jeudi 3 novembre 2011

samedi 11 juin 2011



vendredi 10 juin 2011

Reconnaissance

 
Patiemment, il appris à reconnaître ceux qui pouvaient être associés durablement, ceux qui gagnaient à se croiser ou à se frôler avec la légèreté du moindre souffle.

lundi 6 juin 2011

L'âne de Victor Hugo

Colère de la bête

Un âne descendait au galop la science.
— Quel est ton nom ? dit Kant. — Mon nom est Patience,
Dit l'âne. Oui, c'est mon nom, et je l'ai mérité,
Car je viens de ce faîte où l'homme est seul monté
Et qu'il nomme savoir calcul, raison, doctrine.
Kant, porter le licou sanglé sur la poitrine;
Avoir dès son bas âge, âpre et morne combat,
L'os de l'échine usé par la boucle du bât;
Subir, de l'aube au soir, la secousse électrique
Du nerf de boeuf parfois relayé par la trique;
Être, tremblant de froid ou de chaud étouffant,
Happé par la mâtin, lapidé par l'enfant,
Tomber de l'un à l'autre, et traverser l'églogue
De la pierre alternant avec le bouledogue;
Vivre, d'un chargement effroyable bossu,
Les os trouant la peau, maigre, ayant tant reçu,
Le long de chaque côte et de chaque vertèbre,
De coups de fouet que d'âne on est devenu zèbre,
Tout cela, qui te semble assez rude, n'est rien,
Et le fouet est à peine un souffle éolien,
Et les cailloux sont doux, et la raclée est bonne
À côté de ceci : suivre un cours en Sorbonne;
Vivre courbé six mois, peut-être un temps plus long,
Sous une chaire en bois qu'habite un cuistre en plomb;
Dresser son appareil d'oreilles au passage
Des clartés du savant et des vertus du sage;
Épeler Vossius, Scaliger, Salian;
Écouter la façon dont l'homme fait hi-han !

À quoi sert Cracovie ? à qui sert Salamanque ?
Et Sorèze, lanterne où l'étincelle manque,
Et Cambridge, et Cologne, et Pavie ? À quoi sert
De changer l'ignorance en bégaiement disert ?
Pourquoi dans des taudis perpétuer des races
De bélîtres rongeant d'informes paperasses ?
Que sert de dédier des classes, des cachots,
Et quatre grands murs nus qu'on blanchit à la chaux,
Et des rangs de gradins, de bancs et de pupitres,
À d'affreux charlatans flanqués d'horribles pitres ?
Frivoles, quoique lourds, pesants, quoique subtils,
Quel sol labourent-ils ? quel blé moissonnent-ils ?
À quoi rêvait Sorbon quand il fonda ce cloître
Où l'on voit mourir l'aube et les ténèbres croître ?
À quoi songeait Gerson en voulant qu'on dorât
D'un galon le bonnet carré du doctorat ?
À quoi bon, jeunes gens qu'à ce bagne on condamne,
Devenir bachelier puisqu'on peut rester âne ?

Moi l'ignorant pensif, vaguement traversé
De lueurs en tondant les herbes du fossé,
Qui serais Dieu, si j'eusse été connu d'Ovide,
Moi qui sais au besoin prendre en pitié le vide
Du philosophe altier pleurant ce qu'il détruit,
À travers le fatras, le tourbillon, le bruit,
J'ai sondé du savoir la vacuité morne;
J'ai vu le bout, j'ai vu le fond, j'ai vu la borne;
J'ai vu du genre humain l'effort vain et béant;
Je n'ai pas, dans cette ombre et le cas échéant,
Refusé les conseils de l'ineptie honnête
Au docte, moi le simple, à l'homme, moi la bête;
Kant, j'ai vu, mendiant des clartés à la nuit,
Devant l'énormité de l'énigme où tout luit,
Devant l'oeil invisible et la main impalpable,
La science marcher en zigzag, incapable
De porter l'infini, ce vin mystérieux,
Soûle et comme abrutie en présence des cieux;
L'âne survient, s'émeut, plaint cet état d'ivresse,
Jette un liard et dit : tiens ! à cette pauvresse.

Kant, ne t'étonne point de ces échanges-là.
L'âne un jour rencontrant Ésope, lui parla;
La conversation fut au profit d'Ésope.
Quant à moi qu'à présent tant de brume enveloppe,
Je déclare que j'ai beaucoup baissé depuis
Qu'imprudent j'ai risqué ma tête en votre puits,
Et que je me suis fait condisciple de l'homme.
Tout en suivant ces cours dont la lourdeur assomme,
J'ai fait souvent à l'homme en son obscurité
L'aumône d'un éclair de ma stupidité;
Tandis que l'homme, ayant pour dogme et pour pratique
Qu'il faut qu'un âne libre, incorrect et rustique,
Monte à la dignité de classique baudet,
De son rayonnement ténébreux m'inondait.
Je sors exténué de cette rude école;
J'ai vu de près Boileau, j'aime mieux la bricole.

Mon nom est Patience, oui, Kant ! ils ont voulu
Me faire à moi bétail innocent et goulu,
Tantôt avec Philon dans le grand songe antique,
Tantôt avec Bezout dans la mathématique,
Tantôt chez Caliban, tantôt chez Ariel,
Manger de l'idéal et brouter du réel;
Je n'ai pas résisté ; j'ai, pauvre âne à la gêne,
Mangé de l'Euctémon, brouté du Diogène,
Après Flaccus, Pibrac, Vertot après Niebuhr,
Et j'ai revu Gonesse en sortant de Tibur.
Hier dans la phtisie et demain dans l'oedème,
J'ai tout accepté, Lulle, Érasme, Oenésidème,
Les pesants, les légers, les simples, les abstrus,
Les Pelletiers pas plus bêtes que les Patrus,
Fleury dans le sacré, Chompré dans le profane,
L'affreux père Goar juché sur Théophane,
Tout poète embelli de son commentateur,
Sanchez dans son égout, et toi sur ta hauteur.
Dur labeur ! Veut-on pas que je me passionne
Pour les textes d'Élée ou ceux de Sicyone,
Que j'attache un grand prix à savoir s'il est bon
D'avoir lu Xenarchus pour comprendre Strabon,
Que je me mette en feu le cerveau pour les notes
Des Suards sur les Grimms, des Grimms sur les Nonottes,
Et qu'un âne de sens se laisse incendier
Par ce qu'à Lycosthène ajoute Duverdier ?

Voilà longtemps que j'erre et que je me promène
Dans la chose appelée intelligence humaine;
J'allais je ne sais où suivant je ne sais qui;
J'ai pratiqué Glycas, Suidas, Tiraboschi,
Sosiclès, Torniel, Hodierna, Zonare;
J'ai fréquenté le docte en coudoyant l'ignare;
En présence du sort, du futur, du passé,
De l'énigme, du ciel, du gouffre, j'ai causé
Avec l'esprit humain flânant à sa fenêtre;
J'ai fouillé pas à pas ce dédale : connaître;
J'ai dans cette cité, plus noire que les fours
Hanté les culs-de-sac comme les carrefours;
Lu tous les écriteaux, flairé toutes les cibles;
J'ai pris tous les sentiers possibles, impossibles,
Le plat, le raboteux, le connu, l'inconnu;
Je suis allé cent fois et cent fois revenu
De la science exacte, entrepôt sombre où l'homme
Compte le monde ainsi qu'un avare une somme,
À la philosophie, église dont Platon
Est le clocher avec Maugras pour clocheton;
J'ai vu l'antre où l'on prie et l'antre où l'on dissèque;
Et vos collèges froids dont la bibliothèque,
Ainsi qu'une vapeur qui prend forme le soir,
À l'étage d'en haut se condense en dortoir.
J'ai tout appris : Coger, Psellus, les Théophiles,
Pouranas composant la terre de neuf îles,
Socion et Photin ; que Sénèque était là
Quand saint Paul vint trouver Néron et lui parla;
Qu'Alirune enseigna Marcomir ; que Marcobe
Sous Théodose était maître de garde-robe;
Que les Populicains à Sens furent vaincus;
Comment Manès d'abord s'appela Curbicus;
Que sur la langue Apis avait un scarabée;
Que Paschasin était évêque à Lilybée,
Et que Paschase, abbé de Corvey, fut traduit
Par le père Sirmond en seize cent dix-huit ;
Qu'Ambroise est un coursier dont le dogme est la bride;
Que la clef de Cordus ouvre Dioscoride;
Que l'esprit saint planait sur les fameux combats
De saint Jérôme avec le rabbin Akibas;
Que l'absurde se croit ; que l'horrible s'adore;
Qu'Ésoptius n'est pas moindre que Nimphidore;
Et comment Mahomet dans tous ses embarras
Consultait Sergius aidé de Batiras;
Qu'il n'existe qu'un siècle et qu'il n'est qu'une école;
Que Bzovius fut docte, et que le grand Nicole
Est si grand qu'il pourrait loger sous son manteau
Godeau, Chiffletius, Possevin et Petau.
J'ai tout ruminé, glose, analyse, critique.
J'ai vu Laïs au pnyx, Aspasie au portique,
Et jusques à Scarron dans son trou de Saint-Cyr;
J'ai fait ce stage affreux, n'ayant d'autre plaisir,
Au pied du mur humain pauvre bête acculée,
Que de manger parfois dans la main d'Apulée
Ou de parler avec Balaam dans un coin.
Pas un texte, ici, là, haut ou bas, près ou loin,
Pas de volume jaune et mangé par les mites,
Pas de lourd catalogue informe et sans limites,
Que mon esprit, voulant tout voir, ne feuilletât.
J'ai donc étudié beaucoup ; le résultat ?
Un peu d'allongement à mes oreilles tristes.

Et je me suis dit : — Âne, il faut que tu persistes.
J'ai pris, pour faire enfin le tour des cécités,
D'autres inscriptions à d'autres facultés,
Hébreu, sanscrit, pâkrit, grammaire générale,
Jurisprudence, droit, esthétique, morale,
Chimie... — Oh ! comprends-tu, Kant, ce qu'il m'a fallu
De longanimité pour dire : — J'ai tout lu,
Tout appris, et je suis plus que jamais pécore;
Eh bien ! je vais apprendre et je vais lire encore !

L'âne poursuivit : — Kant, j'ai donc recommencé,
Doublé ma rhétorique, élargi mon fossé;
J'ai remis mon oreille énorme en discipline;
J'ai recreusé Straton, Sosibe, Éraste, Pline,
Et Gérard de Crémone, et Trublet, ab ovo,
Et le grammairien Sostrate, et de nouveau,
La science m'a fait manger de la poussière.
Du noir chaudron qui bout devant cette sorcière
Je me suis fait le morne et lugubre écumeur.

Oh ! cliquetis de mots, tohubohu, rumeur,
Champ de foire, Babel, chaos ! auquel entendre ?
Bossuet est féroce et Fénelon est tendre;
La concordantia du cardinal d'Ailly
Montre un dogme dans l'astre au fond des cieux cueilli;
Photius m'expliquait son fatras somnifère,
Catanes ses trois dés, Sacrobosco sa sphère;
Solon m'offrait ses lois, Bollandus ses romans;
Irénée insultait les quartodecimans;
Je voyais se poursuivre à coups de syllogismes,
Paz, armé pour la foi, Krantz, souteneur des schismes,
Et Melchior Adam et Barleycourt Hugo,
Vieux coqs de l'argument debout sur leur ergo.
Fouillons les chartriers, refouillons les glossaires;
Caracoran, cherchez Issedon ; dans ses serres
Jove a cet écriteau : Vel hodie vel cras;
Et Tertullien sombre étrangle Carpocras.
Carpocras d'Irénée enviait la boutique;
Ce Carpocras était un si fier hérétique
Que toi-même, bon Kant, qui jamais n'exécras
Personne, tu devrais exécrer Carpocras.
Comment mettre d'accord Jousse, Antoine Studite,
L'homme de cour Sénèque et Jean le troglodyte,
Young, le pleureur des nuits, Wordsworth, l'esprit des lacs,
Thalès, Hevelius, Levera, Granallachs;
Les gais soupeurs, d'Holbach, Parny, Dorat-Cubière,
D'argens, avec Rancé qui prend pour lit sa bière;
Le dessus de velours, le dessous de sapin;
Ancelin et Cluvier, Polyte et Plancarpin;
Larcher contre Arouet et Cicchi contre Dante;
Et l'engeance grimaude et la race pédante;
Juste Lipse et Luther, Naigeon et Davila ?
Knox me tirait par ci, Scot me tirait par là;
Luc prenait une oreille, Euler empoignait l'autre;
Hu ! braillait le chiffreur. Dia ! beuglait l'apôtre.
Oh ! ma jeunesse en fleur qui courait dans les prés
Et les bois par l'aurore et la joie empourprés !
L'herbe verte ! l'étable où l'on fait un doux somme !
Oh ! les coups de bâton de mon ânier bonhomme !
Je ne pourrai jamais dire, ô splendeur des cieux,
Avec des mots assez crachés et furieux,
Comment ils ont changé la pensée en lanière
Et l'idée en férule, et de quelle manière
Ces malheureux m'ont fait, sous un monstrueux tas
D'Eusèbes, de Sophrons, de Blastus, d'Architas,
D'Ossa plus Pélion, d'Anthume plus Orose,
De petit ânon leste immense âne morose !
Livres ! qui, compulsés, adorés, vermoulus,
Sans cesse envahissant l'homme de plus en plus,
De la table des temps épuisez les rallonges,
D'où sortent des lueurs, des visions, des songes,
Et des mains que les morts mettent sur les vivants,
Codes des sanhédrins, oracles des divans,
Textes graves, ardus, austères, difficiles,
Appendices fameux des siècles, codicilles
Du testament de l'homme à chaque âge récrit,
Dont le vélin fait peur quand le temps le flétrit,
Comme si l'on voyait vieillissante et ridée
La face vénérable et chaste de l'idée;
Vous qui faites, sous l'œil du chercheur feuilletant,
Un bruit si solennel qu'il semble qu'on entend
Le grand chuchotement de l'Inconnu dans l'ombre,
Volumes sacrosaints que l'institut dénombre,
Qui jusqu'en Chine allez emplir de vos rayons
Ce collège appelé Forêt-de-Crayons,
Résidus de l'effort terrestre, où s'accumule
Le chiffre dont le sphinx compose la formule,
Des hommes lumineux prodigieux produit,
Oh ! comme vous m'avez obscurci, moi la nuit !
Oh ! comme vous m'avez embêté, moi la bête !

Quel délire m'a pris d'aller sur votre faîte
Brouter l'ortie humaine, hélas, et de tenter
Votre viol funèbre, et de vous convoiter,
Livres qui pour consigne avez cette sentence :
— Garder Isis ; tenir les brutes à distance, —
Qui défendez, afin que tout reste normal,
Le passage sacré de l'homme à l'animal,
Ô phédons, ô talmuds, ô korans, dont les piles
Du sombre esprit humain gardent les Thermopyles !

Ô volumes, j'ai fait le grand noviciat;
Je suis plus lourd qu'Accurse et plus sain qu'Alciat;
Triste, j'ai digéré la docte baliverne;
J'ai, du matin au soir, en classe, dans l'Averne,
Fait des auteurs latins le patient blocus;
J'ai remué, suivant le conseil de Flaccus,
Les exemplaires grecs d'une patte nocturne;
Livres, vous semblez tous des fleuves penchant l'urne,
Mais ce qui sort de vous, c'est le dégorgement
De l'éternel brouillard sur les glaciers fumant;
L'esprit se perd en vous comme aux gouffres la sonde;
Vous êtes imposants ! vous divisez le monde
En deux opinions principales : savoir
Si vos graves feuillets, votre blanc, votre noir,
Vos textes plus profonds que les flots sur les plages,
Vos luxes de science, et vos fiers étalages
De travail et d'étude, et vos grands apparats,
Sont créés pour les vers ou sont faits pour les rats.

vendredi 20 mai 2011

La virtualité de l'oiseau ne peut-être simple virtualité matérielle que l'ange irrite. L'oiseau se prend de bec, la coquille flotte, change de nature et se fissure. La limite combattue engendre une possibilité de changement. Lyrisme décadent, de source sûre, la coquille se vide et s'échoue. Dans le ciel un trait est tiré. L'esprit hésite. Une augure est passée.

jeudi 19 mai 2011

Je sais un endroit charmant où s'invente à l'envers des notions telles que des hamsters tournant dans la roue d'une hypothétique fortune ou de nouvelles expériences et idées originales dans les divers domaines s’appuyant, il est vrai, sur la réflexion d'une pensée rétrécie à l'échelle réduite à sa plus simple expression.

mercredi 18 mai 2011

Cet homme est fou, entend-on, aussi introduit-il dans son domaine, pour approfondir son modèle critique, un pays peuplé de courant d'air.
Un désert habité de sable et de mer.
Une nuit profonde, instantanément, fait suite au jour le plus aveuglant. Sa tête enfouie dans son masque de sable, il pleure. Des larmes amères qui, bien loin d'arroser ce désert, ne fait que passer et rejoindre ce qu'il vient de quitter.

mardi 17 mai 2011

- Un long silence en moi parle et me frôle dans le moindre des recoins. Que manque-t'il à ce bourgeonnement pour éclore des prisons de l'esprit?
Brume au levant, mots dans la bouche, poussière au vent, épis sous la faux, la terre est là sous mes yeux qui grain par grain roule et se dissipe.

lundi 16 mai 2011

Il parle. La voix est lente mais précise. Je ne veux, de ce voyage, me souvenir de rien d'autre que la proximité du tout magnifié par une élévation constante. Le luxe baroque, la nature aliénée dans le sable sont enterrés. À peine soulevé, l'homme voit son visage dans le sable moulé. L'empreinte éphémère aux yeux fermés, bientôt sabordée, sans bruit le regarde.

dimanche 15 mai 2011

Le retour en grâce se fait malgré lui, condition ou résurrection quasi absolue, son dépouillement sera complet, envers et contre tout. Le ciel, en un instant, en son gosier pénètre. Incandescents poumons, rauques râles, perles de pleurs et douleurs insatiables tremblent de tout leur corps. Sur la plage est allongé le nageur aux doigts fermés.

samedi 14 mai 2011

- Au-delà de cette eau qui me submerge, assiégé par la douleur et le manque, brûlant du désir de l'air, le rideau de l'eau se déchire. Point de surgissement, le déchirement n'est autre que l'omnipotente raideur de la matière se heurtant de plein fouet aux courbes du silence, noires, résonnantes et brillantes à la fois.

vendredi 13 mai 2011

Le retour en grâce ne serait plus un choix mais une nécessité... Je ne peux de mon corps me séparer... Le nageur aux mains tendues, comme un morceau de ciel, remonte au milieu des bulles qu'ils tentent vainement d'avaler.

mercredi 11 mai 2011

Le pouvoir d'attraction n'est point négociable. Le besoin se fait sentir dans ce qu'il a de plus haïssable après avoir été ce qu'il y eut de plus jouissif. Ah! l'odieuse liberté, bataille sauvage, tourbillon engageant, miroir infini qui ne se montre qu'à l'envie de celui qui s'y projette. Charmeurs et charmés, tour-à-tours s'y enferment. Ainsi, de ce spectacle sacré, ne reste plus qu'un seul point: le surgissement impromptu de la fuite. La tête du nageur oublie peu à peu ses extrémités.

mardi 10 mai 2011

Chacune comme chacun, au passage, rêve de manger l'autre. Toises de l'errance, certaines y arrivent avant de se dissoudre dans un tout qui les dépassent et dont je ne crois pas que je puisse me passer encore longtemps. L'immersion ne peut avoir qu'un temps limité. Hors du temps, une intermittence clairement inachevée selon les lumineux esprits des grands fonds.

lundi 9 mai 2011

- Comme un verre de champagne à la main, la truculence baroque des bulles déconstruit à l'envi les raisons abstraites de ce monde. Des failles de mots sortent de leurs profondeurs.
- Regarde comment sans hésitations, sans artifices elles s'orientent ! Mélodies aériennes, danses parfaitement orchestrées, chacune d'entre elles reflètent l'infini de l'innocence. Elles sont les multiples facettes d'une même réalité trop complexe pour se réconcilier...

dimanche 8 mai 2011

Une langue sublime se promène dans la forêt qui lèche à tout venant. Le regard perdu dans ses souvenirs ne montre guère que l'envers du décors. Des corps nus, juchés sur d'invisibles carrousels en déséquilibre permanent que le vent caresse, se prêtent à la langue. Un parfum d'interdit auquel le nageur n'offre qu'une indifférence dûment authentifiée et clairement signalée.
- Une rhétorique de bulles roulant sans cesse sur elle-même...

samedi 7 mai 2011

Le nageur subjugué regarde et écoute. Enfermé dans la stabilité hagarde de ses œufs, à cheval sur deux mondes, son esprit s'agite et se libère laissant éclore quelques bulles qui aussitôt voilent sa vision et retrouvent le chemin du ciel. Complicité sans réserve ou guerre fratricide, l’opposition archaïque de l’évolution et de la création est un cercle infernal en proie au bon vouloir des sens qui nourrissent ses rêves et son imaginaire. Chacun recevant en partage une part de déraisonnable et de fragilité qui l'aident à rester conscient.
- Du choc à l'âme ou du coq à l'âne, il n'y a d'inébranlable que la certitude du mystère !

vendredi 6 mai 2011

Un vague écho du mot mouvement, sobrement aéré s'est glissé dans les profondeurs. Lentement il se fraie une sorte de chemin et s'engouffre goulument dans la première huître venue. Au moindre doute l'écho s'efface et pour le compte le mot disparait. Dans la chaire visqueuse il va et vient. Le flux et le reflux s'annulent avec le temps. Le mot goulu, repu, contrit et bientôt immobile ne respire presque plus, quant, à son insu, le même mouvement qui l'avait amené l'emporte dans les eaux chargées du courant.

jeudi 5 mai 2011

- Que voulez-vous faire?
- Si vous me trouviez une place d'ouvreur, je pourrais sans façon vous introduire...
- Vous aimeriez que je vous fasse entrer pour que vous puissiez me faire entrer à mon tour?
- Ce serait la moindre des choses.

mercredi 4 mai 2011

Emportant sa lumière, l'obsession exacerbée se révèle pure communication nerveuse et carrière désertée. Elle tirerait sans hésiter l'épingle du jeu sise dans la première veine venue et ruserait sans vergogne avec le moindre de ses désirs.

Le permanent vagabond est le plus sûr des fugitifs

Répétition spirituelle et répétition matérielle s'actualisent sur la pièce éponyme de l'homme double. Dualité fixant l'attention, l'âme libre de l'homme hésitant se reconnait sans détour sur le schème fondamentalement original de l'élan au bout du toboggan. De nouveaux décors, idées originales dans les divers domaines en ont fait l'archaïque expérience. Elles s’appuient, il est vrai, sur la réflexion de la pensée rétrécie en grande partie à cause de l'échelle réduite à sa plus simple expression. Le permanent vagabond est le plus sûr des fugitifs.

mardi 3 mai 2011

Surgissez, nuages et têtes réfugiés, couverture de la nuit et sommeil du cerveau! Les pieds mouillés flottent loin de vous. Devoir remplir? Devoirs remplis et chaussures vides. Cette nuit-là, sur le réservoir des visages, il est encore plein de questions.

dimanche 1 mai 2011

Au sommet des branches sans fin, un arbre flotte sur les vagues de fleurs. Une couronne d'épines danse dans le sombre voile de minces nuages ​​blancs dérivant comme les vagues de la mer. La lumière tourne à ciel ouvert dans la nuit. Laissez dériver vos esprits fugitifs, nageurs sans crainte, et que s'éloignent dans le tourbillon sombre vos alertes pensées.

samedi 30 avril 2011

Je sais un endroit charmant où s'invente à l'envers, comme un hamster tournant dans la roue d'une hypothétique fortune, là où la cellule close de l'oiseau en son cerveau enfermé au sommet de l'échelle est lancé. L'élan vital se dédouble et dans la durée l'œuf prend son vol. Il n'a que peu de temps pour évoluer avant que la force explosive de la vie ne rencontre bientôt l'active résistance de la matière au pied du toboggan.

vendredi 29 avril 2011

L'onde de ses longs bras rythme en silence un chemin sur lequel un rocher nageur a subitement débarqué. Le nageur, à son tour, choit sur le rocher. Étirant ses mains vers le ciel, il dit:
- Les nuages réfugiés ont des pensées fugaces et sa tête de
nuit s'étend paresseusement dans son sommeil.

mercredi 27 avril 2011

Au sommet de la pile de branches d'argent fin, comme une épave, l'arbre flottant sur les vagues effleure à peine une couronne d'épines et danse.

mardi 26 avril 2011

Au sommet de la colline, un bel arbre, les bras tendus, caresse sans fin le long fil du temps.

dimanche 24 avril 2011

L'homme tend encore les bras sur le haut du rocher qui tel une montagne dressée vers le ciel se tend. Encore un effort et le trou entre ses mains sera saisi.

samedi 23 avril 2011

La nuit s'étale dans son sommeil. Quelle est cette ombre dans la bouche du rescapé ? Un peu de cette nuit pénétrant par le gosier, dans ses entrailles s'est glissé. Il manque un morceau de ciel entre deux étoiles.

vendredi 22 avril 2011

Sur le chemin du nageur un rocher s'est posé. Le nageur à son tour sur le rocher s'est élevé. Il tend ses bras vers le ciel et parle aux nuages des fugaces pensées dans sa tête réfugiées.

mercredi 20 avril 2011

Le nageur, sans crainte s'éloigne dans les sombres remous. Sur le sommet des vagues, ses longs bras fendent en cadence le lourd silence. Au rythme de ses bras fait écho celui de ses jambes et tous deux se rallient à celui , bien plus lent, qui les entraîne, celui de la houle.

mardi 19 avril 2011

Dans le sombre rideau, de légers nuages blancs flottent comme la crête des vagues sur la mer et les petites lumières du ciel font se retourner la nuit et avorter ses fugaces pensées.

lundi 18 avril 2011

Sur la mer de légers nuages blancs flottent comme la crête des vagues et les petites lumières du ciel font se retourner la nuit. Sur le haut de la colline les fines branches argentées de l'arbre nagent au-dessus des vagues. Les fleurs, comme une couronne d'épines, dansent au-dessus de l'arbre de la montagne fendue.

dimanche 17 avril 2011

Racines innommables qui creusent et maintiennent ce qui demain écartelé emportera dans son délire ce qui l'a lentement dégagé. Un gouffre profond dans lequel il peine à se reconnaître.

vendredi 15 avril 2011

Au sommet de la montagne qui les surplombe, sous l'écorce ardue, la passion coulent en des veines écorchées serpentant dans les bras maigres des arbres déployés.

jeudi 14 avril 2011

Sur le haut d'une colline, un arbre décharné tend les bras. Dans le creux secret de la vallée, au delà des portes infranchies, s'étendent d'autres bras bien plus puissant puisant dans le secret ce qui ne peut être en pleine lumière.

mercredi 13 avril 2011

L'arbre par le ciel est monté. Des profondeurs volantes son fruit dévoré a rejeté sa graine. Au moindre repli l'arbre s'est agrippé.

lundi 11 avril 2011

Les fleurs, comme une couronne d'épines, dansent au-dessus de l'arbre de montagne. De légers nuages blancs flottent comme la crête des vagues sur la mer.

vendredi 8 avril 2011

Au-delà de ce que je suis, il y a ce qu'il est. L'endroit qui nous relie fait face à l'envers de ce qu'il paraît.

jeudi 7 avril 2011

Ce qui derrière l'enceinte trompe et rit... n'est que tromperie.

Proverbe de bûcheron

mercredi 6 avril 2011

L'air de rien attise un feu secret qui ne manque pas de vaniteux panache.

mardi 5 avril 2011

L'âne mort n'y entend plus rien. Ses os blanchis ont depuis longtemps oublié ses frémissantes oreilles. Ses sabots sur le sol posés ne font plus tourner le monde. Le moindre de leurs tremblements n'est plus qu'un effet de hasard et, lentement, ses dents s'éparpillent.

lundi 4 avril 2011

L'océan de la terre sur la plage une nuit est venu. L'éclaireur au levant disparait.
Quand le bonheur est en ses flots retenu, sourd et muet, il se tait.
Qui n'a vu la misère, son cortège de saltimbanques musiciens et pauvres hères?
Cœurs battants profonds se révèlent ses mystérieux naufrages...

dimanche 3 avril 2011

De maigres fils tendus vers le ciel qui se distendent au firmament. Le feu trace un chemin foudroyant, les murs et les tours de pleins feux s'illuminent avant de tomber ... Jours après jours ils sont mangés.

samedi 2 avril 2011

Jeux de danse, les drapés soyeux et le toucher continuel du ciel. L'azur bleu fané marie lambeau de terre aux limbes du ciel, l'ombre de la vallée fait retraite.

vendredi 1 avril 2011

Chaque matin, dans ses mains, de danses et de caresses, sans fin s'ouvrent et se tendent les feuilles au bleu de la nuit. De la terre au ciel, les ombres profondes sont enlevées.
Plus que la neige sur ​​le dessus. L'immensité tire une trop longue traîne. L'hiver, invisible pouvoir blanc est déployé. Une vague s'envole, chante rejoignant les plaines assoiffées. Dans les plaintes du bois, il sent aussi ses ailes pousser.

jeudi 31 mars 2011

Pensée perdue dans un arbre vide et nu. Ouvertes au plein ciel, racines pleines de sourires. Sous le cortex, yeux hors de vue cherchant en vain leur genre de plein champ. Dévoyés, reins sans pudeur déployés, de petites colonnes de sève corsetées se soulèvent, éprises de l'occasion. Les prises de vues étalent sans retenues leurs écorces soudées. Cadrées sous de sombres nuages engoncés, quelques lumières se déploient et se retrouvent assises, chevauchant le funambule horizon.

mercredi 30 mars 2011

Tournant à mes oreilles dressées et bien formées, le parlé vrai des animaux, malgré quelques états d'ébriété, vibrant de temps à autre, chacun à leurs tours dans leurs regards, je deviens. Peu importe quand dans la nature instable de la caverne aux formes immuables, du troupeau jaillit le berger! Au bord du gouffre, il ne cesse de changer, même si, franchement, il se pense et penche.

lundi 28 mars 2011

De l'arbre abattu s'élève une complainte au souffle coupé... Un comprachicos est né.
Depuis fort longtemps, courir derrière sans relâche n'amène que de pauvres matin, effaçant, dans un lointain de pierre élevées, comme un clown rit, danse, chante et se dirige en arrière vers le ciel, un azur déglingué au cœur du silence. De cette montagne impatiente se nourrit et se révèle une étoile brûlante...

dimanche 27 mars 2011

Au centre des heures fixes, l'arc en de bonnes mains, une cour martiale infiniment immobile attend le firmament derrière un rideau rouge.

vendredi 25 mars 2011

L'imagination est l'enfer pour celui qui cherche la vérité.

jeudi 24 mars 2011

Par les temps qui courent, le marcheur se laisse inexorablement distancer...

mardi 22 mars 2011

Les flèches de l’horloge, marquées par la vie, doucement se sont endormies.

lundi 21 mars 2011

Au centre de l’horloge immobile, l'arc à la main, un guerrier sans fin court et guette le firmament dans l’ombre rouge.

dimanche 20 mars 2011

Et dans ce froid petit matin, effaçant le lointain, la pierre, autrefois soulevée, comme un bouffon rit, danse, chante et roule encore vers le ciel. Au cœur du silence, la montagne impatiente et féconde dévoile un astre brûlant.

samedi 19 mars 2011

Au petit matin, comme s'effaçant dans le lointain, la pierre soulevée roule vers le ciel. La connaissance ne serait-elle pas la meilleure des bornes pour toutes croyances?

vendredi 18 mars 2011

Queue et oreilles dressées, l'animal enivré se pique de parler. De temps à autre, à mon tour, je deviens. Mais peu importe l'être se faisant, regardez la forme mouvante de ce troupeau! Il ne cesse de changer quand bien même, sans détour, il croit être un. Le moindre de mes crocs pourrait sans effort leur faire rendre gorge à la vivacité de ma voix...

jeudi 17 mars 2011

Le moindre des cabots fait se mouvoir à sa guise le plus grand des troupeaux.

jeudi 10 mars 2011

Comme un fruit mûr, au-delà de l’horizon, le soleil tombe. L’ombre, immobile, grandit. Dans le ciel les étoiles se réveillent et la nuit de l’hiver resplendit. Les yeux et les blessures se ferment.

lundi 7 mars 2011

Pensées secrètes, braise discrète mais ardente, au sein de la terre, les cœurs se battent et guettent le moindre tremblement.

samedi 5 mars 2011

Danse et nage, enfant de la nuit !
Sous ses pieds le sol s'efface.
Dans les brumes,
l’aveugle chemin de ton destin
est un visage incertain.

vendredi 4 mars 2011

Comme un fruit mûr, dans l’horizon le soleil tombe et l’ombre grandit. Dans le ciel les étoiles se réveillent et la nuit de l’hiver resplendit. Les yeux comme des blessures se ferment.

lundi 21 février 2011

L’arche est brisée. De rouges destins vers la terre sont retournés. Rouge festin de l’automne, la montagne brûle et la terre inondée de son sang est nourrie.

dimanche 20 février 2011

Au creux de sa main une mer s’est posée. Dans la goutte de rosée, un regard, telle une vague, s’est levé. Sans l’ombre d’un doute, au plus haut du ciel, une flèche s’est plantée dans la berge. L’océan de lumière est percé.

samedi 19 février 2011

Une pensée s’est perdue dans un arbre nu, assouvie d’un sourire. Sur son écorce meurtrie des yeux s’ouvrent et cherchent en vain leurs pareils. Se déploient des bourgeons, petites colonnes dressées au hasard des regards.

dimanche 13 février 2011

Ses racines amarrées sont liées au fond de la terre. Des nuages de lumière se déploient sur l’horizon funambule. L’arbre ouvre les bras, danse et caresse l’azur de ses tendres feuilles. De la terre jusqu’au ciel, une ombre profonde est projetée.

mercredi 9 février 2011

Il neige encore sur les sommets que le ciel accueille dans son hiver attardé. L’invisible source blanche se déploie et telle une vague s’envole en chantant rejoindre la plaine assoiffée. L’arbre de la plaine, lui aussi, sent ses ailes pousser.

jeudi 3 février 2011

"Un noble passage ne peut convaincre par la raison son lecteur, mais se prend lui-même à rêver de se convaincre. Ce qui est admirable confond à jamais notre jugement et le soumet à des éclipses de plus en plus profondes en substituant à ce qui est raisonnable ce qui l'émerveille."

mercredi 2 février 2011

Les mots secs et sonnant heurtent et vrillent les oreilles qui se ferment et souffrent de ne pas être entendues. Au moindre mot, désormais fêlées, malgré elles, les failles se font profondes et dans les entrailles où tu gémis pénètrent à jamais l'éclat et le vernis.

mardi 1 février 2011

Le pompeux malandrin, par crainte d'être accusé de faiblesse et de pauvreté de langue, tourne mille fois les mots empêtrés dans sa bouche cousue, et par une gradation naturelle du mouvement dans l'extrême opposé les couchent sur le papier.

lundi 31 janvier 2011

Le cliquetis de la gloire s'est tu. La mousse sur ta longue porte de pierre allongée s'est installée. Lentement elle ronge les lettres de ton nom.
Sais-tu ce qui en un instant peut l'éveiller?
Un fou qui pour quelque raison se prend pour un génie ou un sage sans raison qui jouerait au fou.
Un léger courant issu du moindre pas qui l'enjamberait au passage.

dimanche 30 janvier 2011

Une pensée s’est perdue dans un arbre nu, assouvie d’un sourire. Sur son écorce meurtrie des yeux s’ouvrent et cherchent en vain leurs pareils. Se déploient des bourgeons, petites colonnes dressées au hasard des regards. Des souvenirs figés, mordus par le gel, asséchés par les vents se mettent en vain à s’ouvrir sans fin.
Sur la plaine figée s’est dressée une montagne.

mardi 25 janvier 2011

Dans les couloirs ouvragés, sous les murs mutilés, s’envole invisible la trace lointaine d’une vie.
Entre les mâts brisés, rien ne bouge.
Au pied de la coque disloquée, sans un mot, des lézards aux regards vides lézardent la voûte des temps. Au-delà des portes défilent des fantômes silencieux. Ils s’engouffrent dans les brèches, parmi les herbes devenues folles.

mardi 18 janvier 2011

Rien ne bouge...
On se laisse enlever dans la brise d’un printemps flamboyant.
Pénétrer dans ces eaux dormantes. Accroché aux filins visibles des amarres gisant au fond d’un désert où l’arche s’est brisée, une larme, lentement, dans un léger tremblement, danse. Rougeoyantes cendres calcinées.

samedi 8 janvier 2011


Le monde est une entité mystérieuse dont nous ne parvenons à comprendre quelques parts que dans la condition d’en éliminer les autres...
Ayant chargé le grand livre sur son dos, Marcel s’émerveille de le trouver si léger. C’est d’un pas sautillant qu’il se lance sur son nouveau chemin.




Avec grandes précautions, Marcel, l’ébullition de l’esprit à peine contenue, ouvre le grand livre. Celui grâce à qui, pense-t’il, l’ensemble des diverses communautés du monde pensant retrouvera un sens : celui de l’unité de toutes choses.



Aujourd’hui, Marcel s’émerveille de se voir traverser les nuages, accompagnant à des vitesses vertigineuses un essaim de poussières et de petits blocs de roches d’à peine quelques millimètres de diamètre prenant feu à tour de rôle et disparaissant comme des flèches.
- Nous sommes l’arrière-garde d’une comète un peu spéciale, lui dit son étrange compagnon tout en regardant bien trop souvent derrière eux. Et il me semble qu’un obscur et lointain tumulte nous suive à la trace. Il se peut que nous devions, nous aussi, disparaître à l’instar de ces cailloux...




Entièrement absorbé par ses pensées et l’immensité avec laquelle il fait corps, Marcel en oublie le sens profond.
- Quel était le but de ce voyage ?
Où est ce grand livre dans lequel il avait placé tout son intérêt et dans lequel il n’avait, jusqu’à ce jour, pas lu la moindre ligne?
Les lumières lentement s’éteignent...





... Alors le sable retrouvera sa lumière pailletée, suspendue dans un temps lointain qu’elle dissémine pour toujours. Elle éclairera dans nos regards ce qui ressemble à des enfants sur la plage...

Traces

L'écriture est un long cheminement dont la fonction première est de tracer de manière plus ou moins précise la délimitation des frontières de la mort.