« Les hommes se trouvant tous par nature libres, égaux et indépendants,
on n’en peut faire sortir aucun de cet état ni le soumettre au pouvoir
politique d’un autre, sans son propre consentement. La seule façon pour
quelqu’un de se départir de sa liberté naturelle (…), c’est de
s’entendre avec d’autres pour se rassembler (…). Et lorsqu’un certain
nombre d’hommes ont consenti à former une communauté ou un gouvernement,
ils deviennent, par là-même, indépendants et constituent un seul corps
politique, où la majorité a le droit de régir et d’obliger les autres
(…). Ainsi, ce qui donne naissance à une société politique n’est autre
que le consentement par lequel un certain nombre d’hommes libres, prêts à
accepter le principe majoritaire, acceptent de s’unir pour former un
seul corps social. C’est cela seulement qui a pu ou pourrait donner
naissance à un gouvernement légitime. »
John Locke
Félicien le Souriant, fait souvent de bien étranges rêves qu'il note scrupuleusement dans son petit carnet rouge.
À peine avais-je fermé les yeux que les images, telles les vagues qui berçaient mon sommeil, s'allongeaient avec une force qui balayaient tout résistance. J'étais aux portes d'un royaume inconnu dont le
monarque d'un vaste empire, assis sur son trône de fortune, avait fermé les yeux depuis des années et dans cette position les années avaient passé. Ayant ouvert les yeux, il reconnaît la nécessité de faire le
compte des richesses de son royaume, de mesurer les forces que son
autorité peut soumettre à bien plaire...
Entièrement absorbé par son jeu, tel un monarque adulé, il marche sur les eaux dormantes de ceux qu'il voit comme ses fidèles. Son vaste empire sur lequel il vogue est sa richesse:
– Le jour est venu, proclame-t'il devant ses sujets languissement allongés. Comme lui.
Personne n'ose la moindre question. C'est logique, personne ne s'est réveillé...