lundi 30 décembre 2019

(30) Savoir



– Comment se fait-il que vous le sachiez et que je ne le sache pas?
– Ce que vous savez... vous ne le savez point...
– Vous complaisez-vous à me tourmenter ou cela se fait-il malgré vous?

(30) Sans fond




– Il y a peu vous me questionniez encore...
 C'est vrai.
– C'est le cas de le dire...
– Que vous demandais-je?
– Je vous demandais "quand saurons-nous si ce que nous voyons et entendons serait vrai"?
– Telle n'était pas exactement la question...
– Peu importe le sujet est sans fond...
– Tellement il est profond!
– Il faudrait d'abord nous entendre sur ce que veut dire le vrai... Sauriez-vous me dire ce que vous entendez par vérité?
– En vérité... je ne le sais... 
– Le fait est que c'est là chose bien difficile à établir... mais...
– Mais?
– Mais si nous essayions!
– C'est bataille perdue par avance.

samedi 28 décembre 2019

(28) Présence






– Est-il fou?
– De qui parlez-vous?
– De l’enfant Lune...
– Certes non.
– Il a pourtant l’air de ne pas être très présent en ce monde.
– Ce n’est qu’une impression et elle ne rend pas compte du fait que, «dans» ce monde, il vit reclus.
– Je ne saisis pas.
– Il est là, bien vivant mais reclus... le plus souvent  son esprit est ailleurs... Il vit ici... mais il serait plus juste de dire qu’il revit...
– Vous voulez dire qu’il serait mort...et...
– C’est un peu cela...
– Avez-vous perdu la raison?
– Nullement. De fait... il... comment dire? Il lui arrive souvent de mourir...
– Cela n’a pas de sens!
– Au contraire...

(28) À quel point



Ce qui en plein jour disparaît est ce qui, dans l’obscurité, impudiquement se donne à voir... Qui saura voir à quel point il est facile de tomber rentre les mains de qui les fait apparaître.

(28) Fils de son temps


« Or tout homme est le fils de son temps; l’historien le sait bien: il n’est pas un homme dont les actes, les pratiques et les oeuvres ne soient déterminés, pour une bonne part au moins, par le contexte culturel dans lequel il a évolué.»
4451FA36-E633-4C13-B6DA-3A7A4D4E05BB.jpeg

Les choses ne se passent pas toujours comme prévu dans le meilleur des mondes... C'est le sens de ce qui arrive dans la vie mouvementée de Don Carotte. S'appuyer simplement sur les notes et les rapports qu'il rédige "de sept en quatorze" certes permet de cadrer quelque peu le récit, mais ne dit rien de ce qui autour de ces événements y contribuent largement si ce n'est plus...

vendredi 27 décembre 2019

(27) Coups de mains


« Dans L’institution, la passivité, Merleau-Ponty veut comprendre comment le phénomène de la passivité est possible. Il l’explique en posant la conscience non pas comme un intérieur, ou conscience constituante, mais une conscience perceptive et incarnée qui se rapporte d’abord aux choses sur le mode du symbolisme corporel, c’est-à-dire un rapport non pensé, mais vécu par l’inconscient du corps. Or ce rapport primordial s’opère dans une promiscuité des corps, espaces, temps, où réel et imaginaire sont entrelacés. L’imaginaire n’est donc pas pour Merleau-Ponty un monde privé, intérieur, par opposition avec un monde commun et objectif qui serait le réel mais un envers du réel, un sens latent, présent dans tout rapport perceptif en tant que symbolisme. Cependant, dans la perception, nous avons tendance à oublier ce geste perceptif et expressif au profit du résultat, c’est-à-dire un réel qui serait en soi, une chose ou mot, déjà institués sans que nous ne l’exprimions.»

Marie Testu, L’expression créatrice chez Merleau-Ponty
 

À coups de mains vides, comme des coups de cuillères émoussées, lentement il creuse dans l’obscurité de la Nuit...







jeudi 26 décembre 2019

Depuis




Depuis longtemps la baleine est partie. L’enfant Lune attend. Il attend que les remous s’estompent comme la brume se dissipe laissant à nouveau, très lentement, voir à nouveau les obscures profondeurs où la bête monstrueuse disparaît.

(26) Vrai


« La conscience doit donc être perceptive, incarnée. Il n’y a que comme cela que l’on peut alors comprendre les phénomènes du rêve, de la mémoire et du symbolisme corporel. Tous ces phénomènes portent à penser que le rapport primordial du corps avec les choses et les autres n’est pas de l’ordre d’une connaissance, mais d’un rapport perceptif où le sujet n’est plus absolu et se laisse ainsi abandonner aux choses pour en épouser le sens et non le constituer.»

Marie Testu, L’expression créatrice chez Merleau-Ponty


 – Quand saurons-nous si ce que nous voyons et entendons sont vrai?
– Il faudrait d'abord nous entendre sur ce que veut dire le vrai... Sauriez-vous me dire ce que vous entendez par vérité?
– En vérité... je ne le sais...


mercredi 25 décembre 2019

(25) Maître de soi


« En présence d'un roman, d'un poème, d'une peinture, d'un film valables, nous savons qu'il y a eu contact avec quelque chose, quelque chose est acquis pour les hommes et l'œuvre commence d'émettre un message ininterrompu... Mais ni pour l'artiste, ni pour le public le sens de l'œuvre n'est formulable autrement que par l'œuvre elle-même; ni la pensée qui l'a faite, ni celle qui la reçoit n'est tout à fait maîtresse de soi.*»



– Où sommes-nous et où allons-nous?
– "C'est comme un pas dans la brume, dont personne ne peut dire s'il conduit quelque part."*
– Nous ne le saurons donc jamais!
– Jamais entièrement...


* Maurice Merleau-Ponty, Sens et non-sens 







mardi 24 décembre 2019

(24) Manifestation


« L’imaginaire n’est donc pas pour Merleau-Ponty un monde privé, intérieur, par opposition avec un monde commun et objectif qui serait le réel mais un envers du réel, un sens latent, présent dans tout rapport perceptif en tant que symbolisme.»

Marie Testu

– Mais alors dites-moi...
– Oui...
– Comment la pensée se manifeste-t'elle, si ce n'est pas directement par des mots?


(24) Accomplissement




– Selon vous, qu'en est-il de la relation entre l'âme et le corps?
– Je ne fais peut-être que répéter ce que disent ceux qui savent... mais il me semble... je le pense moi aussi... que "la parole chez celui qui parle, ne traduit pas une pensée déjà faite, mais l'accomplit»*...
– Cela voudrait dire, si j'ai bien compris, que la parole serait différente de la pensée qui, pourtant la provoque...
– Il se pourrait que la parole soit une sorte de développement...
– ... et non une répétition de ce qui a été pensé...


Maurice Merleau-Ponty






lundi 23 décembre 2019

(23) Arrêt

« J’étais en plein océan. Nous voguions. Tout-à-coup le vent tomba. Alors l'océan démasqua sa grandeur, son interminable solitude. Le vent tomba d’un coup, ma vie fit toc. Elle était arrêtée à tout jamais.»

Henri Michaux, Lointain intérieur, nrf



– Jamais nous n’aurions pu imaginer une telle histoire...
– Encore que..
– Encore que ... quoi?
– Encore faudrait-il que ce soit là  une histoire!
– Pourquoi ce doute?
– Pardonnez-moi, mais tout cela, selon mon point de vue n’a ni queue ni tête...
– Peut -être est-ce parce que le vent de l’esprit s’est arrêté...

dimanche 22 décembre 2019

(22) Faire semblant


Alors jaillit sourdement et se répand tantôt une sorte de plainte presque lascive, tantôt un léger grondement dans lesquels  tremblent les lettres et les mots qui bientôt pourraient être choisis pour la représenter.




– Rêve-t'il souvent?
– Je ne crois pas qu'il puisse faire autrement...
– Mais?
– ... je ne crois pas qu'il puisse faire autrement, mais il sait faire semblant...
– Faire semblant de quoi?


samedi 21 décembre 2019

21 Tout curieux



– Tout curieux n’est point philosophe!

(21) Présence


En sa présence, son ombre immobile se perd dans l’entrelacs des ondes dénudées. Ils ne font plus qu’un. Pas à pas. Pas davantage. Plus un seul pas dans ce voyage. 

Quatre-cents-trente-sixième rapport de Don Carotte
Extrait du Grand Cahier Noir




L’enfant, de tout son long, était tombé et semblait dormir sur le côté. Ses yeux, pourtant fermés, guettaient. Le large territoire dans lequel l’enfant était aux aguets. Ce qui brusquement arrivait, disparaissait aussitôt, mais laissait une sorte de trace dans laquelle un esprit aiguisé, faisant le tri dans les diverses possibilités, se plairait à inventer des formes et des sons qui leurs étaient parfaitement inconnus.

vendredi 20 décembre 2019

(20) Réveil


« [...] le symbolisme est un rapport perceptif, qui comprend en lui-même un phénomène expressif: une chose est symbolique en tant qu’elle exprime autre chose, qu’elle se rapporte à autre chose qu’elle-même.»
Marie Testu




– Que fait-il?
– Il rêve qu'il se réveille...

jeudi 19 décembre 2019

(19) Jaillissement


« Il s’agira donc se demander d’abord en quoi consiste l’imaginaire au cœur de la perception pour comprendre ensuite comment la littérature écrit une réalité mensongère plus vraie que le réel lui-même, en tant qu’elle est créatrice.»

Marie Testu



Il ressentait comme des élancements sur les côtés qui précédaient de légers tremblements remontant jusque dans certaines régions du cerveau jusqu’à ce qu’une migraine, à grands coups ouvre la porte de ses pensées au moment même où une idée, sans un mot, comme une surprise jaillisse. 



mercredi 18 décembre 2019

(18) Impalpable




Quand  la voix de l’autre, impalpable, s'est tue...
Quand  les vagues sur la plage s’épuisent ...

Ce qui, dans l’opacité mielleuse et humide de nos pensées, prend son envol. Depuis ce nid, secret par nature, se manifeste «ce» qui depuis si longtemps patiemment s’y est construit. Par d’imperceptibles secousses et subtiles reptations, patiemment il tente de briser sa coquille. 

mardi 17 décembre 2019

(17) Quand



Quand le feu des saisons s’éteint, quand la ronce et l’épine se disputent quelque place à l’abri du gel. Quand plus aucune indication ne parvient jusqu'à nous... C'est alors que tout commence...

lundi 16 décembre 2019

« Penser est affaire d’homme, si penser c’est toujours revenir à soi, insérer entre deux distractions le mince espace vide par où nous voyons quelque chose. »

Merleau-Ponty, L’homme et l’adversité 



vendredi 13 décembre 2019

(13) Oubli



– Il me semble qu'il vous arrive de plus en plus souvent d'oublier quelque peu votre condition...
– Je m'y applique de mon mieux... et s'il vous arrive d'y prêter quelque attention, ce ne peut être que du fait que vous aussi...
– Que sous-entendez-vous?
– Je ne sous-entend rien. J'entends "à haute voix"!
– Et qu'entendez-vous?
– J'entends que le chemin que vous rêvez d'emprunter n'est point de notre ordre...

jeudi 12 décembre 2019

(12) Avec ou sans


« Certes, de tous les personnages de cette histoire insensée –dont l’invraisemblance, semble-t’il, s’accroît à chaque page tournée, devenant ainsi, par son épaisseur même, par son opacité inextricable, de plus en plus ressemblante à une réalité possible, l’invraisemblable n’étant, en somme, que l’une des figures, ou clefs, de la réalité la plus quotidienne, saisie dans sa qualité, vaguement repoussante, de fait divers– ... »



– Quelles seraient ces règles qui me sont inconnues, à supposer qu’elles existent, d’un jeu dans lequel notre rôle dont nous ignorons tout... ou presque, nous pousserait, nous inciterait à devenir, avec ou sans notre accord, ce que précisément nous ne voulons pas.

mercredi 11 décembre 2019

(11) Jeu incessant



– Soit par miracle, auquel je ne suis point disposé à croire, soit par le jeu incessant des agitations et des influences contraires, peu à peu, ou par brusques saccades suivies de légers glissements, tout avait l'air de se remettre en place... On dirait qu'en toutes choses préexiste quelque autre chose qui fait qu'elle soit ainsi faite...

mardi 10 décembre 2019

(10) Se perdre


" Ce qui , de vous à moi, du fond du visage apparaît, peut, du plus ou du moins, n'être qu'une illusion. Peut être folle, la moindre des raisons."

Walid Neill



Extrait d'un cahier de l'enfant-Lune

En quoi consiste l'imaginaire? Qu'est-ce qui est dessus, qu'est-ce qui est dessous, bien malin qui peut le dire? Qu'est-ce qui agit, qu'est-ce qui est "agi"? Telles étaient les questions que l'on me posait ce jour-là. Pour moi, c'était là des questions faites pour "se" perdre... J'étais assis sur une vieille chaise un peu branlante dans un endroit parfaitement inconnu je passais sans cesse et sans transition du clair à l'obscur. Je laissais aller mon esprit vers des zones intérieures qu'en d'autre circonstances je n'aurais... peut-être... jamais explorées. Il suffit parfois de se laisser bander les yeux pour croire, même si ce n'est que pour un instant, que disparaisse le monde tel qu'il est... pour le voir différemment, ou, plus grave, de croire qu'il est possible de le changer...

lundi 9 décembre 2019

(9) Point de vue


« Ce que je dis pour ma part, c’est qu’on n’a pas besoin d’éduquer à l’image, c’est-à-dire qu’on ne doit pas s’intéresser à une image, puis à une autre image, etc.; les images nous arrivent, on ne peut qu’éduquer un regard, et plus précisément construire un regard.»

Marie-José Mondzain




– Voyez-vous ce que je veux dire?
– Je vois ce que vous entendez par là...
– Mais?
– Comme vous l'avez compris, je ne peux faire abstraction totalement du fait que la question que vous me posez, qui, pour vous, est une simple question, en réalité, du point de vue du langage, est d'une extrême complexité...


dimanche 8 décembre 2019

(8) Ce dont il est question


« Quand je reste un peu de temps sans peine et sans joie, à respirer la fade et tiède abomination de ces bons jours, où soi-disant tels, mon âme pleine d'enfantillage se sent prise d'une telle misère, d'un tourment si cuisant, que je saisis la lyre rouillée de la gratitude et que je la flanque à la figure béate du dieu engourdi de satisfaction car je préfère une douleur franchement diabolique à cette confortable température moyenne!»

Hermann Hesse, Le loup des steppes, Le livre de poche


 – Dites-moi.
– Oui.
– Vous arrive-t'il aussi de "rester sans peine et sans joie, à respirer la fade abomination de ces bons jours"?
– Ce qui se cache derrière les mots n'est point vraiment à l’œuvre dans mon cerveau...
– Qu'est-que cela veut dire?
– Cela veut dire qu'il m'arrive plus souvent de répéter sans réfléchir que le contraire...
– Quel est ce dieu endormi dont il est question?
– Je n'en sais presque rien... 

vendredi 6 décembre 2019

(6) Lacunes





– Que lit-il?
– Je ne sais pas...
– Le livre est grand ouvert devant vous!
– Je ne sais ni lire ni écrire... 
– On dit que la littérature est un langage indirect...
– Oui, moi aussi j'ai entendu et je peux répéter: "un langage indirect qui pose le paradoxe d’un mensonge imaginaire plus vrai que le vrai entendu comme positivité, c’est-à-dire en un sens achevé, déterminé et fixe"*.
– La vraie question est: "comment voir en quoi cette vérité qui n’est ni fidélité, ni définition, adéquation ou représentation, peut finalement être plus vraie que le réel"...
– En quoi?
– Par la création...
– Quelle création?
– Celle qui est à l’œuvre...
– Je ne vois rien qui soit à l'œuvre!
– Nous-même...
– Quoi nous-même?
– Eh bien nous sommes en même temps l’œuvre qui se crée et les auteurs de cette œuvre.
– C'est compliqué!
– Pas plus que cela...
– C'est justement de cela qu'il s'agit...
– Et...
– Et cela pourrait "secouer le sens institué"
– Oulalalahh...
– Et cela comblerait alors les "lacunes d’une perception qui tend à oublier l’épaisseur du perçu au profit du résultat, d’un réel en soi, commun et objectif comme le pose le langage".


* Marie Testu


(6) Non suffisant


« Les droits de l’homme sont la «condition nécessaire, quoique non-suffisante, d’un monde habitable par tous.»

Claude Lefort, La condition démocratique, Fayard


– On dit que la littérature est un langage indirect qui "pose le paradoxe d’un mensonge imaginaire plus vrai que le vrai entendu comme positivité, c’est-à-dire en un sens achevé, déterminé et fixe"*. 
– Comment voir en quoi "cette vérité qui n’est ni fidélité, ni définition, adéquation ou représentation, peut finalement être plus vraie que le réel"...
– Quoi? 



* Marie Testu







jeudi 5 décembre 2019

(5) Le temps de...


« La journée avait passé comme toutes les journées passent; je l'avais doucement assassinée avec mon espèce d'art de vivre vivre timide et primitif; j'avais travaillé un peu, j'avais manié de vieux livres; deux heures durant, j'avais eu des douleurs comme en ont les gens âgés, j'avais pris un cachet et m'étais réjoui de voir que le mal se laissait vaincre; étendu dans un bain brûlant, j'en avais absorbé la bonne chaleur; trois fois j'avais reçu le courrier et parcouru toutes ces lettres et imprimés évitables; j'avais fait mes exercices respiratoires, mais omis, par paresse, mes exercices mentaux; je m'étais promené une heure et j'avais trouvé au ciel de petits échantillons de nuage duveteux, tendres, précieux. C'était bien gentil, ainsi que de lire rester dans le bain chaud; mais somme toute, ce était pas un jour délicieux, radieux, de bonheur et de joie, mais tout bonnement  une de ces jours qui, depuis longtemps, me devraient être normaux et accoutumés: jours modérément agréables, tout-à-fait supportables, tièdes et mayens, d'un vieux monsieur pas content: jours sans extrêmes douleurs, sans extrême soucis, sans chagrin proprement dit, sans désespoir, jours où l'on se demande sans émotion, sans crainte, tranquillement, pratiquement, s'il n'est pas temps de...»

Hermann Hesse, Le loups des steppes, Le livre de poche















mercredi 4 décembre 2019

(4) Volonté


« On a l'impression que l'un des facteurs d'explication qu'on donne à la faiblesse de la volonté, c'est que nous ne serions pas sensibles à ce qui n'est pas juste sous notre nez, ce qui ne suscite pas directement nos émotions. Parce que c'est lointain, parce que ce sont des données scientifiques qu'on ne voit pas concrètement. Là, on commence à esquisser une explication usuelle de l'akrasia ou de l'impuissance, il y aurait une sorte de divorce en nous: d'un côté entre les raisons, les connaissances objectives sur l'avenir que nous avons, et de l'autre, nos désirs, nos émotions, nos craintes, qui elles, sont en prise directe avec la situation présente et ne réagissent pas à des considérations à long terme.»
  
Thomas Bénatouïl




– Ils ne voient rien...
– Rien qui ne corresponde à ce qu'ils connaissent déjà...

mardi 3 décembre 2019

(3) Raison


« Plus d’un aura raison un jour. Mais cette raison sera faite du tort que j’ai aujourd’hui.»


 Karl Kraus





lundi 2 décembre 2019

(2) Tissu


« L’historien s'en tient à "l'histoire universelle", le chroniqueur parle du train du monde. L'un a affaire au tissu des événements, des causes et des effets qui se nouent à l'infini, et tout ce qu'il a appris n'est qu'un minuscule point nodal de ce tissu; l'autre a affaire aux petits événements, étroitement circonscrits, de sa ville ou de sa région, mais ce n'est pas là, à ses yeux, une fraction ou un élément de l'universel, c'est plus et autre chose.»

Walter Benjamin, Œuvres II, folio essais

 





dimanche 1 décembre 2019

(31) Visibilité





– Vous dites qu'ils ressentent notre présence... comment cela?
– Il m'est vraiment difficile de vous expliquer... Les personnages qui les mêmes images que nous sont presque tous des êtres humain.
– Ce que nous ne ne sommes point.
– C'est bien cela, mais il est indéniable que, d'une certaine manière, nous tendons à le devenir...
– Et quel rapport cela aurait-il avec le fait que nous soyons ou non visible pour eux?