Deux-cents-unième rapport de Don Carotte
Extrait du Grand Cahier Noir
Chers, Bien-aimés et Justes Conseillers
Hier, juste avant le lever de notre Soleil, alors que je dérouillais le mécanisme subtil qui nous permet d'entrer en relation avec l'univers, je recevais une lettre du Grand Conseil. Je l'ai lue avec attention, puis, avec la plus grande application, on me la relue de telle manière que ce fut une autre voix que j'entendais. Avant de la commenter, je vous en fait part de telle manière que vous puissiez en relire les premières lignes comme si c'était, à votre tour, vous qui la receviez et ainsi puissiez vous forger votre propre opinion à partir de la position qui a été la mienne, en espérant que cela change quelque peu votre point de vue...
"Cher Don Carotte
Nous voici à l'aube d'une ère nouvelle. Voilà donc que nous nous retrouvons, à l’orée d'une vingtième année de notre collaboration. Cette longévité est due, bien sûr, à la confiance que nous avons eu en vous et à ce qui en était la cause, nous voulons parler de vos compétences à nous servir, mais elle est aussi, cette longévité, très directement le fruit de votre fidélité. Fidélité aux principes qui nous gouvernent et que nous appliquons à notre gouvernance. Sans cela, cette longue série de collaboration fructueuse n'eut point été. Soyez en donc remerciés. Ce matin, vous le savez, une sorte de tremblement de terre a lourdement frappé la quiétude nécessaire à notre Mouvement Bien-Aimé. La trahison d'un certain nombre de nos proches collaborateurs et amis, que dis-je des frères en qui nous avions pleine confiance et qui nous ont quitté pour de futiles et absurdes raisons, nous faisant prendre conscience combien le difficile équilibre vers lequel nous tendons est précaire..."
À ce point je me demande et vous demande quel est votre point de vue?
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