jeudi 28 février 2008

Julius est de retour

Résumé:
Jamais le petit roi Bonhomme n'eut pu imaginer qu'au moment même où, emporté par un élan correspondant à une histoire qui n'était pas la sienne et qu'il ne maîtrisait pas vraiment, il prononcerait le nom de Julius, celui-ci comme pour illustrer son propos, ferait son entrée sous les acclamations de la foule.
Julius était, en très peu de temps, devenu une sorte d'icône populaire sans qu'il n'eut fait quoique ce soit pour qu'il en fut ainsi. Il lui suffisait de passer pour que le monde se transforme, ce qui était loin de n'être qu'une image. À peine eut-il fait un pas sur la scène que les spectateurs, jusque là passifs, se mirent à s'agiter grandement, confirmant au passage que le jeune garçon, sans qu'il le sache lui-même, avait le don de mettre le monde en mouvement.




Le roi Bonhomme, sans qu'il ne sache pourquoi ni comment:
- ...Julius!

Malentendu & coïncidence


- Que puis-je vous raconter qui ne vous fasse sommeiller?

Auguste et Justin, dans un seul élan, mais avec des conséquences diamétralement opposées:
- L'histoire de "l'homme qui venait de changer de vie sans même s'en apercevoir, comme si la rase au fond de laquelle il reposait avait accouché d'un sosie pendant son sommeil"!*

Le petit roi, pensif, se demande s'il s'agit là d'une allusion subtile à sa propre situation ou s'il s'agit d'une pure coïncidence. Il conclut qu'il n'aurait pas intérêt à la «soulever» de lui-même. D'autant plus qu'au vu de sa taille et au vu de la taille de l'allusion, il en aurait pour plus de temps qu'il n'en disposait pour dissiper tout malentendu.

Le petit roi Bonhomme cherche. Sans perdre plus de temps, il puise au fond de sa mémoire:
- L'homme, "cédant à l’attirance qu’ont les lieux déjà vus, à cette espèce de parenté qui lie notre vie aux vies familières des choses, et peut-être loge ces inoffensives dans le meilleur coin de notre cœur, il regardait, fouillait l’ombre et la brume, et, malgré la brume, malgré l’ombre — tant sont clairvoyants les yeux qui se souviennent —, il retrouvait le square, où il avait joué enfant, le chemin qu’il suivait pour aller au collège."** Jamais il n'aurait pu imaginer que sur ce même chemin, l'enfant qui y marchait pouvait ne pas être lui...

Justin, sans comprendre pourquoi, immédiatement, sait de quel enfant il s'agit.

Le petit roi Bonhomme:

- Son nom...


* Le Jacquiot, Jacques Lanzmann

** La Belle Madame Le Vassart, Mirbeau

mercredi 27 février 2008

Mauvaise peau


Le petit monde du roi Bonhomme qui attend à ses pieds ne tarde guère à s'ennuyer.

Résumé:
Le petit roi Bonhomme a grandi trop vite. Il sait que le petit monde qui attend à ses pieds n'attend guère que paillettes et mirages. Il sait qu'hormis cela...

Le roi Bonhomme:
- Je me doute bien que je ne dois ma position qu'à mon insignifiance et aux circonstances hasardeuses dont ma part n'est que bien peu de choses. Je ne sais ni soustraire ni additionner et pourtant quelque chose me pousse à le faire où le courage n'y est pour rien.

Il tourne et retourne le peu qu'il sait lire et ne retient que ce qu'il croit pouvoir reconnaître et quelques fois faire sien. Alors l'autre parle et ainsi, avec ses propres mots, le fait parler:
- "Tant il a resculpté le modèle. De cette jeunesse battue en brèche il ne reste plus grand chose aujourd'hui, sinon, de-ci, de-là, des plaies béantes, sorte de trous noirs où la mémoire, aspirée jusqu'au fond du gouffre, rejette malgré tout son écume lorsqu'on la sollicite avec acharnement. Phénomène de ressac, elle le course et se retire pour mieux revenir à l'assaut. Honte à celui qui s'enfuit par crainte de se mouiller. L'autobiographie ne supporte pas l'esquive. Celui qui raconterait sa vie à la toréador n'y laisserait que sa mauvaise peau." *

Le roi Bonhomme, s'adressant brusquement à Justin et Auguste:
- Que puis-je vous raconter qui ne vous fasse sommeiller?

* Le Jacquiot, Jacques Lanzmann

lundi 25 février 2008

Sentiment & imagination


"Nous sommes trop élevés à l'égard de nous-mêmes pour nous comprendre"...*

Résumé:
Le petit roi Bonhomme a grandi, un peu. Il est revenu sans bruit et s'impose comme un vrai monarque craint et respecté.

Le roi Bonhomme, faisant montre d'une vraie culture et d'une grande faculté de l'utiliser, quitte à la détourner :
- "Et qu'on ne me dise pas que l'infini et l'éternel seraient intelligibles, c'est le fini et le passager qu'on serait souvent tenté de prendre pour un rêve; car la pensée ne peut voir de terme à rien, et l'être ne saurait concevoir le néant. On ne peut approfondir les sciences exactes elles-mêmes sans y rencontrer l'infini et l'éternel; et les choses les plus positives appartiennent autant, sous de certains rapports, à cet infini et à cet éternel, que le sentiment et l'imagination".*

* Mme de Staël, De l'Allemagne, in Œuvres complètes, 1871

dimanche 24 février 2008

Sans bruit, le roi est revenu


- Nous reprenons, mes chers sujets ! Mettez un peu d'ordre dans votre tenue !

Le roi Bonhomme:
- "Ô temps suspend ton vol !" C'est le voeux du poète et c'est aussi le mien ! L'important n'est pas ce qui est mais ce qui se fait ! Et certaines choses ne doivent se faire.

Résumé:
Le couple Justin et Auguste, tout occupé à leur querelle, n'ont pas entendu pas arriver le roi Bonhomme. Celui-ci frappe trois coups sur le sol, ce qui les fait, d'un coup lever la tête.

Auguste, le premier "éveillé", prend de vitesse Justin et se fait flatteur:
- Sir, que vous voilà changé et grandi. Quand votre ramage se rapportera à votre brillant plumage, vous serez le phénix des hôtes de ce...

Auguste n'aura guère le temps de finir sa phrase...

La valeur de l'oeuvre

Résumé:
"La valeur de la matière que l'on emploie et celle de l'œuvre qu'on en tire, ne sont pas du tout identiques."*


- Reprenons, mon cher Auguste !

Justin, toujours en phase avec Aristote:
- "Pour traiter de nouveau de ces matières, reprenons les choses de plus haut!
Admettons d'abord que les moyens à l'aide desquels l'âme arrive à la vérité, soit qu'elle affirme, soit qu'elle nie, ne sont que..." *


* Aristote, Éthique à Nicomaque

Reprise en main


Que cachent les joues bien roses d'Auguste ?


Résumé:

Justin, ayant repris "les choses" en mains ne s'arrêtera pas en si bon chemin.


Question, contre-question, tout est bon dans l'assomption!

C'est donc uniquement en vue du bien et du beau que Justin fera grande dépense d'énergie, car, comme dit Aristote* :
- "Cette préoccupation du bien est le caractère commun de toutes les vertus!".
Et il ajoute, toujours citant Aristote:
- Je le fais "avec plaisir et avec une noble facilité, car regarder de trop près aux choses en général est signe de petitesse, et le magnifique vise à les faire le mieux et le plus convenablement possible, plutôt qu'il ne s'enquiert du prix qu'elles coûtent et des réductions qu'il serait possible d'obtenir."
* Aristote, Éthique à Nicomaque

samedi 23 février 2008

Connaissance & petits secrets

Résumé:
Après quelques relâchements, Justin Loyal se voit contraint de remettre quelque peu "les choses en place".


Auguste voit bien qu'il va lui falloir, pendant quelques minutes, écouter et marcher plus ou moins droit...

Justin:
- Mon cher Auguste, croyez-vous vraiment que notre choix à propos de ce petit homme que nous avons fait Roi, fut le bon?

Auguste, emprunté, car ne voyant rien venir:
- Euh...!

Justin, s'approchant d'Auguste:

- Il faudrait prendre garde à ce que notre homme passe un peu plus de temps à la conduite du peuple qu'à songer à disparaître dans les profondeurs de celle qu'il croit être sa reine! Par ailleurs, savez-vous qui elle est?

Auguste:
- J'allais justement vous le demander...

Justin, insistant:

- Voulez-vous dire que vous ne la connaissez pas?

Auguste, rosissant légèrement:

- Je ne la connais pas plus que tout le petit monde de notre cercle...


Les joues bien roses d'Auguste n'ont, à priori, que peu à voir avec sa bonne santé, quoique...


Justin:

- La voyez-vous souvent?

Augustin:

- Cela dépend de ce que vous voulez dire par voir?

Justin:

- Vous savez très bien ce que je veux par voir !

Auguste:

- Oui je crois savoir ce que vous voulez dire par voir... Mais je m'inquiète de savoir ce qui va se passer si je vous dis que je la vois tout le temps... Je dois aussi vous avouer que je ne sais pas qui elle est ni d'où elle vient. Je sais juste que quand je la "vois" je me sens mieux. C'est alors que je me sens un peu plus léger, reconnaissant et plein d'humeur légère.

vendredi 22 février 2008

Retrouvailles

Résumé:
Justin ne peut se contenter de subir cette dérive vers la petite enfance. Le côté pipi-caca, "symbole actif de civilisation décadente", ne lui plaît guère. Il sent monter en lui un force étrangère qui le pousse à agir. Si le roi se comporte comme un enfant, le peuple tout entier en fera de même



Justin Loyal, fort doctement:

- Comme nous tous ici nous avons, de gré ou de force, peu ou prou changé. Ainsi vous apprendrez à distinguer: "le conteneur passif, simple objet, le conteneur actif qui assimile le contenu, l'investit libidinalement et le restitue sous forme élaborée et y ajoute le contenir, travail actif de la pensée qui s'étaie sur l'emprise active de la main sur les objets."*

*

Justin ne se rend pas compte à quel point ce qu'il dit peut être mal interprété par qui serait un peu joueur. Quant au petit Roi Bonhomme, il n'est pas content d'être pris pour bébé alors même que ses idées, prétentions et hormones font de lui, malgré sa petite taille, un homme à part entière.

Le Roi Bonhomme:

- Si la vie est un théâtre alors Luna est le théâtre de mon amour! En elle tout entier je disparais et lorsqu'à nouveau j'apparais elle ne me reconnais que comme nouveau-né, ce que je suis mais que je ne désire point.

De bien grands changements pour de si petites choses


Auguste, le nez bouché:
- «Monseigneur, sans vouloir vous manquer de respect
Il va falloir sans délais vous laisser changer !»
À cet effet je connais personnellement une grande dame
Qui sans nul doute aura pitié de mon nez et de mon âme.
Je sais, qu'entre ses cuisses, sans que cela soit secret
Elle fait le rêve souvent qu'ainsi cela puisse être fait
Je vous confierai, non de manière éternelle,
À la douceur voluptueuse de ses mamelles

Horizons contenus & contenants limités

Résumé:
Les faste et la lumière seront pour plus tard. Des préoccupations bien terre-à-terre occupent ceux qui rêvent d'être des héros. Le roi a poussé bien fort. Il est sûr de s'être libéré. En tout cas il se sent plus léger.


À vue de nez, l'horizon est plutôt bouché!

Auguste, se laissant griser par les mots:

«Quand le roi est enfin détrôné
N'allez surtout pas imaginer
Un roi subitement devenu
Gentilhomme élevé sans abus.
Sur l'auguste séant libéré,
Un petit trou fraîchement foré
De ce modeste point de vue
Qu'une couronne malvenue
Rendit borgne et bouché
Glissant sur le parquet ciré
Chenapan s'échappant à la vue
Tel un petit vent du large venu
Un petit pet mal élevé
Annonce sans respect et sans délai
Ce qui trop longtemps retenu
Ne peut qu'être heureusement ému
De soulager avec peu de grâce
Ce qui dans les tréfonds s'amasse
Et quiconque sera fort malvenu
Mais chanceux de mettre le pied dessus.»

jeudi 21 février 2008

Si la faim chasse le loup...

Résumé:
Si la faim chasse le loup hors du bois, le bâton bien manié l'y fait aussitôt rentrer. Auguste que sa funeste tendance pousse à railler, d'un coup bien ordonné et bien reçu le rend dicile et bien intentionné. Il tend la main et se met à aider.

M. Loyal:

- Poussez bien fort Monsieur et nous tirerons du mieux que nous pourrons!



Auguste et Sacripant, de concert:
- Il est risqué de tenir de tels propos
en ces temps où le roi est coincé sur le pot !

Difficiles premiers pas

Résumé:
Le roi tombé du Ciel est sauvé par sa couronne, mais celle ci n'a pas que des avantages. L'apprentissage de la marche n'est guère aisée. Le roi trépigne de rage et d'impatience sous l'œil attendri de la cour.





Vues du Ciel, les gesticulations des hommes donnent à sourire!


Auguste:
- Il faudra tout de même songer à ce qu'un jour,
pour la brillante renommée de votre cour,
votre docte tête remplace avantageusement
les rondes et profondes formes de votre séant...

mercredi 20 février 2008

Le retour du roi

Résumé:
Tombé d'on ne sait où, le petit homme consacré par Domitius-Auguste et Justin Loyal réapparaît quand le rideau tombe et le hasard veut que sa trajectoire soit exactement ce qu'il faut pour qu'il se rompe pas le cou et vienne assoir l'autorité que Sacripant, pour un instant avait usurpée.


Un nouveau-né!



Un nouveau-né déjà couronné!


Auguste et Sacripant:
- Regardez, il est déjà couronné!

Auguste, pouffant:
- Ce nouveau-né a du cul, il se présente par le siège!..

Auguste et Sacripant:
- ...et c'est ce qui le sauve !

Auguste:
- Ô le Saint-Siège !

Du fond de l'oubli

Résumé:
Du ciel tombe encore plus qu'une ombre passagère.


Un roi, aussi petit soit-il, ne peut ainsi s'oublier.

mardi 19 février 2008

La main d'Auguste

Résumé:
Une couronne tombée du ciel s'est plantée devant Auguste. Celui-ci sait qu'une couronne une fois placée sur sa tête peut lui valoir de bien beaux jours et de bien belles nuits. C'est en confiance qu'il tend la main, s'apprêtant à saisir son destin...


- Une douleur, sortie d'on ne sait où, s'est abattue sur l'Auguste main!


Justin, voyant en cette apparition l'occasion de rétablir un peu d'ordre:
- Halte-là maraud! Crois-tu que tel est ton Auguste destin?

À leurs pieds

Résumé:
À leurs pieds, Sacripant et Auguste assistent avec bonheur à l'atterrissage d'une couronne tombée du Ciel. Seul Sacripant sait qu'il ne s'agit là que de la simple chute de la défroque qu'il a laissé dans l'ombre secrète de sa loge et qu'elle est en train de s'effondrer comme le reste du chapiteau. Mais Sacripant partage un autre secret avec Auguste et Justin: tout cela n'est que mise en scène. Un jeu subtil de poulies et de palans ordonné depuis les coulisses donne une impression de vérité propice à l'apparition du «nouveau». La couronne, "tel un grain de sable" tombant du grand sablier dérègle ce bel agencement...


- Une couronne venue du Ciel est tombée à nos pieds!

Le rideau tombe

Résumé:
Le chapiteau est secoué d'un vent violent qui dépasse très largement les souffles et les gestes conjugués des spectateurs.

Justin:
- Ce sera comme à Jéricho.


- Une couronne tombe du Ciel!

lundi 18 février 2008

Un petit souffle léger

Résumé:
Où l'on verra qu'un tout petit souffle est capable de bien grandes choses.
- Veuillez faire silence !


- Chut!

Auguste et Sacripant, se relèvent à grand peine en se lamentant sur l'instabilité du monde...

Justin Loyal, avec force:
- Chut!

Auguste et Sacripant:
- Belle chute, en effet!

Dans le même temps qu'ils jouissent innocemment de leur jeu de mot, Sacripant, soit qu'il le voulut, soit qu'il ne le voulut point, a laissé s'échapper un petit nuage de gaz qui imite à merveille le petit souffle léger de Justin quand il leur fait signe de se taire.


- Chut! Chut! Chut!

Auguste et Sacripant, sur la pointe des pieds marchent en cadence autour de Justin et soufflent sur le bout de leurs doigts en marquant à chaque pas le rythme régulier mais croissant des échos du coup de bâton sur le sol.


Le rythme puissant est bientôt repris par les spectateurs, les uns avec les mains, les autres avec les pieds. Une poussière s'élève. Le souffle ébranle le chapiteau. Le pas pesant et la démarche lourde, telle un grosse caisse accompagnant le souffle des trompettes. Les spectateurs sont ravis, mais les remparts de Justin tremblent en même temps que le chapiteau.

dimanche 17 février 2008

Déséquilibre

Résumé:
Sacripant, au mépris du sérieux auquel il a consenti en se laissant sacrer roi par lui-même, s'est laissé aller à son nouveau bon-vouloir qui lui fait abandonner ses reliques symbolique et descendre en scène où il s'entend, ma foi, fort bien avec Auguste. Ce qui fait littéralement "rager" Justin. Ses nouvelles fonctions devraient s'accorder au fait d'être capable de ne plus en ressentir les effets, mais l'homme nouveau qu'il est devenu comporte aussi ses faiblesses...


Sacripant et Auguste s'arrêtent tout net !


Est-ce au mot faiblesse que les deux compères s'arrêtent ou sous l'action de l'ordre lancé par Justin? C'est en plein déséquilibre que leur action s'arrête...


Sacripant et Auguste sous l'action de ce plein déséquilibre chut...

samedi 16 février 2008

Vanités sans bornes


Sacripant et Auguste, n'en faisant qu'à leurs têtes


Justin, Monsieur Loyal, inquiet de la présence de Sacripant sur la piste:
- "Il y a, dans toutes les sociétés, une classe d’hommes scrupuleux, vétilleurs et mécontents, qui ont des talents, de l’honnêteté, une mémoire implacable, et une vanité sans bornes."*
* Benjamin Constant

Auguste et Sacripant, reprenant en chœur, comme un écho:
- ..."et une vanité sans bornes"...
Auguste:
- ... au long du chemin borgne...


Sacripant et Auguste, sans vergogne, chantent à tue-tête...


Sacripant:
- ... marche blanc bonhomme atone...
Auguste:
- ...Rouges lèvres grognent...
Auguste & Sacripant:
- Et bientôt du ciel une voix tonne...


- Faites silence !..

M. Loyal, rouge, frappe le sol de sa canne:
- Veuillez faire silence !

vendredi 15 février 2008

"Être heureux, qu’est-ce? Sinon le croire... "*

Résumé:
Auguste joue et chante avec Sacripant.

Auguste:
"... elle était vraiment belle..."*
Sacripant:
— "Très belle!"*
Auguste:
— "C’est-à-dire elle paraissait telle, et c’est la même chose."*
Sacripant:
— "Il suffit que les yeux soient trompés, et toujours ils le sont quand on aime:
Le bonheur qui nous vient d’un mensonge est le même que s’il était prouvé par la raison."*

Auguste:
- "Être heureux, qu’est-ce? Sinon le croire..."*

* Théophile Gautier

jeudi 14 février 2008

Fondement & créance

Résumé:
Il n'est rien de si commun ni de si blâmable tout ensemble, que le peu de curiosité qu'ont les hommes à examiner les véritables fondements de ceux qui incarnent leurs institutions. Pour peu que soient respectées les apparences, la foi s'établira d'elle-même. Un trône doré, un simple manteau, une couronne et le verbe fleuri vous feront roi dans la pénombre. Ainsi s'installe dans la pénombre d'une loge le nouveau roi Sacripant Ier. Sa vérité lointaine suffit au Bon Peuple qui continue à se croire représenté. Mais le peuple est en attente. Il faut de quelques nourriture le satisfaire. Un discours fera l'affaire.

Justin Loyal:sous les sifflets et les cris,
- Or vous êtes trop habiles pour vous tromper et trop sincères pour vouloir vous tromper les uns les autres successivement: donc j'ai raison de recevoir cette créance et d'y persévérer:
Que Votre Roi vous garde !
Que Votre Roi, en conformité avec sa droite et juste raison, vous donne à voir sa vérité et sa gloire quotidienne ! Oyez, oyez, braves gens la «joyeuse complainte du mécréant».


mécréant-Daniel_Will
Auguste

Entre sur la piste Auguste, bientôt suivi de Sacripant, débarrassé de sa couronne et juché sur sa grande bulle dorée.

mercredi 13 février 2008

Où il s'avère que Sacripant est prince de Ruffle Bar

Résumé:
Sans le savoir, "Sacripant 1er", auto proclamé, n'est pas le fruit du hasard. Bien que chien de rue, sans domicile fixe et sans collier, il est réellement fils de roi. Bien que sa propre vie, comme toute existence, contienne une part d'irréalité qui nous fera adopter le conditionnel, il serait plus précisément le fils du "roi de Ruffle Bar" qui est le nom d'une petite île déserte non loin de New York.
Pour l'édification de nos lecteurs, il nous a paru judicieux, pour une fois, de démontrer que des ouvrages à l'apparence facétieuse recouvre une réalité qui, quand on parvient à la regarder de près, semble irréelle tant elle s'apparente à la farce.

"Il s'agissait d'un chien policier, rapporte le New York Time, lui-même rapporté par Edward T. Hall. Ce chien qui n'avait pu être observé qu'à distance et qui avait subvenu à ses besoins pendant environ deux ans, qui semblait en bonne santé et aurait probablement survécu, sauf accident, dans son état semi-sauvage jusqu'au terme assigné par la nature. Pourtant quelque âme bienpensante apprit l'existence du chien et en fit part à la société protectrice des animaux, ce qui eut pour effet mettre en branle toute la machine bureaucratique. Le «roi» ne pouvant être approché, on dressa un piège.
Voici ce que rapporte le «New York Times» (février 1970):
«... chaque jour une vedette de police par de Sheephead Bay pour Ruffle Bar, la petite île déserte et marécageuse où se trouve le chien. Chaque jour un hélicoptère de la police survole l'île pendant plus d'une demi-heure.»
Un compte rendu radiophonique diffusé à l'époque racontait comment l'hélico harcelait le chien en de vains efforts pour «l'attraper» ou se laisser voir de plus près. L'insoumis, contre toute attente, refusait de se laisser «prendre au piège». On rapportait que la police l'avait trouvé en «bonne forme». Lorsqu'on les interrogea, les représentants d la Société protectrice des animaux déclarèrent :
- Lorsque nous aurons attrapé le chien, nous le ferons examiner par un vétérinaire et, s'il est en bonne santé, nous lui trouverons de bons maîtres."
Si cette histoire avait été un rêve ou un mythe, et non un fait vécu, son interprétation ne ferait aucun doute. Son contenu manifeste et son contenu latent sont tous deux parfaitement clairs et expliquent peut-être que ce fait divers ait connu un retentissement national.*


* Cette histoire est relatée dans le livre "Au-delà de la culture" de Edward T. Hall.
Certains propos sont attribués à un représentant de la Socété protectrice des animaux américaine (ASPCA, American society for the prevention of cruelty to animals).


Sacripant


Sacripant Ier:
- Comme chacun peut se l'imaginer, la vie du «Roi de Ruffle Bar» ne ressemblait en rien à un conte de fée. Heureusement pour notre nouvel héros, Sacripant Ier, personne ne sut jamais qu'à l'ombre des marécages vivait la Reine de Ruffle Bar. Et quand, après que la "longue traque" eut abouti, le Roi de Rufle Bar fut emmené en bateau pour son triste destin new-yorkais, personne ne vit et rien ne fut relaté dans le New York Times, que la jeune et belle compagne de mon père, ma future mère, nageait dans le sillage du bateau dans lequel il était retenu prisonnier. C'est ainsi qu'elle découvrit New-York et qu'elle du, à son tour, en sens inverse de celui de mon père, s'adapter à un nouvel environnement: celui des hommes que jusque là elle ne connaissait pas.

sacripant ruffle bar daniel will

mardi 12 février 2008

Sacré "Sacripant"

Sacripant-Will
Résumé:
Justin, revenu par force à de basses réalités pense avec inquiétude à l'accueil que va leur réserver le Bon Peuple qui enfin pensait avoir un Roi à son image et va se réveiller avec sur le trône un Roi canidé.
Le chien errant:
- Un jour ou l’autre arrive l'instant où nous parvenons à saisir que tout ce qui nous est advenu dans notre existence n’avait pour seule cause que notre désir. Ainsi, aujourd'hui, je peux lire dans le miroir de tes yeux que je suis roi. Je serai, dès maintenant, puisque tel est "mon" désir, le premier des «Rois Sacripants».

lundi 11 février 2008

"Il n'y a pas sacrilège, mais sacripant!"

Résumé:
Un chien a pris la place du Roi. Justin Loyal ne sait plus qui il est dans un monde qui lui paraît de plus en plus compliqué.
Justin:
- Est-ce là sacrilège que de vous poser deux questions?
D'où venez-vous et comment vous appellez-vous?




La réponse et plus encore la furieuse vivacité de sa réponse alliée à l'incroyable faculté de déplacement et d'équilibre du chien fit perdre ses assises à Justin.
Le chien errant:
- Cela fait trois questions, monsieur l'hypocrite. Je viens de là où je vais... tout comme vous sacripant! Quant à votre deuxième question, il est rare que j'aie à m'appeler. Je n'ai pas souvenir de m'être perdu aussi loin que vous...

dimanche 10 février 2008

Bonne chaire fait bon larron


Résumé:
Au petit matin suivant, le Roi a disparu. Sur son trône est installé un vulgaire chien errant mais bavard.
Le chien errant:
- Pardonnez-moi, errant oui, vulgaire non.
S'agissant de mon pelage, je fais du mieux auquel j'ai accès.
Mais de mon langage, nous pourrions convenir qu'il est châtié.


Un doute légitime naît dans l'esprit de Justin Loyal.

Justin Loyal:sans laisser paraître une surprise bien légitime:
- Et si vous aviez, par suite d'une trop longue abstinence, fait bonne chaire d'un si petit roi et nu de surcroît? Et si bonne chaire fait bon larron, qui pourrait, au vu de votre nature inconsciente, vous en faire le reproche?
Le chien errant:
- Certes la couronne que je porte me désigne presque comme un coupable, mais ce que je sais de l'état de mes entrailles me permet de vous dire que je ne suis point "porteur" d'une quelconque royauté! Si j'ai coiffé cette couronne ici trouvée, ce n'est que par goût du jeu. J'étais seul en ce lieu et l'enfant qui sommeille en nous aime à rêver de ce qu'il ne sera probablement jamais:

"Il y a là une prison dont nous ne voyons pas les murs, une servitude d'autant plus totale qu'elle se prend pour liberté, un aveuglement qui se croit perspicacité."*

* Le bouc émissaire, René Girard

samedi 9 février 2008

Dedans et dehors

Résumé:
Nous laisserons pudiquement notre Roi Bonhomme tenter vainement de retourner dans le «Jardin du Confondement».*
Au petit jour, quand le soleil commence sa carrière, chacun, à sa mesure, prépare en silence les nombreux gestes que chaque jour il doit représenter.


Justin peine à composer le nouveau visage qui lui est commandé.
M. Loyal s'interroge:
- Ce sourire qui m'a tant coûté devrait si vite me quitter?..


Auguste:
- Oulalaaaa! Justin! Pourquaaa cette nouvelle mine?

"Parce qu'il n'y a pas pour lui de dedans et dehors, celui qui est «en la chose» croît, s'étend, vit, fructifie, pourrit et meurt dans son apparence avec elle, en elle. Seuls ceux qui en sont sortis peuvent savoir cette distinction, et «sortir» signifie diviser."
R.A. Schwaller de Lubicz

vendredi 8 février 2008

Suprise et reprise en main


Résumé:
Notre Bonhomme Roi se présente nu devant sa reine. Il ne peut échapper au sentiment de petitesse qui l'envahit en même que monte "du fonds de ses entrailles" une langue de feu "dévorant tout sur son passage".
- Quel est donc se feu qui m'envahit et me réduit en si peu de temps à si peu de chose sans que pour autant aucune lumière ne jaillisse en mon esprit?
- Ce n'est pas d'esprit qu'il s'agit ici mon Bonhomme Roi!
Le Bonhomme Roi, surpris et ne sachant que faire de ses deux mains:
- Mais...
Dame Luna Reine, un peu amusée:
- Il n'y pas de mais. Ce n'est pas de paroles qu'il s'agit ici, mais de leurs musiques. De la musique des mots qu'il faut savoir "faire" chanter. Prenez votre instrument, mon "ami" et occupez donc vos mains.

Le Bonhomme Roi s'assombrit quelque peu. Que vient donc faire ici ce mot "ami" qui, en ces circonstances ressemble si fort au mot ennemi?
L'inexorable naufrage se rapproche. Malgré les circonstances, son esprit cherche désespérément un îlot de mémoire auquel se raccrocher:
"Qui ne connait la valeur des mots ne saurait connaître les hommes".

Luna Reine:
- "La vraie faute est celle que l’on ne corrige pas".

jeudi 7 février 2008

Grandeur & perfection



Dame Luna, Reine, avec étonnement:
- Ô mon roi! Votre "lettre de noblesse" manque de grandeur! Le minuscule ne vous sied point.
Le Bonhomme Roi, rougissant:
- Voyez, Madame, je suis nu et vous avez devant vous toute l'étendue de mon imperfection...
Dame Luna, Reine, entreprenante:
- Venez, Monsieur que nous auscultions votre étendue. Sachez, Monsieur, que Vous êtes parfait... parce que perfectible...

mercredi 6 février 2008

Minuit

Résumé:
Cependant qu'en des contrées tout-à-fait opposées, le soleil est alors au plus haut de l'horizon, Le Bonhomme Roi rejoint sa femme en plein minuit. Il tente alors de se maintenir au plus droit comme il y a peu il enseignait à Justin. Il sait que la moindre défaillance lui sera reprochée...
Dès lors, magnifiant le choix d’un corpus restreint, le Bonhomme devenu Roi se hisse à la hauteur de ses ambitions. Un premier argument d’ordre pragmatique serait de dire que l’ampleur du travail serait démesurée. Mais d’autre part,
se dit notre Bonhomme Roi:
- Il existe bien une spécificité de notre Royauté, nous semble-t'il, qu’il importe de mettre en valeur. L'ensemble remarquablement mesuré de mon épouse nous permet sans doute, paradoxalement, de menues investigations de détail qui accentuent les singularités et nous mènent directement à de larges visions où l'oeil plus que le coeur, dans ce royaume à conquérir sans relâche, risque de se perdre. Que nos coeurs et nos mains se rapprochent et que s'éloigne l’écueil des « genres clos ». Je sais qu'à jamais je ne verrais d'elle qu'une moitié. Mais je crois qu'aussi follement dévoré d'amour que je sois, jamais homme aussi bon que nous, ne pourrait se rassasier d'un tel festin.

Luna, si changeante, poursuit depuis près de vingt-cinq ans une oeuvre exigeante. Se noyer dans la masse des gens ordinaires était pour elle un réel calvaire.
Dame Reine:
- Aucun ne ressemble à une autre...
Elle voit le rideau qui s'ouvre et puis se referme.



- Monsieur, cela fait depuis midi que je me languis. Si l'ardeur des astres décline au couchant, le mien s'avive dans le crépuscule et s'enflamme dans la nuit. Prenez garde qu'il ne vienne à s'éteindre. Venez donc tout près de moi que nous soufflions ensemble sur les braises rougeoyantes de notre amour avant que le peuple ne rêve de s'établir en ce palais.

Opposant à la réalité vécue le filtre d'un regard énamouré, tour à tour perçant et impudique, le Bonhomme Roi et la Reine Luna ont la langue tantôt ironique, tantôt comique et tendre, surtout bien tendue d'une intelligence sans concession.

mardi 5 février 2008

Où le baston refait surface

Résumé:
Justin met beaucoup de bonne volonté à faire l'apprentissage de son nouveau rôle qui, bien qu'il ressemble en tous points à la charge de juge qu'il avait exercée jusqu'il y a peu, s'avère être "un cran au-dessus" de la réalité. Heureusement pour lui, car les exigences du Roi sont inversement proportionnelle à sa taille.
Le Bonhomme Roi:
- Il nous semblerait judicieux et mieux adapté que vous renonciez à sourire en tous temps, Monsieur Loyal! Dans la droiture des justes sentiments, apprenez, je vous prie à distinguer l'amabilité et la bêtise. La première mérite caresse et la seconde le "baston".

Comment cet homme, hier encore inculte, peut-il connaître cette appellation si particulière et qui concerne si directement celui qui autrefois s'appelait Tancrède?

"Quant à la droiture légendaire du père de Tancrède, symbolisée par son célèbre "baston", qu'il pensait pouvoir imposer à chacun..."


"Alors l'âme entendra, et se souviendra."

dimanche 3 février 2008

Indubitable

Résumé:
Indubitablement, l'homme que Justin et Domitius ont choisi pour représenter le peuple aux abois remplit son rôle à merveille. Le peuple ébaudi n'en demande pas tant et, repu, dodeline mollement de la tête et du tronc. Mais l'homme élu, s'il rêve, ne dort pas. Il a compris tout le parti qu'il peut tirer de la situation.
Le Bonhomme Roi:
- Monsieur Justin Loyal, je vous prie de veiller à ce que vos mains soient en permanence gantées de blanc afin que nuls de vos gestes ne portent atteinte à l'ordonnance maintenant établie de notre monde.


Et s'il s'avère juste que vous réprimandiez, ce ne sera que pour de justes raisons que vous devrez exprimez avec droiture et bienséance. Veuillez, je vous prie, adopter une attitude digne et exemplaire qui fasse contraste avec les bas instincts que vous affrontez!
Vous devez être l'exemple, le juge et le guide!


Ainsi Justin voit comme le destin se joue de la roue du temps.

L'Homme Loyal:
- Qu'il en soit ainsi que Votre Grandeur l'a souhaité.

Cela plait au bon peuple qui se réjouit du bon usage de la Parole. Chacun se dit qu'il pourrait être à l'image du Bonhomme Roi ou de son souriant représentant Loyal. Chacun se réjouit de se voir représenté et s'interroge.

Le Peuple: d'une seule et même voix pleine d'espoir
- Que va-t'il se passer maintenant?
Bonhomme Roi:
- Chacun doit tenir son rôle à la perfection. Et ainsi, à notre exemple, surgira un monde meilleur: notre monde.

Apprenez qu'un peu de distance...

Résumé:
Le Roi Bonhomme, conscient de ses limites, se fait indirectement représenter par Justin. Celui-ci, inconscient du danger, accepte de se montrer en pleine lumière dans son nouvel habit d'Homme Loyal.


Homme Loyal:
- Jamais je ne saurais dire à quel point vous me flattez, Messire mon Bon Roi!
Le Roi Bonhomme:
- Veillez à l'avenir, et pour commencer, de ne plus m'adresser la parole directement! Apprenez qu'un peu de distance permet de mieux voir!
La blancheur immaculé de votre costume ne doit jamais être ternie ni de l'action de votremécanique ni de l'ombre de vos pensées. Vos pensées seront les miennes. Il en sera ainsi de votre visage et de votre parole: le reflet de l'harmonieux éclat de ma personne. Seule votre bouche sera rouge, car votre bouche sera le signe visible du passage de notre vivant: le sang par lequel est véhiculé notre vie...

samedi 2 février 2008

Histoire immémoriale

Résumé:
Le Roi Bonhomme redistribue les rôles. Il ordonne et construit.

Le Roi
- Domitius sera désormais le symbole de la profondeur de notre peuple. Nous devrons immédiatement saisir en le voyant toute la tragédie de son histoire. En un clin d'oeil sa pauvreté et les traces visibles de ses combats pourront se lire sans qu'aucune explication ne soit nécessaire. De plus, une joyeuse humeur sera le ferment de sa conquête future: le bonheur que nous nous employons à bâtir.



Joignant les gestes à la parole, le Roi se met à battre copieusement Domitius afin que celui-ci porte symboliquement les traces de l'histoire immémoriale de ceux qu'il représente désormais.

vendredi 1 février 2008

Juste, Justin

Résumé:
Le Roi Bonhomme est descendu des hauteurs vivifiantes. C'est un nouvel homme qui souffre de point paraître à la mesure de ce qu'il vient d'éprouver. Il réfléchit et agit ainsi nouvellement.
- Vous allez devenir des hommes bien utiles dans notre gouvernement jeune et entreprenant. Nous allons bâtir une cité telle qu'il n'y eut jamais sur cette terre. Nous vous tenons dans une sorte de confiance salutaire, qui empêche l’excès des abus, en en troublant la jouissance. D’ailleurs, "votre force est proportionnées à leur objet". Vous serez action et réaction "modèrant l’action irrégulière de ressorts usés, en lui opposant de faibles obstacles". Il faudra pour cela que vous observiez les règles suivantes. Justin sera l'homme des lumières. Rien ne doit être dit par lui qui n'aurait passé par le crible de la raison et de ce fait apparaisse "comme une étoile dans la nuit". Vous serez cette lumière que vous devrez défendre à tout prix. Y compris celui de votre vie et de votre sang. Pour cela vous ne pourrez, pour l'essentiel, vous appuyer que sur votre parole.



- Il n'est pas question qu'un argument né de votre présence physique ne vienne troubler le bel agencement de votre discours. Celui-ci doit être tranchant et ne rien épargner de ce qui pourrait nous mettre en danger, mais avant tout il devra enseigner. Vous en serez la pierre angulaire: pure, dure, aimable, polie et juste, Justin.