mercredi 30 novembre 2016

30 novembre 2016

"Certains m'appellent nature ; d'autres, mère nature. J'existe depuis plus de 4 milliards et demi d'années soit 22500 fois plus longtemps que vous. Je n'ai pas vraiment besoin des Hommes mais les Hommes ont besoin de moi. Oui, votre futur dépend de moi. Lorsque je prospère, vous prospérez ; lorsque je faiblis, vous faiblissez ou pire. Je suis là depuis l'éternité. J'ai nourri des espèces plus grandes que vous, et j'en ai affamées des plus grandes que vous. Mes océans, ma terre, mes rivières, mes forêts, tous peuvent vous emporter, ou vous laisser en paix. Les choix que vous faites chaque jour... que vous vous préoccupiez de moi ou pas ne m'importe pas vraiment... Vos actions détermineront votre sort, pas le mien. Je suis la nature, je continuerai d’exister, je suis prête à évoluer. Et vous ?"



L'interprétation de ce qui se dit n'est de loin pas chose aisée et les conséquence pratiques qui en découlent à leurs tours...peuvent, en certaines occasions, faire perdre la tête.
Ainsi...

mardi 29 novembre 2016

Nous sommes uniques...

"Nous sommes uniques mais en même temps nous sommes tout" 

Eric Karsenti


 

"On ne voyait rien d'autre qu'une immense étendue d'eau...

 

"... et puis est apparu quelque chose...

  

... puis une deuxième... 

lundi 28 novembre 2016

28 novembre 2016






De loin ou de près, il était très difficile de comprendre ce qu'elle disait et plus généralement ce qui se passait. Non seulement elle râlait ou chantait plus qu'elle ne parlait mais aussi, il était plus difficile encore d'interpréter sans que cette interprétation et ses conséquence pratiques ne fussent mal interprétée, séparément, chacune à leurs tours ou considérées comme un tout...

dimanche 27 novembre 2016

27 novembre 2016

Allons, je vais te dire et tu vas entendre
quelles sont les seules voies de recherche ouvertes à l’intelligence;
l’une, que l’être est, que le non-être n’est pas,
chemin de la certitude, qui accompagne la vérité...


L’autre, que 1’être n’est pas: et que le non-être est forcément,
route où je te le dis, tu ne dois aucunement te laisser séduire.  
Tu ne peux avoir connaissance de ce qui n’est pas, tu ne peux le saisir ni l’exprimer;*



Abandonné à l'ivresse de l’entre-deux, Platon ne cesse de penser au cirque dans lequel il est né. Une intuition dans son esprit se fait jour, il se demande si, par le plus grand des hasards, il ne l'aurait, de fait, jamais quitté... Sommes-nous si différent de lui?


Après que l'éruption ait eu lieu. Il recueillait le corps inanimé de Sibylle. Alors commençait sa tâche la plus ardue. Veillez et assister sa dame sans la réveiller. Il lui fallait rester attentif au moindre son, à la moindre parole, toute désarticulée qu'elle puisse être. Il devait aussi être capable de l'interpréter, tout en faisant son devoir qui était de combler le moindre souhait de sa belle. Voilà qui lui demandait une vaillante et héroïque ardeur dont il il s'acquittait avec les honneurs. De plus il jouissait avec bonheur des joies et de la satisfaction du travail bien fait.


* Parménide


Aux frontières de la raison



 
«Avec l'autorité des enfants,
ne doutant pas d'être maîtres en leurs royaumes,
ils brisent les sceaux et disparaissent
aux frontières de la raison.»

Walid Neill, , Le Passant, le Savant, l'Imbécile et la vie"

Un peu de vérité

« Rien ne peut être plus vrai que le moment où nous le proclamons. »

Walid Neill, , Le Passant, le Savant, l'Imbécile et la vie"
 


Baruch sourit.
–  Certes, tu sens mauvais Félicien, mais, dans le fonds, tu n'y peux rien. Te souviens-tu de ces journées d'escalade? Celles qui nous faisaient grandir en nous rendant si petits.


 «Les mortels ne connaissaient d'autres rivages que ceux qui les avaient vus naître.»

Ovide, Métamorphoses

Dans la main de l'enfant, une petite lumière vacille qui fait trembler son bras.
La cour dans laquelle Baruch était enfermé s'ouvrait vers le ciel. De lourds nuages se reflétaient dans les petites flaques irisées et se mêlaient aux odeurs âcres de la poussière humide, des matériaux à moitié décomposés et des fluides aux origines inconnues.
– Il va pleuvoir. Sans abri, à la merci du ciel, il va falloir que j'accepte l'invitation de Julius.
Baruch, en se contorsionnant péniblement, entre dans l'obscurité du soupirail. Au passage son manteau se déchire et l'un des barreaux corrompu par la rouille, se rompt. Une profonde entaille, court de la poitrine jusqu'au nombril. C'est à moitié nu et les mains pleines de sang qu'il entre dans l'obscurité.
– Mon sang ne coule plus qu'à l'extérieur. Et pendant que l'intérieur se vide et retourne à la terre, mes jambes se dérobent.

Il s'accroupit retenant de ses mains une part invisible de lui-même.
– À mes pieds je me répands.
Le sang, miroir rougeoyant, lui renvoie son image.
- Elle ne saurait être vue sans qu'elle annonce une fin prochaine.


Le petit bouc ayant trempé ses lèvres dans le sang de Baruch reprenait, un peu, goût à la vie. Sale, repoussant et tremblant il s'était remis sur ses jambes.

Walid Neill, , Le Passant, le Savant, l'Imbécile et la vie"

samedi 26 novembre 2016

26 novembre 2016


Platon, petit curieux, est fortement intrigué par ce qu'il a vu, mais aussi par ce qu'il entendu sur le volcan. Il redescend, légèrement déçu. La tête lui tourne un peu...


 


Mais Platon n'est pas Sybille et ce que voient les uns n'est pas ce voient les autres et tout est changement, en permanence...

"Jeune homme, accompagné de conductrices immortelles, toi que les coursiers amènent dans ma demeure, réjouis-toi; car ce n’est pas un destin funeste qui t’a poussé sur ce chemin si éloigné de la route ordinaire des hommes, mais bien la loi suprême et la justice. Il faut que tu connaisses tout, et les entrailles incorruptibles de la vérité persuasive, et les opinions des mortels qui ne renferment pas la vraie conviction, mais l’erreur; et tu apprendras comment, en pénétrant toutes choses, tu devras juger de tout d’une manière sensée. " *

 
Ainsi, ce qui parvient aux oreilles des uns n'est-il pas semblable à ce qui parvient aux oreilles des autres... Platon en arrive à se demander si sa condition n'est pas à l'origine de cette sorte de déception qu'il décèle en lui-même. Ce qu'il ressent n'est visiblement pas ce que ressentait Sybille. Mais là encore, il ne peut jurer de rien.

– Après tout, je ne sais de son expérience des entrailles de la terre que ce qu'elle a bien voulu dire à Socrate et que j'ai, de manière discrète, écouté moi aussi. Cela ne m'était pas destiné... Ce n'est peut-être qu'un détail, mais il se peut aussi qu'il ne soit pas insignifiant.


* Parménide, De la Nature





vendredi 25 novembre 2016

Platon, lui aussi...





Platon est fortement intrigué par ce qu'il voit. Il voudrait, lui aussi, connaître...

25 novembre 2016





La vie de Sybille et de Socrate est maintenant bien réglée. Un jour sur trois, Socrate porte sa bien-aimée jusqu'au sommet. Il se sent l'âme du héros et du poète :

– Au plus profond de l'antre, une sombre forêt brûle, désertée des bêtes et des hommes. Le silence lui-même semble s'y embraser et laisser place à l'indicible chaos des profondeurs. Ensemble, relevons-nous, tendons nos mains vers le ciel et les profondeurs et donnons à voir ce qui doit être vu !

Socrate redescend. Ensemble, ils ouvrent les paupières, mais restent aveugles. Tremblants, l'une en haut et l'autre en bas, toujours se sentant attirés, ils ouvrent les lèvres, qui restent muettes.