lundi 30 avril 2007


Je ne suis point héros fameux. Sans prudence, après avoir détruit les remparts sacrés du silence, dans tout les mondes je portais mes pas errants. Je parcourus les cités et les déserts nombreux, et m'instruisis de leurs secrets. Sur les mers, en proie à ses soins dévorants, je luttais contre les revers les plus terribles, aspirant à sauver mes jours, et à ramener mes compagnons invisibles.

samedi 28 avril 2007

Du destin


Ce n’est pas la même conduite que de de se tenir dans l'ombre et de se montrer en pleine lumière. "Ceux qui se persuadent que tout leur arrive par nécessité et d’après les décrets du destin, et ceux qui croient qu’il y a des faits qui se produisent sans que des causes antécédentes les aient nécessairement préparés. Cependant il paraît très difficile en un tel sujet de découvrir la vérité, parce qu’il semble qu’à l’un et à l’autre sentiment s’opposent nombre d’objections irréfragables. Que de ce rapprochement d’enseignements contraires, la vérité puisse ressortir avec plus d’évidence m'apparaît comme souhaitable. Car il n’y a aucune de mes actions où l’on pût trouver que que j'ai préféré à la vérité l’apparence."* Ce n'est point ma faute si dans l'ombre subsiste un autre moi-même.

* Du destin
Alexandre d'Aphrodisias

vendredi 27 avril 2007

Dans le sillage


"De même écrire et lire sur une roue qui tourne est sans doute encore un tour d'adresse étonnant, mais je n'arrive pas à voir quel plaisir peut causer ce spectacle."

jeudi 26 avril 2007

mercredi 25 avril 2007

Hydrophyte


"Dès que j'ai rencontré Mestengo, que j'ai pu juger de sa sagesse, de sa force de volonté, de sa tempérance, que j'ai vu combien il était bien doué pour la mémoire, combien il était savant et avide de s'instruire toujours, il m'est venu une inspiration céleste : je me suis dit qu'en m'attachant à lui, je pourrais, d'ignorant et de grossier devenir savant, de Barbare devenir un homme cultivé; je me suis dit qu'en le suivant, en m'associant à ses recherches, je verrais le monde, je vous verrais, et je pourrais me méler aux racines flottantes des hommes, ayant été fait homme par elles."

Divertimento


"Il me semble que non seulement les actions sérieuses des hommes légers et allègres, mais encore leurs divertissements sont dignes de mémoire. Cette opinion m'est venue à la suite d'un voyage auquel j'ai participé malgré moi et que je vais rapporter."

mardi 24 avril 2007

lundi 23 avril 2007

dimanche 22 avril 2007

La déesse


- D'où vient ce petit bout de bois sculpté ?
- De quel voyage est-il le témoin et que vient-il faire dans cette histoire ?
Celle qui transforme notre monde et parfois le crée de toutes pièces ne serait-elle, en même temps qu'un pitre, un bouffon ?

samedi 21 avril 2007

Dernière escale


"Voilà pourquoi, à présent que je suis entrain de l'écrire pour elle -puisque je n'ai pas pu la lui raconter - j'ai choisi la manière la plus simple et la plus directe possible pour ne pas me risquer dans des chemins, raccourcis et méandres que je ne maîtrise pas, et qu'il ne serait pas non plus recommandé d'emprunter. Fasse le ciel qu'avec mon manque d'habileté ne se perdent pas ici l'enchantement, la fascination douloureuse et pénible de ces amours qui, par nature transitoires et impossibles, ont quelque chose (même infime) de ces légendes jamais épuisées qui nous ont envoûtés durant tant de siècles...
Comme ce que je vais vous raconter est quelque chose que j'ai appris de la bouche du héros, je n'ai d'autre alternative que de me lancer pour mon propre compte, et avec mes pauvres moyens, dans la tâche de le consigner. J'aurais aimé que quelqu'un de plus doué le fît; cela n'a pas été possible..."*

*Alvaro Mutis
Le dernière escale du tramp steamer

vendredi 20 avril 2007

Origine


- Toutes ces pensées qu'ils se font jour après jours me font sourire. Elles sont le produit de la corruption et commencent par empoisonner l'idée qu'il se font d'eux-même...

jeudi 19 avril 2007

Grands larges


Aux tentacules du temps se mêlent les harmoniques du vent dans lesquels se glissent amoureusement, venus de très loin, le chant des grands oiseaux de passage.

mercredi 18 avril 2007

Influences


Dans peu de temps l'enfant qui croit encore que ses pensées peuvent influencer sur les événements aura disparu...

L'enfant s'éloigne et l'homme grandit.

mardi 17 avril 2007

lundi 16 avril 2007

...que celui qui ne...

Il n'est de pire aveugle...


Le plus inquiétant était le fait que ces immenses bateaux semblaient vides.

Incertitudes


Le nom du Colonel était plus connu qu'il ne l'était lui-même. Comment savoir s'il allait enfin apparaître ?

Un bateau peut en cacher un autre


Personne ne vit arriver la flottille. Elle était là, c'est tout. Comme si elle avait toujours été là.

dimanche 15 avril 2007

Opulente digestion


- En temps de crue, le long des torrents, tu vois les arbres qui savent plier sauver leurs jeunes pousses, mais ceux qui tiennent tête sont déracinés... Voilà qui devrait te faire cesser de réfléchir.

Girouette & vents contraires


Heureusement, de l'autre côté, la mobilisation des esprits était plutôt ludique et légère...

samedi 14 avril 2007

Je t'en fais juge toi-même.


Telles étaient les réflexions auxquelles nos deux moutons se livraient, tantôt se lamentant, chacun assurant qu'il était plus torturé et angoissé pour l'autre que pour lui-même, tantôt se faisant mutuellement leurs ultimes recommandations, jurant, par les dieux, et leurs malheurs présents, de conserver, jusque dans la mort, la fidélité à leurs amours. Et c'est ainsi que le temps passa pour eux.

Secrets désirs


Les regards du berger en d'autres lieux se portent...
..." qui ne respectes rien, ni l'opulence,
ni la candeur des jeunes filles, dont les joues
s'empourprent de ton feu dans leur sommeil,
toi qui hantes les flots, les champs et les tanières,
aucun immortel ne t'évite,
aucun des hommes périssables,
et qui t'abrite en son coeur,
c'en est fait de sa raison !"

Amoureuses moissons


- Il me semble que tu es amoureuse.
Comme il la vit rougir, elle ajouta:
- Je ne dis pas cela pour te blâmer, mais pour te montrer l’intérêt que je prends à tes amours; car même je parlerais volontiers de toi à notre maître.
Et, bien qu’elle ne se fût pas entretenu avec lui, elle revint rapportant une parole supposée, mais de grande valeur pour l’amoureuse: « Ton maître ne te trouvera pas indigne de figurer parmi ses adorateurs, si tu tonds promptement et qu'à son envi tu te conformes...

vendredi 13 avril 2007

A qui veut l'entendre


- On entend dire que les nobles habitants de notre glorieux état se sont adonnés à la mollesse et aux plaisirs, qu'ils aiment la richesse et la dispute, qu'ils sont épris de gloire et de faste...

Souffle & satiété


... quel che no sofega ingrassa...
"Même dans le cultures les plus fermées, le hommes se croient libres et ouverts à l'universel; leurs caractères différentiels fait que les champs culturels les plus étroits sont vécus du dedans comme inépuisables."*

"Le bouc émissaire
René Girard

mardi 10 avril 2007

Gracieuses paroles & glorieux destins


Le poète nous chante en d'élégantes et gracieuses paroles, parce que le ciel l'a doué de l'enjouement. Mais de ce que nous n'avons guère reçu, nous avons le talent de l'écouter avec agrément, plaisir et volupté. Condamnés tous deux à l'écorchure, nous mangeons pour oublier. Bientôt morts pour l'assiette, la langue bien pendue, nous baignerons en sauces douceâtres. Ils se serviront de leur verve pour alléger leurs maux, et pour se venger par le sarcasme de ceux qui les avaient outragés. Au delà des barrières, nous voyons au loin de barbares habitants, s'égarer avec des airs sauvages, dans des paroles semblables aux cris rauques de certains oiseaux, et prendre à ces accents le plus vif des plaisirs.

lundi 9 avril 2007

Sermon dans le pré


« Non, il n'est pas juste que tenté par une autre fortune, par la prospérité d'un autre âge, nous délaissions les brebis de notre créateur, car s'il vivait, nous voudrions, en qualité de proches parents, épouser ses filles, mais aujourd'hui c'est notre vertu seule qui agira. Faites-vous donc adjuger l'une, je prendrai l'autre. »

dimanche 8 avril 2007

Confusion générale


Abandonné aux caprices d'un destin incompréhensible, ce qui devait être l'inexorable ascension d'un monde meilleur tournait à la farce. L'obéissance aveugle, base de notre force, se fissurait lentement.

samedi 7 avril 2007

La fuite, encore...


"Celui qui tombe obstiné en son courage, qui, pour quelque danger de la mort voisine, ne relâche aucun point de son assurance, qui regarde encore, en rendant l'âme, son ennemi d' une vue ferme et dédaigneuse, il est battu, non pas de nous, mais de la fortune; il est tué, non pas vaincu : les plus vaillants sont parfois les plus infortunés. Aussi y a-t-il des pertes triomphantes
à l'envi des victoires"...

Montaigne

vendredi 6 avril 2007

Dernier soupir avant la conquête


- Rien, dans les pauvres mots que je vous laisserais ne portera traces de ce que nous allons perpétrer sur la route de notre destin et du leur...

La fuite

Le temps passe


En reconnaissance de la générosité de ses donateurs, aveuglément, la branche poursuit sa quête.

mercredi 4 avril 2007

Accélération


Désormais la machine accélère son mouvement.

La très véridique histoire du colonel Ortho (316)


J'étais resté en arrière. Je savais combien cela pouvait être mal interprété. J'en connaissais les risques aussi. Mais je ne pouvais faire autrement, l'objet me fascinait. Je passais la main entre lui et mes yeux, me ménageant de petites plage de temps durant lesquelles je pouvais voir sans risquer l'aveuglement. Peu à peu m'apparurent...

La très véridique histoire du colonel Ortho (315)


Tapi dans l'ombre, un sombre coeur réveille la pierre...

La très véridique histoire du colonel Ortho (314)


L'émotion frétille,la longue marche a commencé. Les costumes, jusque là uniformes prennent des couleurs chatoyantes et vibrent de la vie qui bouillonne au-dedans. Avant minuit, le noir rideau de la nuit sera tombé. Enfin, nous connaîtrons...

mardi 3 avril 2007

La très véridique histoire du colonel Ortho (313)


Je n'eus guère le temps de contempler mon trésor. Je les entendais qui arrivaient...

La très véridique histoire du colonel Ortho (312)


Il me fallait cacher la source pour en profiter un peu. Je ne voulais pas que mes yeux subissent le même sort que ma main qui la porte. J'aimais jouer avec ces rayons qui rendait presque transparente la main qui la masquait. Je pouvais distinguer le flux qui palpitait à l'intérieur sans savoir si c'était le mien ou celui de la pierre,

lundi 2 avril 2007

La très véridique histoire du colonel Ortho (311)


Quelle est cette lumière qui me brûle les doigts ? Elle m'illumine aux regards de tous, et m'aveuglant, m'oblige à fermer les yeux, me plongeant ainsi dans une obscurité sans limites...

La très véridique histoire du colonel Ortho (310)


Malgré l'évidente clarté de son destin, il se mit à douter...
-..."ce serait assez mal s'y prendre, pour y échapper, que de la tirer du fourreau et de la tourner contre sa poitrine".*

*La vie est un songe, Calderón

La très véridique histoire du colonel Ortho (309)


Il rompit le fil qui le liait à son maître et faisant taire ses pensées, d'un geste hardi, il prit son destin en main.

dimanche 1 avril 2007

La très véridique histoire du colonel Ortho (308)


Lui aussi, de très loin, avait vu la scène. "Toute" la scène, y compris ce qu'elle avait vu et entendu qui eut dû rester scellé en son coeur. C'est alors qu'il sentit la présence de son maître et par là le poids de sa mission.
- "Qu'ai-je à faire de ses embrassements, quand il me ravit la qualité d'homme ?
... - Plût au ciel et à Dieu que je ne te l'eusse jamais donnée ! je n'entendrais pas tes paroles, je ne verrais pas tes emportements.
- Si vous ne me l'aviez pas donnée, je n'aurais pas à me plaindre de vous; mais une fois donnée, je vous reproche de me l'avoir ôtée. Donner est l'action la plus noble et la plus glorieuse, mais donner pour ôter est la plus grande des bassesses.
... - Me voilà bien récompensé pour avoir fait de toi, d'un humble et pauvre prisonnier, un prince !
- De quoi donc ai-je à vous rendre grâce en ceci ? Tyran de mon libre arbitre, que me donnez-vous, quand vieux et caduc vous allez mourir ? Me donnez-vous rien qui ne m'appartienne?
Vous êtes mon père et mon roi ; donc, toute cette grandeur, la nature me la donne par droit de naissance ; donc, je me trouve dans cette haute situation, mais sans vous rien devoir, et je pourrais même vous demander compte du temps où vous m'avez pris la liberté, la vie et l'honneur. Remerciez-moi donc de ne rien vous redemander, quand c'est vous qui êtes mon débiteur." *

*Calderón, La vie est un songe