lundi 31 janvier 2011

Le cliquetis de la gloire s'est tu. La mousse sur ta longue porte de pierre allongée s'est installée. Lentement elle ronge les lettres de ton nom.
Sais-tu ce qui en un instant peut l'éveiller?
Un fou qui pour quelque raison se prend pour un génie ou un sage sans raison qui jouerait au fou.
Un léger courant issu du moindre pas qui l'enjamberait au passage.

dimanche 30 janvier 2011

Une pensée s’est perdue dans un arbre nu, assouvie d’un sourire. Sur son écorce meurtrie des yeux s’ouvrent et cherchent en vain leurs pareils. Se déploient des bourgeons, petites colonnes dressées au hasard des regards. Des souvenirs figés, mordus par le gel, asséchés par les vents se mettent en vain à s’ouvrir sans fin.
Sur la plaine figée s’est dressée une montagne.

mardi 25 janvier 2011

Dans les couloirs ouvragés, sous les murs mutilés, s’envole invisible la trace lointaine d’une vie.
Entre les mâts brisés, rien ne bouge.
Au pied de la coque disloquée, sans un mot, des lézards aux regards vides lézardent la voûte des temps. Au-delà des portes défilent des fantômes silencieux. Ils s’engouffrent dans les brèches, parmi les herbes devenues folles.

mardi 18 janvier 2011

Rien ne bouge...
On se laisse enlever dans la brise d’un printemps flamboyant.
Pénétrer dans ces eaux dormantes. Accroché aux filins visibles des amarres gisant au fond d’un désert où l’arche s’est brisée, une larme, lentement, dans un léger tremblement, danse. Rougeoyantes cendres calcinées.

samedi 8 janvier 2011


Le monde est une entité mystérieuse dont nous ne parvenons à comprendre quelques parts que dans la condition d’en éliminer les autres...
Ayant chargé le grand livre sur son dos, Marcel s’émerveille de le trouver si léger. C’est d’un pas sautillant qu’il se lance sur son nouveau chemin.




Avec grandes précautions, Marcel, l’ébullition de l’esprit à peine contenue, ouvre le grand livre. Celui grâce à qui, pense-t’il, l’ensemble des diverses communautés du monde pensant retrouvera un sens : celui de l’unité de toutes choses.



Aujourd’hui, Marcel s’émerveille de se voir traverser les nuages, accompagnant à des vitesses vertigineuses un essaim de poussières et de petits blocs de roches d’à peine quelques millimètres de diamètre prenant feu à tour de rôle et disparaissant comme des flèches.
- Nous sommes l’arrière-garde d’une comète un peu spéciale, lui dit son étrange compagnon tout en regardant bien trop souvent derrière eux. Et il me semble qu’un obscur et lointain tumulte nous suive à la trace. Il se peut que nous devions, nous aussi, disparaître à l’instar de ces cailloux...




Entièrement absorbé par ses pensées et l’immensité avec laquelle il fait corps, Marcel en oublie le sens profond.
- Quel était le but de ce voyage ?
Où est ce grand livre dans lequel il avait placé tout son intérêt et dans lequel il n’avait, jusqu’à ce jour, pas lu la moindre ligne?
Les lumières lentement s’éteignent...





... Alors le sable retrouvera sa lumière pailletée, suspendue dans un temps lointain qu’elle dissémine pour toujours. Elle éclairera dans nos regards ce qui ressemble à des enfants sur la plage...

Traces

L'écriture est un long cheminement dont la fonction première est de tracer de manière plus ou moins précise la délimitation des frontières de la mort.