
mercredi 31 décembre 2008
" Le monde des brumes et du brouhaha"(7)

mardi 30 décembre 2008
" Le monde des brumes et du brouhaha"(6)

- Ce n'est pas du fait de sa taille qu'il est infiniment plus grand que nous, mais du fait de sa grandeur et de son intelligence.
- ...ah.
- Vous êtes bien songeur. Cela ne vous ressemble guère.
- "Cela" serait cet être dont vous parlez?
- Non cela n'était qu'une question.
- Vous me rassurez.
- Pourquoi?
- Parce que vous me dites que cet être à la grandeur hors du commun n'était qu'une question.
- Ce n'est pas du tout ce que je vous ai dit.
- C'est pourtant ce que j'ai entendu.
- Ce n'est pas parce que vous l'entendez ainsi qu'il en est ainsi.
- Vous me rassurez davantage.
- À quoi pensez-vous?
- "Cela" ne vous regarde pas.
- Ah. Vous boudez.
- Non, je ne boude pas.
- Si. Vous boudez.
- Non, je ne boude pas. Si je vous ai dit que ne vous regardait pas, ce n'était pas dans le but de mettre fin à cette conversation pour vous empêcher d'accéder à mes pensées. C'était simplement de "cela" que je parlais. "Cela" étant cet être dont vous parliez.
- Ah, vous le reconnaissez.
- Non je ne le reconnais pas. Je ne fais que vous répondre.
- Ah. "Cela" est, dans votre esprit, cette grandeur et cette intelligence dont je vous parlais.
- Vous pensez à cet être qui est au delà?
- Oui, comme vous le dites.
- Non. Je ne le dis pas, je pense. Je pense que cet être qui occupe votre esprit me semble n'être que le fruit de votre pensée.
- Vous vous trompez, mais...
" Le monde des brumes et du brouhaha"(5)

- De l'autre côté de quoi?
- De cette brume qui nous enveloppe.
- Mais cette brume ne nous enveloppe pas. Nous sommes cette brume.
- En tous cas, il est là.
- Pourriez-vous me le décrire?
- De ce que peuvent percevoir mes sens, j'en déduis qu'il est infiniment plus grand que nous.
- L'infini est impossible à manier, vous le savez bien. Voulez-vous être assez gentil pour cesser d'être stupide. Cet être que vous pensez voir est-il deux ou cent fois plus grand que nous?
- Plus que cela.
- Mille fois plus?
- Un peu plus.
- Même si cela commence à compter, nous sommes encore loin de l'infini.
lundi 29 décembre 2008
" Le monde des brumes et du brouhaha"(4)
dimanche 28 décembre 2008
" Le monde des brumes et du brouhaha"(3)

l'homme aveugle cherche la vérité.»
Deux gouttes d'eau conversent. Rien ne les différencie hormis les reflets qu'elles contiennent et qui les habillent.
- L'être qui est au delà de quoi?
- Au delà de notre monde.
- Que peut-il y avoir au-delà de notre monde?
- Un autre monde.
- Quel autre monde?
- Un monde différent.
- Quelle sorte de différence peut-il contenir?
- Je ne le sais pas.
- Si vous ne le savez pas, comment pouvez-vous supposer qu'il soit différent?
- Précisément parce que je ne le connais pas.
samedi 27 décembre 2008
"Le monde des brumes et du brouhaha"(2)

Il m'est arrivé de m'asseoir face à un chute d'eau et d'entendre, parmi le brouhaha incessant des mots qui, rassemblés, ressemblent à un dialogue.
Quelques sons, au premier abord incertains, sont prononcés par des bouches invisibles sorties du néant et se précipitant vers le gouffre sans que rien ni personne ne puisse intervenir.
- Que fait-il?
- Qui?
- L'être qui est au-delà et qui nous regarde.
- L'être qui est au delà de quoi?
vendredi 26 décembre 2008
" Le monde des brumes et du brouhaha"(1)

"Dans le monde obscur et fascinant des brumes et du brouhaha" Chroniques d'un monde changeant écrit par le très illustre Zosime Medius.
Où nous verrons aussi qu'il existe plusieurs liens de parentés entre les différentes visions et récits contradictoires qui, patiemment, tissent une trame des plus légères. Cette trame unique et fragile habille et souligne un monde fantasque et douteux dont l'existence est depuis l'origine constamment menacée.
mercredi 17 décembre 2008
lundi 15 décembre 2008
dimanche 14 décembre 2008
samedi 13 décembre 2008
vendredi 12 décembre 2008
mercredi 10 décembre 2008
Irréductible
Depuis si longtemps
samedi 6 décembre 2008
vendredi 5 décembre 2008
jeudi 4 décembre 2008
mercredi 3 décembre 2008
mardi 2 décembre 2008
lundi 1 décembre 2008
dimanche 30 novembre 2008
samedi 29 novembre 2008
Choix de saison
vendredi 28 novembre 2008
jeudi 27 novembre 2008
Légende
mercredi 26 novembre 2008
Écho
Le cabanon d'écriture
mardi 25 novembre 2008
lundi 24 novembre 2008
dimanche 23 novembre 2008
jeudi 20 novembre 2008
mercredi 19 novembre 2008
mardi 18 novembre 2008
L'homme fatigué
Devant l'homme fatigué, très fatigué, s'étendent de minces rais de lumière. L'homme se baisse et caresse de ses mains ces chemins qui longtemps lui parurent incertains et si lointains. Dans ses mains il n'y a plus rien.
lundi 17 novembre 2008
Désirs sauvages

- Écoute ces chants rythmés qui passent élégamment d'une herbe à l'autre enflammant les buissons de feuilles morte et revigorant la sève invisible des arbres centenaires dans lesquels tu peux, si tel est ton désir, te promener sans contrainte.
samedi 15 novembre 2008
À l'abri

- Aucun de ces abris ne nous protègent de celui qui nous guide, Baruch. Un jour ou l'autre nous le suivrons.
- De qui parles-tu Félicien? Quels sont ces abris dont tu parles?
vendredi 14 novembre 2008
La trame se noue

Baruch et Félicien se promènent dans les arcanes du temps, miroirs polis par les perpétuels et invisibles recommencements. Les mots et les images remplacent d'autres mots et d'autres images. La trame se noue pendant que les drames se déroulent. Du robinet déficient sourd une source timide dont la musique rend fou. Du plafond coulent, métronome exigeant, de lourdes gouttes de sang. De la bouche des hommes naissent des histoires qui ne peuvent se transmettre sans que l’infini n’en prenne sa part. De la pensée obscure du bouc jaillit une lumière.
- Nous sommes fait pour nous entendre!
Baruch et le petit bélier poursuivent leur conversation. Voyageurs immobiles, turbulents enfants du labyrinthe en quête de nouvelles frontières à traverser.
jeudi 13 novembre 2008
Grandir

Baruch sourit.
- Certes, tu sens mauvais Félicien, mais, dans le fonds, tu n'y peux rien. Te souviens-tu de ces journées d'escalade? Celles qui nous faisaient grandir en nous rendant si petits.
mercredi 12 novembre 2008
Discernement

Alors les hommes gardaient volontairement la justice et suivaient la vertu sans effort. Ils ne connaissaient ni la crainte, ni les supplices; des lois menaçantes n'étaient point gravées sur des tables d'airain; on ne voyait pas des coupables tremblants redouter les regards de leurs juges, et la sûreté commune être l'ouvrage des magistrats. »
Baruch, incapable de discerner le présent du passé, était heureux. Il avait retrouvé Félicien et par la même occasion une sorte d'enthousiasme enfantin qui lui faisait retrouver un élan qui lui faisait défaut depuis longtemps.
- Dis-moi Félicien, qu'as-tu pendant tout ce temps où tu as disparu de ma vie?
- Rien.
- Cela ne se peut, Félicien.
- Pourquoi cela serait-il impossible?
Baruch, en un instant grandi et se retrouve dans le présent, incapable de voir et de se mouvoir. Dans le noir la silhouette de Félicien est redevenue incertaine et quelque peu repoussante tant il sent mauvais.
-...
mardi 11 novembre 2008
Imprévisible

Ainsi Félicien avait surgi du passé de Baruch sans que celui-ci ne le ressente ainsi. Le temps ne suivait plus sa limpide trajectoire. Il se montrait inconstant et imprévisible. Les années ne succèdent plus aux années, les heures ne se suivent plus mais sautent d'un jour à l'autre. Il est midi à minuit.
lundi 10 novembre 2008
Il en est ainsi

- Il en est ainsi à tous moments et chaque jour depuis l’aube de l’humanité, dit Félicien. Des pans entiers de notre vie disparaissent sans même que nous nous en apercevions. Et puis un jour ils réapparaissent là où nous ne les attendons pas.
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