Les formes des jugements sont des mots et des assemblages de mots. Il fallait à coup sûr, commencer par se demander ce que désignent directement ces mots et assemblages de mots; l’on aurait trouvé qu’ils désignent des concepts. La question suivante eût porté sur l’essence des concepts. En y répondant, l’on aurait déterminé quel rapport les concepts ont avec les représentations intuitives qui constituent le monde; alors la distinction eût été faite entre intuition et réflexion. Il eût fallu rechercher comment se produisent dans la conscience non seulement l’intuition pure et formelle a priori, mais aussi l’intuition empirique qui en est le contenu. Mais en ce cas l’on aurait vu quelle part à l’entendement dans cette intuition, et surtout l’on aurait vu en même temps ce qu’est l’entendement et ce qu’est par contre la raison proprement dite, cette raison dont Kant écrivait la critique.
Arthur Schopenhauer, le monde comme volonté et comme représentation, Puf
Quatre-cents-quarante-deuxième rapport de Don Carotte
Extrait du Grand Cahier Noir
Il doit être là, se disait l’enfant Lune assis près du feu... Trop près des flammes qui se jouent de lui pendant que les mots lentement se répandent... Muré dans son silence, ses mains se tendent vers des rencontres de hasard. Souffle court et longues flammes dansent avec ardeur. Parmi les cendres on peut voir par l'esprit se mouvoir et s’élever lentement le rouge rampant du silence.
– Ce qui dans le feu s'éteint n'est pas la flamme, mais ce qui la nourrit, se dit l'enfant Lune...
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