lundi 21 février 2011

L’arche est brisée. De rouges destins vers la terre sont retournés. Rouge festin de l’automne, la montagne brûle et la terre inondée de son sang est nourrie.

dimanche 20 février 2011

Au creux de sa main une mer s’est posée. Dans la goutte de rosée, un regard, telle une vague, s’est levé. Sans l’ombre d’un doute, au plus haut du ciel, une flèche s’est plantée dans la berge. L’océan de lumière est percé.

samedi 19 février 2011

Une pensée s’est perdue dans un arbre nu, assouvie d’un sourire. Sur son écorce meurtrie des yeux s’ouvrent et cherchent en vain leurs pareils. Se déploient des bourgeons, petites colonnes dressées au hasard des regards.

dimanche 13 février 2011

Ses racines amarrées sont liées au fond de la terre. Des nuages de lumière se déploient sur l’horizon funambule. L’arbre ouvre les bras, danse et caresse l’azur de ses tendres feuilles. De la terre jusqu’au ciel, une ombre profonde est projetée.

mercredi 9 février 2011

Il neige encore sur les sommets que le ciel accueille dans son hiver attardé. L’invisible source blanche se déploie et telle une vague s’envole en chantant rejoindre la plaine assoiffée. L’arbre de la plaine, lui aussi, sent ses ailes pousser.

jeudi 3 février 2011

"Un noble passage ne peut convaincre par la raison son lecteur, mais se prend lui-même à rêver de se convaincre. Ce qui est admirable confond à jamais notre jugement et le soumet à des éclipses de plus en plus profondes en substituant à ce qui est raisonnable ce qui l'émerveille."

mercredi 2 février 2011

Les mots secs et sonnant heurtent et vrillent les oreilles qui se ferment et souffrent de ne pas être entendues. Au moindre mot, désormais fêlées, malgré elles, les failles se font profondes et dans les entrailles où tu gémis pénètrent à jamais l'éclat et le vernis.

mardi 1 février 2011

Le pompeux malandrin, par crainte d'être accusé de faiblesse et de pauvreté de langue, tourne mille fois les mots empêtrés dans sa bouche cousue, et par une gradation naturelle du mouvement dans l'extrême opposé les couchent sur le papier.