« Le mythe est la partie cachée de chaque histoire, la partie souterraine, la zone encore inexplorée, parce qu’il n’existe pas encore de mots pour nous y conduire. Le mythe se nourrit du silence autant que des mots.»
Des voix qui ne viennent pas de l’île, ni du ciel, ni même des profondeurs de la mer.
Des voix venues d’un ailleurs sans rive: celles de l’auteur, du personnage, du lecteur — entités mouvantes, conscientes, inquiètes, appelant à travers les dimensions de la page et du silence. Elles parlent. Elles questionnent. Elles doutent.
Don Carotte, lui aussi, doute… peut-être parce qu’il entend ces voix… ou encore par ce qui est contenu dans ce qu’il entend… Et puis il y a cette voix d’ombres, sombre et caverneuse qui prétend ne pas être… ou ne pas répondre au nom de Léviathan.
– Serait-ce là une hallucination… ou une énigme nouvelle dont le monde est parsemé? Vais-je encore devoir affronter cette improbable apparition qui refuse de donner son nom et refuse celui qui lui est proposé? Serait-il une de ces figures mythiques dont l’écho traverse les millénaires, persistant dans notre imaginaire comme un noyau obscur, réfractaire à toute réduction définitive? Le Léviathan, nom qu’il refuse, je le répète, est de celles-là. Monstre marin né de la parole biblique, non content de survenir dans mon histoire, hante les versets de l’Ancien Testament, inspire les peintres, agite les philosophes, obsède les psychanalystes et inquiète les juristes. Et pourtant, c’est dans le Livre de Job, ce chef-d’œuvre tragique de la littérature hébraïque, que le Léviathan se manifeste avec une intensité mystique particulière, comme une borne dressée au seuil de l’incompréhensible… et comme un géant sur le misérable chemin, frappé par une série d’évènements inexplicables et de ruines, qui en appelle, sans un cri de révolte, à la justice. Chemin qui est le mien… Mais c’est dans ce cri, là devant moi, cette détresse vertigineuse, qu’il se glisse… celui qui dépasse l’image du Léviathan. Serait-ce une de ces irrépressibles terreurs qui parsèment la nuit des enfants? Don Carotte se souvient partiellement de son enfance… Lentement une image remonte de ce temps-là.
Don Carotte, lui aussi, doute… peut-être parce qu’il entend ces voix… ou encore par ce qui est contenu dans ce qu’il entend… Et puis il y a cette voix d’ombres, sombre et caverneuse qui prétend ne pas être… ou ne pas répondre au nom de Léviathan.
– Serait-ce là une hallucination… ou une énigme nouvelle dont le monde est parsemé? Vais-je encore devoir affronter cette improbable apparition qui refuse de donner son nom et refuse celui qui lui est proposé? Serait-il une de ces figures mythiques dont l’écho traverse les millénaires, persistant dans notre imaginaire comme un noyau obscur, réfractaire à toute réduction définitive? Le Léviathan, nom qu’il refuse, je le répète, est de celles-là. Monstre marin né de la parole biblique, non content de survenir dans mon histoire, hante les versets de l’Ancien Testament, inspire les peintres, agite les philosophes, obsède les psychanalystes et inquiète les juristes. Et pourtant, c’est dans le Livre de Job, ce chef-d’œuvre tragique de la littérature hébraïque, que le Léviathan se manifeste avec une intensité mystique particulière, comme une borne dressée au seuil de l’incompréhensible… et comme un géant sur le misérable chemin, frappé par une série d’évènements inexplicables et de ruines, qui en appelle, sans un cri de révolte, à la justice. Chemin qui est le mien… Mais c’est dans ce cri, là devant moi, cette détresse vertigineuse, qu’il se glisse… celui qui dépasse l’image du Léviathan. Serait-ce une de ces irrépressibles terreurs qui parsèment la nuit des enfants? Don Carotte se souvient partiellement de son enfance… Lentement une image remonte de ce temps-là.

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