jeudi 30 septembre 2021

Des bornes

 


- Il me semble que vous êtes un être borné.
- Oh!
- Je le disais au sens géographique du terme…
- Vous me flattez…?
- Nullement. Je crois que vous confondez, un monde n'est pas un territoire et si vous y trouvez quelques bornes, celles-ci ne délimitent que l'un de ses multiples aspects et nullement l'entier du monde qu'elles sont censées déterminer. Vous ne devriez confondre le tout avec la partie. Et pendant que nous y sommes, dites-moi dans quelle sorte de monde vous imaginez-vous qu'existe cet être infini qui vous fait si bien douter?
- Je ne sais et je ne puis savoir.
- Vous devriez y penser…


mercredi 29 septembre 2021

De là-haut

 Si, par un heureux hasard, on trouve enfin un système plus vrai et plus probable, qu'importe de savoir en quoi tous les autres sont défectueux ?


M. Bergier, Préface à "L'origine des dieux du paganisme "(1767)



- Je vois au-delà de l'horizon, mes frères. Que c'est beau de là-haut!
- Cesse de rêver et parle utilement que tous puissent comprendre !

mardi 28 septembre 2021

Doute

 Deux gouttes d'eau conversent. Rien ne les différencie hormis les reflets qu'elles contiennent et qui les habillent.


- Vous n’êtes pas sûr d’en être le créateur…. Ah!.. Vous doutez...
- Oui, je doute, mais je ne sais quelle est la fonction de ce doute. Il me ronge sans que je puisse le distinguer clairement.
- Voulez-vous dire que ce doute pourrait être entité différente de vous et qu'elle agisse indépendamment de vous? Ce serait alors intéressant.
- En quoi cela serait-il intéressant?
- En ce cas, il pourrait s'agir, dans une certaine mesure , d'un cas similaire au mien. 
- Comment cela?
- Il y aurait, au delà de nous-même, un être agissant sur nous.
- C'est ridicule…
- Pas tant que cela.
- Je crois que rien n'existe au-delà.

Créature

 Deux gouttes d'eau conversent. Rien ne les différencie hormis les reflets qu'elles contiennent et qui les habillent.



«Bien à l'abri derrière le rideau de brume, je savourai et caressai à l'envi la douce lumière tourbillonnante. Mon esprit captivé et comme allégé dansait allègrement. Il arrivait que, sans précaution elle disparaisse sans prévenir.
Le monde revenait prendre sa place, l'espace d'un instant.»

Eloy Novo, Flatteries et autres strates


- Mais si je suis le créateur de cet être…
- De qui parlez-vous?
- Je vous parle de celui qui nous surpasse de plusieurs millier de fois… et dont vous prétendiez qu’il n’existerait que par la grâce de mon imagination… si, si… dans ce cas… je serais alors un être plus grand que je ne me l'imaginais. Comment, moi, misérable goutte d'eau, puis-je être le créateur d'une si grande chose?
- Vous ne l'êtes pas entièrement.
- C'est pourtant vous qui venez de me le dire!
- Je n'ai rien dit de pareil.
- Vous êtes de mauvaise foi.
- Je n'en suis pas sûr...

lundi 27 septembre 2021

Promontoire

 


«Il m'arrivait souvent de m'asseoir sur un léger promontoire qui se trouvait à l'entrée d'une petite caverne qui me faisait un peu frissonner mais
que je me promettais de visiter un jour.»

Eloy Novo, Flatteries et autres strates

Un petit pas

 


Le monde est une entité mystérieuse dont nous ne parvenons à comprendre quelques parts que dans la condition d’en éliminer les autres...l
Ayant chargé le grand livre sur son dos, Marcel s’émerveille de le trouver si léger. C’est d’un pas sautillant qu’il se lance sur un nouveau chemin.



dimanche 26 septembre 2021

Une place

 


«Il m'est arrivé aussi d'être pris par une irrésistible envie de danser, de participer à ce chaos féerique dans lequel j'espérais naïvement trouver une place.»


Eloy Novo, Flatteries et autres strates



Cela


Deux gouttes d'eau conversent. Rien ne les différencie hormis les reflets qu'elles contiennent et qui les habillent.





- Cela ne résulte point de sa taille qu'il soit infiniment plus grand que nous, mais du fait de sa grandeur et de son intelligence.
- ...ahhhh…
- Vous êtes bien songeur. Cela ne vous ressemble guère.
- "Cela" serait cet être dont vous parlez?
- Non cela n'était qu'une question.
- Vous me rassurez.
- Pourquoi?
- Parce que vous me dites que cet être à la grandeur hors du commun n'était qu'une question.
- Ce n'est pas du tout ce que je vous ai dit.
- C'est pourtant ce que j'ai entendu.
- Ce n'est pas parce que vous l'entendez de cette manière qu'il en est ainsi.
- Vous me rassurez davantage.
- À quoi pensez-vous?
- "Cela" ne vous regarde pas.
- Ah. Vous boudez.
- Non, je ne boude pas.
- Si, vous boudez.
- Non, je ne boude pas. Si je vous ai dit que cela ne vous regardait pas, ce n'était pas dans le but de mettre fin à cette conversation mais  pour vous empêcher d'accéder à mes pensées. C'était simplement de "cela" que je parlais.
- "Cela" étant cet être dont vous parliez…
- Ah, vous le reconnaissez.
- Non je ne le reconnais pas. Je ne fais que vous répondre.
- Ah. "Cela" est, dans votre esprit, cette grandeur et cette intelligence dont je vous parlais.
- Vous pensez toujours à cet être qui est au delà?
- Oui, comme vous le dites.
- Non. Je ne le dis pas, je pense. Je pense que cet être qui occupe votre esprit me semble n'être que le fruit de votre pensée.
- Vous vous trompez, mais...

vendredi 24 septembre 2021

Juste une question



 Deux gouttes d'eau conversent. Rien ne les différencie hormis les reflets qu'elles contiennent et qui les habillent.

" Le monde des brumes et du brouhaha"


- Ce n'est pas du fait de sa taille qu'il est infiniment plus grand que nous, mais du fait de sa grandeur et de son intelligence.
- ...ah.
- Vous êtes bien songeur. Cela ne vous ressemble guère.
- "Cela" serait cet être dont vous parlez?
- Non cela n'était qu'une question.
- Vous me rassurez.
- Pourquoi?
- Parce que vous me dites que cet être à la grandeur hors du commun n'était qu'une question.
- Ce n'est pas du tout ce que je vous ai dit.
- C'est pourtant ce que j'ai entendu.
- Ce n'est pas parce que vous l'entendez ainsi qu'il en est ainsi.
- Vous me rassurez davantage.
- À quoi pensez-vous?
- "Cela" ne vous regarde pas.
- Ah. Vous boudez.
- Non, je ne boude pas.
- Si. Vous boudez.
- Non, je ne boude pas. Si je vous ai dit que ne vous regardait pas, ce n'était pas dans le but de mettre fin à cette conversation pour vous empêcher d'accéder à mes pensées. C'était simplement de "cela" que je parlais. "Cela" étant cet être dont vous parliez.
- Ah, vous le reconnaissez.
- Non je ne le reconnais pas. Je ne fais que vous répondre.
- Ah. "Cela" est, dans votre esprit, cette grandeur et cette intelligence dont je vous parlais.
- Vous pensez à cet être qui est au delà?
- Oui, comme vous le dites.
- Non. Je ne le dis pas, je pense. Je pense que cet être qui occupe votre esprit me semble n'être que le fruit de votre pensée.
- Vous vous trompez, mais...

jeudi 23 septembre 2021

Loin de l’infini


 «Réalisme, idéalisme, autant de brumes à travers lesquelles

l'homme aveugle cherche la vérité.»

Jules Renard, Journal


Deux gouttes d'eau conversent. Rien ne les différencie hormis les reflets qu'elles contiennent et qui les habillent.



- De l'autre côté de quoi?
- De cette brume qui nous enveloppe.
- Mais cette brume ne nous enveloppe pas.
- Que serions-nous alors?
- Nous sommes cette brume.
- En tous cas, il est là.
- Comment pourrions-nous savoir qui il est?Pourriez-vous me le décrire?
- De ce que peuvent percevoir mes sens, j'en déduis qu'il est infiniment plus grand que nous.
- L'infini est impossible à manier, vous le savez bien. Voulez-vous être assez gentil pour cesser d'être stupide. Cet être que vous pensez voir est-il deux ou cent fois plus grand que nous?
- Plus que cela.
- Mille fois plus?
- Un peu plus.
- Même si cela commence à compter, nous sommes encore loin de l'infini.


De l’autre côté

 Deux gouttes d'eau conversent. Rien ne les différencie hormis les reflets qu'elles contiennent et qui les habillent.




- Si vous ne le connaissez pas vous ne pouvez éliminer la possibilité qu'il soit conforme au notre.
- Vous avez raison et pourtant l'être que je perçois est différent de nous.
- Je ne le perçois pas. Pourriez-vous me le montrer?
- Il se trouve là, de l'autre côté.
- De l’autre côté de quoi?


mercredi 22 septembre 2021

Connaissance

 





« Réalisme, idéalisme, autant de brumes à travers lesquelles
l'homme aveugle cherche la vérité.»


Jules Renard, Journal



Deux gouttes d'eau conversent. Rien ne les différencie hormis les reflets qu'elles contiennent et qui les habillent.
- L'être qui est au delà de quoi?
- Au delà de notre monde.
- Que peut-il y avoir au-delà de notre monde?
- Un autre monde.
- Quel autre monde?
- Un monde différent.
- Quelle sorte de différence peut-il contenir?
- Je ne le sais pas.
- Si vous ne le savez pas, comment pouvez-vous supposer qu'il soit différent?
- Précisément parce que je ne le connais pas.

Derrière le voile



« Par le verbe il vit. »

Don Carotte

Derrière le voilage à peine clos s’agitent en cadence des remous à peine visibles, certes, mais entraînant.
C'est ainsi que Don carotte fut choisi. Tu seras l'Élu, avait-t-il entendu sans qu’il ne se doute un seul instant des conséquences que cela procurerait.  
– Une sorte… ou plutôt un semblant d'organisation sociale nous apparut, avait écrit Don Carotte dans son rapport. C'est ce qui fit croître et se développer en nous des mouvements pleins d'intuitions, écrira-t’il, avant que certaines de ces intuitions ne se transforment en conviction… puis, par les jeux et les pérégrinations chaotiques de l'imagination: en réalité scientifique. Nous nous trompions… je me trompais  doublement…

mardi 21 septembre 2021

Au dehors


... « parce que le caractère de Pinocchio est celui-là, mes frères et sœurs, branches et troncs du peuple de bois, âmes de lymphe. Il est toujours facile de convaincre Pinocchio, tout le monde peut le faire changer de route, tout le monde peut le fourrer dans les pires ennuis que l'on puisse imaginer, le prendre au piège, l'abandonner au bord d'un chemin, désespéré et affamé, sans qu'il ait le droit de se plaindre.»

Le peuple de bois, Emanuele Trevi, Actes Sud 



– C’est exactement comme dans un rêve, sauf que là je n’oublie rien.
Naturellement, «au dehors», il le savait, rien n’était vraiment tel qu’il le voyait. Si quelqu’un avait été là, juste à côté de lui, il n’eut point vu d’étoiles ni de passerelle et n’eut rien entendu des mots qu’il peinait à prononcer. À fortiori , il n’eut rien entendu non plus des silences qui formaient ces trous dans le temps dans lesquels, maintenant, il craignait d’être emporté contre son gré. Il avait beau connaître l’ambiguïté existant entre les diverses façons d’envisager la notion de «dehors -dedans», lui-même s’y perdait au point   qu’il avait résolu, une fois pour toute, pensait-il, qu’il n’y avait plus lieu de faire la distinction. Chacun peut s’imaginer combien cela pouvait lui poser de problème lorsqu’il lui faudrait échanger avec autrui, quel qu’il fut.

Une autre époque

“ Par cette voix que nulle bouche ne profère ni ne forme…”

C’était une autre époque, d’autres lieux et d’autres vies… Pinocchio, l’Autre, y vivait… enfin c’est beaucoup dire… mais c’est ce qu’il pensait… c’est ce que pensait Geppetto… et pas seulement lui du reste. Quelle était cette voix qui en lui comme en nous résonnait et dont il ne connaissait point l’origine? En était-il de même pour chaque enfant? Que voulait-il? Si ce n’est de leur ressembler… Se rassembler dans l’image, telle est l’unique préoccupation, l’unique lien que Pinocchio, l’Autre, espérait. Bien du temps était passé depuis la venue au monde de Pinocchio, l’Ancien, leur modèle à tous. Eux, les innombrables copies… pas toujours conformes, mais en qui l’échec, comme un écho, résonnait plus que de raison.

lundi 20 septembre 2021

Brouhaha

“Le monde des brumes et du brouhaha“(2)


«Rien ne ressemble plus à une brume qu'une autre brume.»

Il m'est arrivé de m'asseoir face à un chute d'eau et d'entendre, parmi le brouhaha incessant des mots qui, rassemblés, ressemblent à un dialogue.
Quelques sons, au premier abord incertains, sont prononcés par des bouches invisibles sorties du néant et se précipitant vers le gouffre sans que rien ni personne ne puisse intervenir. 
- Que fait-il?
- Qui?
- L'être qui est au-delà et qui nous regarde.
- L'être qui est au delà de quoi?

Dans un monde

 





«L'essentiel de la vie tient dans le mouvement qui la transmet»

Bergson, L'évolution créatrice



"Dans le monde obscur et fascinant des brumes et du brouhaha" Chroniques d'un monde instable, probablement irréel et changeant écrit par le très illustre et très improbable  Zosime Medius.
Où nous verrons aussi qu'il existe plusieurs liens de parentés entre les différentes visions et récits contradictoires qui, patiemment, tissent une trame des plus légères. Cette trame unique et fragile habille et souligne un monde fantasque et douteux dont l'existence est depuis l'origine constamment menacée et mise en question…

dimanche 19 septembre 2021

Infinies mais uniformes images


Incertaines et répétitives inconséquences...
de trop nombreux voyages dans les hauteurs :
il arrive trop souvent que
des images s'emmêlent littéralement
jusqu'à en former de nouvelles
dans lesquelles des portes
s'ouvrent et se ferment...


- De celles dont on ne revient pas? ... Infinies mais uniformes?
- Non, je vous dis que non…
- Cette porte n’existe-t’elle pas?
- Non.
- Mais alors, si elle n’existe pas, de quelle porte parlez-vous?
- De celle dont on dit qu’on ne peut la prendre avec l’espoir de revenir.

Ils parlent tous deux d’un absolu résolument contraire et similaire.

- C’est bien pour cela que je ne peux y croire.
- La porte par où je suis sorti était une autre porte.
- Vous voulez dire que vous êtes sorti par la porte d’où l’on ne revient pas?


Labyrinthe

 



Une forme a la particularité de nous accompagner dès notre naissance et jusqu’à notre mort. Elle a aussi cette autre particularité de "fonctionner" en permanence sans qu’il soit nécessaire d’en être conscient. Nous sommes et nous sommes dans notre labyrinthe, nous y habitons. Il nous protège mais nous acceptons, la plupart du temps, de le laisser fonctionner à sa guise. Ce qui est extraordinaire, quand le labyrinthe est considéré sous cet angle-là, c'est que automatiquement il se révèle dans sa plus grande complexité. Je veux dire par là qu'il est difficile, voir impossible, en de le considérer dans son entier, comme un ensemble, et pourtant c’est la seule chose que nous puissions connaître vraiment puisque cet ensemble est soi.


samedi 18 septembre 2021

Un monde nouveau

 



Princesse Écho,
ouvrez donc vos paroles et vos pensées,
j'en serais le garde et la mémoire.


– J'aimerai que pour un instant mon âme de perroquet fasse place à une déesse dont je rêve et que j'ai, lorsque je me réveille, quelque peine à reconstruire l’image et la voix dont je peine à restituer les infinies et subtiles variations.
– Votre voix vous insupporte?
– C'est là que le bât blesse, c'est pourquoi les plus belles paroles ne dépendent point de moi pour s'animer, mais j'ai en moi une grande et mémorable qualité, je suis capable, de tout ce qui se passe, d'en répéter l'action.
– Comment faites-vous cela?
– J'ouvre en grand une fenêtre dans le ciel et je communique avec ses habitants. De ce fait, n'en doutez pas, je deviens autre. Et cet autre, un jour, m'a parlé. Il me disait des mots qui sans fin se répétaient et se détachaient progressivement de l'image du monde jusqu’à ce qu’un nouveau apparaisse.



Éloquence et passion

En certaines circonstances, il arrive que les perroquets portent le chapeau…



– Monsieur Justin, si vous voulez que nous restions... comme des amis, voudriez-vous reprendre ce chapeau que vous me faites porter ?.. et me rendre le mien...
– À chacun son rôle, mon ami.
L'échange se défait. 
– Il me vient à l'esprit une image...
– ... sous les mouvements de l'éloquence et de la passion... qui vous occupe l'esprit... et vous procure de l'occupation... ou peut-être, est-ce l'effet de votre chapeau retrouvé?
– Ne soyez pas cynique, si j'en crois votre plumage...
– Une touchante petite question, ou plutôt une petite affirmation:
Il va, je le sens, être question de ramage. Je le crois.
– Vous aviez raison, un tout petit instant. Mais j'ai changé d'avis, je préfère rester muet.
– Pour combien de temps?
– Le temps que le message, que j'ai envoyé ce matin, me revienne en réponse...
– Et vous ne voyez rien venir. Vous m'aviez promis un "petit" détour dans le temps, le voilà...
– Ah! Je vois avec plaisir que vous aussi vous usez des points de suspension...
– Je crois que vous trichez!
– Non, je traduis... Je mets à l'écrit ce qui chez vous se donne à l'air.
– Le corps marche, je vous le disais…

–Il y aurait beaucoup à dire mais je vous la fait courte, peu importe où il se dirige, il marche. Marche ici va prendre le sens de fonctionner. C'est la fonction qui fait l'homme et la fonction de cet homme est de fonctionner.
– Vous parlez comme un homme, je l’entend. Serait-ce là… un peu… le résultat de votre attente… je veux dire par là un peu de ce que vous espériez?



vendredi 17 septembre 2021

Inversement



– Je ne vois rien venir et vous m'aviez promis un “petit détour” dans le temps...
–Cessez de me disputer pour un rien ou,
dans bien peu de temps, comme nos maîtres vénérés
nous allons disparaître...


– C'est absurde!
– Pas tant que cela. Si je vous concède volontiers l'absurdité de la démarche, c'est qu'elle ne s'arrête pas là.
– Quelle démarche?
– La démarche de l'homme qui cherche...
– Seriez-vous assez fou pour vous croire homme?
– Je sais fort bien que je ne suis qu'un perroquet, peut-être un peu “boiteux” et dont la curiosité n'est pas tout-à-fait “mon” fait, mais tout de même, c'est par moi qu'elle s'exprime.
– Pour une petite part, peut-être, mais de là à parler de démarche... il me semble que vous exagérez quelque peu...
– Comme vous dites : peut-être...  Quand l'esprit fait une apparition et injecte une question dans le"système", il arrive que ce soient sur nous que cela "tombe". Ce qui a pour effet de dérégler légèrement ce système, suffisamment toutefois pour que l'homme titube et se retrouve à terre.
Le corps et l'esprit ont livré combat. L'homme est terrassé, rendu à la terre, vaincu par l'esprit. La supériorité de ce dernier étant établie, tout recommence. Mais cette fois tout se passe inversement. Le corps ayant appris, il se venge et terrasse l'esprit.
– Comme nous dans le rond de sciure...
– Je ne vous le fais pas dire...
– Si, un peu... 
Rien, désormais, ne peut plus se faire sans que l'accord du corps et de l'esprit ne se renouvelle en permanence.


 


Un jour la marionnette découvre que les mince fils, presque invisibles, qui la portent et guident le moindre de ses gestes, donnaient des signes  d’usure évidents… peut-être même des signes de faiblesse…
– Ce sont des fils parfaitement semblables aux miens que je puis voir attachés subtilement à cette brute qui nous manipule et nous terrorise. Si je parvenais à faire une sorte d'échange... alors il se pourrait que ses mouvements soient les miens et que les siens ressemblent aux miens... Alors je pourrais inverser le sens de nos influences…



jeudi 16 septembre 2021

D’où viennent-ils?

 Où sont-ils, d'où viennent-ils et où vont-ils?

Où sont-ils, d'où viennent-ils et où vont-ils?
Telles sont les diverses questions qui ont lieu d'être. 
Sur celle-ci -dessus comme celle-ci-dessous,
on peut sans conteste se rendre compte
de l'incontestable bonne humeur
qui règne, régissant les mouvements
et les humeurs de l'un comme de l'autre.

Depuis quelque jours, voulant vérifier si la réciproque des apparences volatiles de Justin et d'Auguste ne serait qu'une lamentable histoire de miroir, nous publions une série de document sur la base desquels l'on pourra se faire une ou plusieurs opinions des plus objectives. Certes, nous sommes conscients que ces documents sont hors contexte, ce qui favorise l’interprétation. Mais comment faire autrement? Ainsi l'image de Justin juché joyeusement sur les épaules d'Auguste peut-elle induire le sentiment qu'ils vont vers quelque chose. Mais à la question : Qu'en était-il auparavant? Nul ne saurait répondre sans formuler une hypothèse, qui par nature, contient un certain doute qui va s'ajouter au doute de la question suivante...


Emplacement

 


– Regardez combien de soin il met à choisir l'emplacement...
– Vous permettez, mon cher Justin, que je fasse une légère objection.
– Faites, je vous en prie.
–  Il me semble, d'après l'expérience que j'ai, que le choix de l’emplacement ne dépend guère du cirque lui-même, mais plutôt de la décision et de l'offre des "autorités locales".
– Vous avez parfaitement raison. C'est pourquoi je vous demanderai, dès maintenant, d'avoir l'oreille fine et que le reste suive...
Si, du point de vue matériel, le centre de la piste est dépendant de la place à disposition, il n'en est pas de même du point de vue de l'esprit. Or vous le savez les perroquets sont hautement dépendant du monde de l'esprit. Ne sachant que répéter , il faut que le choix primordial soit bien fait...
Ainsi l'homme que vous voyez au loin...
– On dirait mon maître Auguste ? 
– Ce n'est pas lui, il n'a pas son chapeau et je vais vous accorder un petit secret: sans leurs habits, tous les hommes se ressemblent.


– Regardez plutôt le maillet dont il se sert et écoutez!
– Je suis tout ouïe!
– En premier lieu, il n'est nullement question ici de prendre en compte ici une hypothèse, quelquefois exprimée, que notre chapiteau, à l’exemple des illustres bâtiments qui nous précèdent, serait dirigée vers un lieu saint, copiant en cela certaines religions bien ou mal connues. Si, pour certains l'idée est attrayante, elle ne résiste pas à l'examen "en profondeur", car cette hypothèse présuppose que nos ancêtres, qui mirent au point tout le rituel que nous répétons depuis des "temps immémoriaux",  étaient capables de se situer dans l'espace. Or ceux-ci, en ce temps là ne connaissaient, ne savaient, ni ne pouvaient déterminer les longitudes.


mercredi 15 septembre 2021

Patiemment

 

 


Patiemment, il appris à reconnaître ce qui pouvait être associé durablement, ce qui gagnait à se croiser avec d'autres ou à se frôler avec la légèreté du moindre souffle.

– Je ne peux arrêter le vent... mais je puis danser avec lui...