mardi 30 mars 2010


«Dans une salle de la forteresse au toit légèrement fuyant, face à l'immense mur blanc éclairé par l' invisible, intense et feutrée grande lumière, un immense fauteuil sculpté, vaniteux et vide, se nourrit des restes de son pouvoir déchu que le pouvoir déserté a laissé en hommage: quelques miettes éparses liées par une confiture de nature collante. Derrière lui, occupant tout l'espace, un immense tableau représente la mer. Un lourd cadre ouvragé et surchargé le borde sur ses quatre côtés et se prolonge harmonieusement sur l'arrondi et la structure du fauteuil. De part et d'autre de ce fauteuil sobrement habillé de pourpre, la plage déserte du tableau s'étend jusqu'à l'infini. Sur les bords de son dossier, entre deux colonnades dorées surmontées de grenades opulentes, sont sculptés, tels des saints ornant l'entrée d'une cathédrale, une sarabande de personnages figés pour l'éternité. À leurs pieds, entre deux bougeoirs sur lesquels vacillent les flammes incertaines de bougies vieillissantes, deux êtres nonchalants se prélassent sur un coussin usé de brocart rouge légèrement chiffonné. Ils se réveillent et s'étirent lentement.»

Wallid Neil

mardi 9 mars 2010

«Il faut sacrifier l'enveloppe pour en connaître le contenu.»

Walid Neill