mercredi 30 mai 2007


Pendant longtemps on n' entendit guère parler de lui. Ce fut comme s'il n'existait pas. Comme si la présence d'un être était liée à son appartenance.

dimanche 27 mai 2007


Il écoute ces voix qui se mêlent avec bonheur aux quintes de vents et d'odeurs qui l'accompagnent. Il marche allègrement.
"Valère :
- Mademoiselle, je suis au désespoir de vous apporter de si méchantes nouvelles; mais aussi bien les auriez-vous apprises de quelque autre: et puisque votre frère est fort malade.
Angélique :
- Monsieur, ne m'en dites pas davantage; je suis votre servante, et vous rends grâces de la peine que vous avez prise.
Le Barbouillé :
- Ma foi, sans aller chez le notaire, voilà le certificat de mon cocuage. Ha! ha! Madame la carogne, je vous trouve avec un homme, après toutes les défenses que je vous ai faites, et vous me voulez envoyer de Gemini en Capricorne !
Angélique :
- Hé bien! faut-il gronder pour cela? Ce Monsieur vient de m'apprendre que mon frère est bien malade: où est le sujet de querelles ?" *

*(1)

vendredi 25 mai 2007


Victor-Hugues se substituant à un autre, prend place dans un ailleurs qui ne lui appartient pas, il se sent plus léger.
- Je ne fais que passer. Je ne m'approprie rien et finalement je les fais vivre. Je les distrais autant qu'ils me distraient.
Oubliant le ridicule de sa propre situation, il dialogue avec son propre chapeau, bien à l'abri de l'ombre qu'il lui procure...

Substitution


Victor-Hugues , tout en marchant, est transporté par ses souvenirs, ce qui fait que tout en marchant vers un inconnu lointain, c'est vers ce qu'il connaît qu'il se rapproche le plus. À la source claire d'une fontaine, Angélique, douce brebis, lui fait perdre la tête.
"Angélique :
- Monsieur, je vous assure que vous m'obligez beaucoup de me tenir quelquefois compagnie: mon mari est si mal bâti, si débauché, si ivrogne, que ce m'est un supplice d'être avec lui, et je vous laisse à penser quelle satisfaction on peut avoir d'un rustre comme lui.
Victor-Hugues, n'ignorant rien de ses propres défaillances se substitue allégrement à Valère :
- Mademoiselle, vous me faites trop d'honneur de me vouloir souffrir, et je vous promets de contribuer de tout mon pouvoir à votre divertissement; et que, puisque vous témoignez que ma compagnie ne vous est point désagréable, je vous ferai connaître combien j'ai de joie de la bonne nouvelle que vous m'apprenez, par mes empressements." *

* (1)

jeudi 24 mai 2007

Victor-Hugues :
- "Ma foi, je m'y suis mépris: à cause qu'il est vêtu comme un médecin, j'ai cru qu'il lui fallait parler d'argent; mais puisqu'il n'en veut point, il n'y a rien de plus aisé que de le contenter. Je m'en vais courir après lui." *

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mardi 22 mai 2007


Victor :
"- Oui, de l'argent, et toute autre chose que vous pourriez demander.
Le Docteur, troussant sa robe derrière son cul montre un nouveau visage, ses oreilles ont poussés dans de grande proportions :
- Tu me prends donc pour un homme à qui l'argent fait tout faire, pour un homme attaché à l'intérêt, pour une âme mercenaire? Sache, mon ami, que quand tu me donnerais une bourse pleine de pistoles, et que cette bourse serait dans une riche boîte, cette boîte dans un étui précieux, cet étui dans un coffret admirable, ce coffret dans un cabinet curieux, ce cabinet dans une chambre magnifique, cette chambre dans un appartement agréable, cet appartement dans un château pompeux, ce château dans une citadelle incomparable, cette citadelle dans une ville célèbre, cette ville dans une île fertile, cette île dans une province opulente, cette province dans une monarchie florissante, cette monarchie dans tout le monde; et que tu me donnerais le monde où serait cette monarchie florissante, où serait cette province opulente, où serait cette île fertile, où serait cette ville célèbre, où serait cette citadelle incomparable, où serait ce château pompeux, où serait cet appartement agréable, où serait cette chambre magnifique, où serait ce cabinet curieux, où serait ce coffret admirable, où serait cet étui précieux, où serait cette riche boîte dans laquelle serait enfermée la bourse pleine de pistoles, que je me soucierais aussi peu de ton argent et de toi que de cela."

Dix

"10° parce que, comme on ne peut passer le nombre de dix sans faire une répétition des autres nombres, et qu'il est le nombre universel, aussi, aussi, quand on m'a trouvé, on a trouvé le docteur universel: je contiens en moi tous les autres docteurs. Ainsi tu vois par des raisons plausibles, vraies, démonstratives et convaincantes, que je suis une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, et dix fois docteur.
Victor-Hugues :
- Que diable est ceci ? je croyais trouver un homme bien savant, qui me donnerait un bon conseil, et je trouve un ramoneur de cheminée qui, au lieu de me parler, s'amuse à jouer à la mourre. Un, deux, trois, quatre, ha, ha, ha! - Oh bien! ce n'est pas cela: c'est que je vous prie de m'écouter, et croyez que je ne suis pas un homme à vous faire perdre vos peines, et que si vous me satisfaisiez sur ce que je veux de vous, je vous donnerai ce que vous voudrez; de l'argent, si vous en voulez.
Le Docteur :
- Hé! de l'argent."

Démarche


Le discours du docteur est comme le moteur de ma démarche, il vrombit et me fatigue, je ne l'écoute guère mais c'est lui qui me fait avancer quand je me sens seul, note Victor dans son journal.
"Le Docteur:
7° Parce que le nombre de sept est le nombre de la félicité; et comme je possède une parfaite connaissance de tout ce qui peut rendre heureux, et que je le suis en effet par mes talents, je me sens obligé de dire de moi-même: O ter quatuorque beatum!
8° Parce que le nombre de huit est le nombre de la justice, à cause de l'égalité qui se rencontre en lui, et que la justice et la prudence avec laquelle je mesure et pèse toutes mes actions me rendent huit fois docteur.
9° parce qu'il y a neuf muses, et que je suis également chéri d'elles."*

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lundi 21 mai 2007

La connaissance


Victor-Hugues, tout à la recherche de Kleobis peine à retrouver une route que par ailleurs il ne connaît pas. C'est d'une oreille un peu distraite qu'il écoute:
"Le Docteur :
- 5° Parce qu'il y a cinq universelles: le genre, l'espèce, la différence, le propre et l'accident, sans la connaissance desquels il est impossible de faire aucun bon raisonnement; et comme je m'en sers avec avantage, et que j'en connais l'utilité, je suis cinq fois docteur.
Victor-Hugues :
- Il faut que j'aie bonne patience.
Le Docteur :
- 6° Parce que le nombre de six est le nombre du travail; et comme je travaille incessamment pour ma gloire, je suis six fois docteur.
Victor-Hugues :
- Ho! Parle tant que tu voudras".

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dimanche 20 mai 2007

La route


"Le Docteur :
- 4° Parce que la philosophie a quatre parties: la logique, la morale, la physique et la métaphysique; et comme je les possède toutes quatre, et que je suis parfaitement versé en icelles, je suis quatre fois docteur.
Victor-Hugues:
- Que diable ! je n'en doute pas. Écoutez-moi donc."
Escorté par ceux qui l'avait emmené il reprit la route, mais il ne cessait d'entendre le Docteur.

Ne pouvant dire, il écrit. Dès lors ce n'est plus un jeune et fringant contradicteur éconduit, mais un docte vieillard exilé en son esprit qu'il espère encore bienveillant sinon vaillant.

La loi des nombres

Victor-Hugues : qui tente désespérément de placer un mot
- D'accord. C'est que...
Kleobis:
- 3° Parce que le nombre de trois est celui de la perfection, selon Aristote; et comme je suis parfait, et que toutes mes productions le sont aussi, je suis trois fois docteur. Prenez la peine, désormais de me nommer par ce titre !
Victor-Hugues:
- Hé bien! ...Docteur.

Docteur, et plus...


Victor-Hugues note dans son journal :
- J'avais quelques doutes à propos de l'identité de celui qui s'était présenté. Je l'avais vu très grand comme surmontant les montagnes et puis très vite il sembla avoir disparu. Il semblait jouer avec la lumière du soleil puis se fondre dans la végétation. Je ne savais pas si c'était un homme ou une femme. J'en arrivais même à douter de sa présence réelle.
-"Peu importe qui je suis, lui répondit Kléobis.
Sache qu'avant toutes choses, bien avant de savoir si je suis un homme ou une femme, que je ne suis pas seulement un docteur, mais que je suis une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, et dix fois docteur :
1° Parce que, comme l'unité est la base, le fondement, et le premier de tous les nombres, aussi, moi, je suis le premier de tous les docteurs, le docte des doctes.
2° Parce qu'il y a deux facultés nécessaires pour la parfaite connaissance de toutes choses: le sens et l'entendement; et comme je suis tout sens et tout entendement, je suis deux fois docteur."*
Victor est un peu désemparé, il cherche se mots.

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samedi 19 mai 2007

Rencontre


Victor :
- Ma foi, excusez-moi: c'est que j'ai un esprit tourmenté qui a tendance à s'échapper, je ne songeais guère à ce que je faisais; mais je sais bien que vous êtes galant homme.
Kleobis :
- Sais-tu bien d'où vient le mot de galant homme?
Victor:
- Qu'il vienne de ce monde ou d'un autre, je ne m'en soucie guère...
Kleobis :
- Sache que le mot de galant homme vient d'élégant; prenant le g et l'a de la dernière syllabe, cela fait ga, et puis prenant, ajoutant un a et les deux dernières lettres, cela fait galant, et puis ajoutant homme, cela fait galant homme. Mais encore pour qui me prends-tu ?
Victor :
- Je vous prends pour ce que vous allez être. Or çà, parlons un peu de l'affaire que je vous veux proposer. Il faut que vous sachiez...

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vendredi 18 mai 2007

Apparition


Victor cherche une issue à l'enfermement de son âme. Sortie de la brume, surgie du passé une autre créature lui apparaît dont il reconnaît une sorte de vague ressemblance avec les siens. Luttant contre son instinct et faisant confiance à son sourire, il s'approche de Kleobis.
Victor :
- Si vous n'étiez apparu, je m'en serais allé à votre recherche pour vous faire une prière sur une chose qui m'est d'importance.
Kleobis :
- "Il faut que tu sois bien mal appris, bien lourdaud, et bien mal morigéné, mon ami, puisque tu m'abordes sans ôter ta pelure, sans observer rationem loci, temporis et personae. Quoi ? débuter d'abord par un discours mal digéré, au lieu de dire: Salve, vel salvus sis, Doctor, Doctorum eruditissime ! Hé ! pour qui me prends-tu, mon ami ?" *

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jeudi 17 mai 2007

Dialogue


C'est aussi la mémoire que recouvre la neige. Notre héros,bien malgré lui, se sent bien seul. Il laisse monter en lui un dialogue qu'il sait ne pas être entièrement produit par lui.
- "Il faut avouer que je ne suis pas le plus malheureux de tous les hommes, mais J'ai une âme qui me fait enrager: au lieu de me donner du soulagement et de faire les choses à mon souhait, elle me fait donner au diable vingt fois le jour; au lieu de se tenir en raison, elle aime la promenade, la bonne chère, et fréquente je ne sais quelle sorte de gens. Ah! pauvre barbouillé, que tu es misérable! Il faut pourtant la punir. Si je la tuais. L'invention ne vaut rien, car toi aussi tu serais puni. Si tu la faisais mettre en prison, la carogne en sortirait avec son passe-partout. Que diable faire donc ? Je n'aime guère ces mots qui m'envahissent et qui ne sont de moi."*
Sous le manteau de neige, loin des regards béats la mémoire se transforme, déforme et trahit.

* La Jalousie du Barbouillé

mercredi 16 mai 2007


"La neige se mit à tomber effaçant toutes traces de notre passage."

mardi 15 mai 2007


"À d'autres moments, je ne sais si je parvenais à faire abstraction d leurs présences ou s'ils me laissaient libre de mes déplacements mais j'avais l'impression d'être seul au monde. Même lui n'apparaissait plus."

Marche


..."Ce matin, ils sont venus me chercher. Sans un mot, nous sommes partis. La marche fut longue... Pas moyen de faire le moindre faux pas. À peine avais-je pu, par ruse, fausser compagnie à mes gardes que, sans que je puisse comprendre comment, surgissant de nulle part, il était là."

lundi 14 mai 2007

Missive


Ainsi écrivit-il dans son journal ce qui se passa alors :
"Le jour qui suivi, je reçus une lettre. Elle m'était envoyée par un certain M. Cornuz. Je ne connaissais qu'un vieux bouc bourru nommé ainsi et il m'étonnait que celui-ci fut capable d'écrire une lettre ou quoique ce soit d'autre"...

Ciel


Très étroitement surveillé et largement encadré, Victor est emmené. Sa destination lui est inconnue. Il n'a pour tout horizon que ceux qui l'encadrent. Il ne peut faire autrement que de suivre. Tout au plus peut-il lever la tête et regarder le ciel. Il voit les montagnes se rapprocher.

dimanche 13 mai 2007

Ivresse


Victor, seul, face à son âne, relit ses classiques pour tromper son inquiétude. Que vont-ils décider ?
"Toujours, quand les idéaux d'une génération ont perdu leurs couleurs, leur feu, il suffit qu'un homme doué d'une certaine puissance de suggestion se lève et déclare péremptoirement qu'il a trouvé ou inventé la formule grâce à laquelle le monde pourra se sauver pour que des milliers et des milliers d'hommes lui apportent immédiatement leur confiance; et il est de règle constante qu'une idéologie nouvelle - c'est sans doute en cela que réside son sens métaphysique - crée tout d'abord un idéalisme nouveau. Car celui qui apporte aux hommes une nouvelle illusion d'unité et de pureté commence par tirer d'eux les forces les plus sacrées: l'enthousiasme, l'esprit de sacrifice. Des millions d'individus sont prêts, comme par enchantement, à se laisser prendre, féconder, et même violenter, et plus ce rédempteur exige d'eux, plus ils sont prêts à lui accorder. Ce qui, hier encore, avait été leur bonheur suprême, la liberté, ils l'abandonnent par amour pour lui, pour se laisser conduire passivement; le ruere in servitium de Tacite se vérifie une fois de plus: une véritable ivresse de solidarité les fait se précipiter dans la servitude et on les voit même vanter les verges avec lesquelles on les flagelle."*

Stefan Zweig
Conscience contre violence
Le Castor astral

Hardiesse & rigueur


C'est tout naturellement, face à une telle hardiesse de langage, tant dans sa forme que dans sa profondeur, que le Haut Conseil du Paisible Peuple des Brouteurs se réunit à huis clos. Les hautes barrières sont érigées et les guetteurs en grande tenue sont sommés de retenir le moindre courant d'air, d'où qu'ils vienne. Rien ne doit entrer ni sortir. Même filtré.
L'instant est grave. Les femmes et les enfants sont mis à couvert. Seuls les Grands Cornus de Hauts Grades ont la parole sous la haute responsabilité du Très Grand Biscornu.

samedi 12 mai 2007

Fragments


Notre pré carré faisait bien des envieux.
- Malgré les apparences, ils ne semblaient pas moins que nous capable de gérer le territoire de la pensée à son plus grand avantage. Peut-être même sont-ils moins voraces que nous !
Victor était seul à penser ainsi.
- Au fond, nous n'avons guère fouillé les entrailles de leurs pensées. Il se peut qu'ils ne soient pas si différent de nous que nous n'ayons à les craindre. Si notre folle et fine pensée ne peut être complétée par quelques éléments dispersés, c'est que nous avons de nous-même une trop haute pensée. Soyons finauds et courtois, soulevons la queue de l'un d'entre eux et voyons, parmi les fragments qu'il rejette, qui des blanc ou des noirs dominent.

Origine


- Mes biens mes biens chères soeurs, chers frères, les égarements manifestes d'un nombre croissant d'entre vous sont en train de corrompre la belle unité de notre organisation. Certains voudraient, sous prétexte d'évolution, prendre pour modèle notre berger. La "catastrophe"* nous guette. Se rendent-ils compte qu'ils menacent l'existence immémoriale de notre vénéré et si foisonnant pré carré.

* Victor, saisi par le doute et l'ombre qu'il porte, se demande s'il lui est permis d'utiliser ce terme dont il peine à discerner la finesse épistémologique. Il est partagé entre le sentiment de solidarité qui le lie à sa famille et la certitude que s'il parle trop il serait le premier sacrifié.

"Théatre à ciel ouvert"


-Le théâtre est la vie, mais peut-on dire que le théâtre est la vie ? se demandait Victor.
- De plus, suis-je vivant quand je me pose cette question ?.. Ne suis-je pas en train d'empiéter sur le territoire d'autrui ?..
Non sans peine, il se contenait. Il se donnait des ordres, essayait de ne pas devenir un de ces ânes si fougueux, qui se prenant pour chevaux, se jettent en désordre dans la mêlée. Son rôle et son rang le lui commandait...

vendredi 11 mai 2007

"Dura lex, sed lex"


- Science n'est pas opinion. Le Mouton prend racines et ne peut être âne...
- Coupe tes oreilles, apprend à obéir et connais le doux bêlement des choeurs harmonieux...

"Illusions"

jeudi 10 mai 2007

"Lumières"

"Outrances"


On trouve aussi dans ces vestiges beaucoup de légèreté et de tristesse, certes, le plus souvent exprimé de façon outrancière et quelques fois grossière, mais l'éclat et parfois l'enflure du style ne font que renforcer le caractère pathétique des situations théâtrales. Il n'avait qu'un seul et unique but, l'amélioration matérielle et morale du noble peuple grégaire.

"Vestiges"


Nous ne possédons guère de Victor-Hugues O., sous son nom, que des tragédies incomplètes, les dialogues avec un chien fidèle et une petite partie de son oeuvre philosophique. Dans ses écrits tragiques il a souvent imité les grands auteurs antiques et souvent les a surpassé. Ces textes, incomplets et disséminés, nous insistons, se caractérisent essentiellement par la description et l'analyse de nos passions paroxystiques.

mercredi 9 mai 2007

"Prédisposition & grandeur"


Par la suite, notamment dans ses écrits, Victor fut à même de confirmer cette prédisposition à la grandeur. Ses poésies et ses discours ne nous sont pas parvenus, et de son oeuvre scientifique ne restent que sept "feuillets" traitant de Questions Naturelles.

Stature


Il est des points à propos desquels lesquels nous ne pouvons penser comme vous, et ne croyez pas que nous plaisantons ou que nous jouions aux dés avec ce que nous avons de plus cher. Victor, dès sa naissance, avait fait montre d'une stature imposante.

"Superfluité"


Au delà des plaines, au coeur des combats les plus intenses, Victor, notre héros, ne cessait de penser. Une fois l'an, le paisible et noble peuple des moutons rencontrait le héros caché, représentant du peuple des ruminants.
"Or, celui-là ne serait-il pas ridicule, qui prendrait pour les parties essentielles les ongles, les cheveux, la crasse et les superfluités désagréables, au lieu des parties relevées et nobles, qui sont le siège des sens et les organes propre de l'intelligence, je veux dire les yeux et les oreilles? Ce sont là, en effet, les agents de la pensée, soit parce que, l'âme étant comme enfouie en eux, ils y éveillent plus vite le principe et la force invincible de cette pensée, soit que, suivant quelques philosophe, l'âme se répande par eux comme par des canaux."*

*Julien l'Apostat

mardi 8 mai 2007

lundi 7 mai 2007

« N’en déplaisent à certains, parler de soi en s’adressant aux autres et en les écoutant n’est pas un acte d’individualisme, mais la meilleure façon de nous faire avancer. »

Plusieurs d'entre nous étaient parti. D'autres avaient disparu. Il était revenu. Nous nous interrogions sur la réalité et la nature de cet être capable d'apparaître, de disparaître et qui avait tout pouvoir sur nous.

dimanche 6 mai 2007

La panse bien pleine


Finalement, après avoir passé le petit pont et que nous ayons aperçu l'herbe bien verte qui nous attendait, nous oubliâmes tous nos soucis futiles. L'important n'était-il pas de bien manger ?..

samedi 5 mai 2007

Trou de mémoire


Nous fûmes incapable de nous souvenir... Nous avions peur et nous avons suivi...

Cul-de-sac


"Dès que s'allume dans un royaume ou une république ce feu violent et impétueux, on voit les magistrats abasourdis, les populations épouvantées, le gouvernement politique désarticulé. La justice n'est plus obéie ; les métiers s'arrêtent ; les familles perdent leur cohérence, et les rues leur animation. Tout est réduit à une extrême confusion. Tout est ruine. Car tout est atteint et renversé par le poids et la grandeur d'une calamité aussi horrible. Les gens, sans distinction d'état ou de fortune, sont noyés dans une tristesse mortelle... Ceux qui hier enterraient aujourd'hui sont enterrés... On refuse toute pitié aux amis, puisque toute pitié est périlleuse..." *
Il est revenu. Nous ne l'avions pas élu. Il s'est imposé sans problème. Était-il la solution et la cause réunie ?
Nous n'avions plus qu'une porte à laquelle nous ne pouvions échapper.

vendredi 4 mai 2007

Séparation


C'est avec peu de différence ce qu'écrit le moine portugais Fco de Santa Maria en 1697* :

"Toutes les lois de l'amour et de la nature se trouvant noyées ou oubliées au milieu des horreurs d'une si grande confusion,
les enfants sont soudain séparés des parents, les brebis de leurs boucs, les frères ou les amis les uns des autres... Les mâles
perdent leur courage naturel et ne sachant plus quel conseil suivre, vont comme des aveugles désespérés qui butent à chaque pas sur leurs peurs et leurs contradictions."

jeudi 3 mai 2007

Eclatement


... Ce qui eu pour conséquences la dispersion momentanée de notre groupe jusque là si profondément soudé.

mercredi 2 mai 2007

Retour sur terre


Et puis il est arrivé. Au début nous le laissâmes s'approcher sans nous méfier. Il faut dire que pas un d'entre nous ne l'a jamais entendu dire un mot plus fort qu'un autre. À vrai dire aucun de nous ne l'a jamais entendu parler. Et pourtant nous l'avons suivi.

mardi 1 mai 2007

Le chemin dans le ciel


Peu de temps auparavant, nous étions tous des enfants qui croyions que nos pensées pouvaient influencer le monde.
Nous avons traversé le ciel, pénétré et vaincu la nuit la plus noire... Les incessants flux et reflux desquels nous devions nous protéger n'arrangeaient pas nos affaires. En outre le monde dans lequel nous nous trouvions n'avait de cesse de se retourner...