’Autre absolu, comme Pinocchio, l’Autre, assignant ses créations à vivre des destins qu’il ne contrôle pas vraiment.
– Cette tension entre le pouvoir créateur et la perception de l’inaccessible fait écho à la philosophie de Lévinas: l’assignation précède la désignation.
 

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