mercredi 29 décembre 2010

mardi 28 décembre 2010

lundi 27 décembre 2010







dimanche 26 décembre 2010





samedi 25 décembre 2010




dimanche 19 décembre 2010


« Écouter l’âne qui brait n’est pas toujours un signe de sagesse. »

Shaghi Kawain.

mercredi 15 décembre 2010


Sitôt que la moindre des interrogations est formulée, le symbolisme se met en marche. L’objet de notre étude ne peut être touché du doigt, il est le doigt. Aussi limitée ou, au contraire, aussi démesurée que soit la pensée le labyrinthe fonctionne sans qu'il soit nécessaire d'y entrer car nous y sommes.

Évidence

- Nous pourrions le demander à votre maître.
- C'est ainsi que je l'ai fait.
- Mais je ne vois personne.
- Il peut arriver que ce qui est le plus évident ne puisse se voir...

lundi 13 décembre 2010

En chemin

"Et je vis le moment qu’ il alloit croire que la tête m’avoit tourné, lorsqu’un grand éclat de rire que je fis le rassura. Il se mit à rire lui- même en me demandant l’ explication de ce que je venois de lui dire."

Voyages fabuleux du prince Fan-Férédin
Guillaume-Hyacinthe Bougeant

...dans lequel les susdits valeureux agents se remettront de leurs intenses émotions, fraterniseront avec la population femelle, la seule qui sache se montrer accueillante et compréhensive, dans le but de pourvoir au renouvellement de la population déclinantes en raison même des conséquences de leur action. Ces mêmes actions délirantes, il faut le rappeler ne sont pas de leur ressort et souvenons nous qu'ils doivent ignorer absolument pour qu'une véritable justice soit rendue. Ils sont le bras et non la tête. Ils se réuniront, autour de la plainte, ceux qui sont venu des horizons lointains de la justice, et autour des montagnes, ceux qui sont venus de l'autre côté de cette même justice. Nos valeureux agents ne tarderont pas à se vêtir d'un bandeau de rigueur qui couvrira le front et descendra nettement jusque sur l'arête du nez. Cela les protégera de l'ardeur du soleil et de la tentation morbide de l'infini. Sans tarder, l'esprit en alerte et l'œil rivé sur les cailloux du chemin, ils se mettront en marche et ils tireront en veillant à ne pas blesser un de leurs camarade. Pour cela un nom de code leur sera donné qu'ils répéteront en secret à haute et intelligible voix de telle manière que les susdits camarades puissent les identifier à l'oreille.

samedi 11 décembre 2010

Labyrinthe

Une forme a la particularité de nous accompagner dès notre naissance et jusqu’à notre mort. Elle a aussi cette autre particularité de "fonctionner" en permanence sans qu’il soit nécessaire d’en être conscient. Nous sommes et nous sommes dans notre labyrinthe, nous y habitons. Il nous protège mais nous acceptons, la plupart du temps, de le laisser fonctionner à sa guise. Ce qui est extraordinaire, quand le labyrinthe est considéré sous cet angle-là, c'est que automatiquement il se révèle dans sa plus grande complexité. Je veux dire par là qu'il est impossible de le considérer dans son entier, comme un ensemble, et pourtant c’est la seule chose que nous puissions connaître vraiment puisque cet ensemble est soi.

vendredi 10 décembre 2010

- Nous pourrions le demander à votre maître.
- C'est ainsi que je l'ai fait.
- Mais je ne vois personne.
- Il arrive que ce qui est le plus évident ne puisse se voir.

jeudi 9 décembre 2010

Question

- C'est là parole de philosophe. Il faudra que vous posiez la question à mon maître.
- Comment se nomme-t-il?
- Il est le maître de la situation.
- S'il est votre maître, vous seriez alors la situation...
- ...
- Je comprends mieux et ainsi je vous comprends mieux. J'irai même jusqu'à dire que je fais un peu partie de vous-même...
- il vous en a fallu du temps, mais vous êtes sur le bon chemin...
- Que voulez-vous dire?
- C'est à vous de le savoir.

mercredi 8 décembre 2010

Le maître de la situation

Et puis un jour arrivera le maître... le maître de la situation. Je le sais et je l'espère. Ce jour-là, je saurai.
- Que saurez-vous?
- Je saurai ce que je devrai faire en fonction de ce qu'il fera.
- Comment cela?
- Le maître me le dira.
- À quel signe reconnaîtrez-vous qu'il est le maître? Je veux dire, à quoi le reconnaîtrez-vous. À son chapeau pointu ou son costume de pingouin, à sa belle stature ou encore à ses mimiques...
- Il me le dira.
- Et vous le croirez sur parole?
- Selon les circonstances, oui.

mardi 7 décembre 2010

Visiteur

- Que suis-je pour vous pour que sans cesse vous me visitiez ?
- ...
Ce que je suis vous ne le saurez jamais. La moindre parcelle de ce qui vous paraît n'est que le reflet infime d'un tout que jamais vous ne connaitrez.
- Telle n'est pas notre prétention...
- Quelle est-elle alors?
- Il n'y a nulle prétention à poser des questions et à tenter d'y répondre...
- N'essayez pas de jouer les héros, vous n'en avez point l'origine. Le mieux que vous puissiez faire serait de vous souvenir.
- Nous souvenir de quoi?
- De ce qui vous a amené ici.
- Dans cette situation?
- Voyez comme vous savez luire. Un tout petit éclat et tout s'illumine... Il me semble que vous pourriez en faire notre profit et me dire quel était ce bruit dont vous me parliez tantôt.

lundi 6 décembre 2010

Bruissements intimes

- Sire, ce bruit a la particularité de nous accompagner dès notre naissance et jusqu’à notre mort.
- Je n'entends rien à ce que vous dites.
- Je le comprends fort bien.
- Vous voulez arguer de votre supériorité! C'est là un jeu bien dangereux...
- Sire, si vous voulez que je puisse répondre à quelques questions, il faut que pour cela, vous me permettiez de le faire.
- Je vois. Mais je ne puis être sûr que c'est de mon fait que vous vous exprimez... Revenons à ce bruit qui encombre mes oreilles. Quelle en est la cause.
- Sire, si vous me permettez... c'est vous.
- Vous ne manquez pas de toupet! Je crains que le léger déséquilibre qui accompagne votre réponse et votre chevelure ne se répande à tout ce qui surplombe votre cou. En ce cas, le monde entier, c'est-à-dire ma cour, pourra jouir à volonté du spectacle de votre belle intelligence, qui sans nulle doute s'étalera, là devant nous, dans toute son étendue et sa magnificence. Je gage que les plus intéressés seront nos amis à quatre pattes qui sans nul doute s'enrichiront de vos pensées...
- Sire je ne parle que de ce qui se produit dans votre corps, sans que le gouvernement de votre majesté n'y puisse rien faire...
- Vous vous enlisez, mon ami...

samedi 4 décembre 2010

De quoi il retourne

- Je ne vois pas de quoi il retourne.
Précisément, c'est de cela qu'il s'agit.
- Mais encore ?
- Vous pourriez, comme tout un chacun, accomplir un acte très simple.
- Lequel ?
- Celui de regarder autour de vous...
- Comment ferais-je ? Vous savez bien que je ne vois pas et que je ne connais que ce que je puis sentir de mes doigts, de mes mains ou de mon esprit.
- Il en est ainsi pour chacun de nous, mon Bon Seigneur. Il est temps pour vous de l'apprendre.
- Quoi donc ?
- D'ouvrir les yeux
- Vous êtes bien dur avec moi...
- Cessez de gémir et préparez-vous.
- Comment cela?
- Il ne tient qu'à vous de le découvrir.
- Je ne le puis maintenant. Quel est ce bruit ?

mercredi 1 décembre 2010

Points cardinaux

Afin de voir tous les points des cardinaux, exactement en rapport avec toutes les parties orientales du Levant, cette inconnue frémissante peut, en bienséance partagée entre les ordres qui sont en étroit accompagnement et les flatulences des esprits égarés, inspecter les étudiants bien réglé spirituellement, en plein travail de perfectionnement. L'ardeur était si forte, le feu brûlant de ses veines traversent son ciel et ses étoiles se transmettent comme une aile s'envolant au soleil qui se lève. Lèvres entrouvertes, sous les cendres, le portrait déchu creuse, fouille vainement le miroir évident où règne un sublime abandon et où le visiteur ne peut que chercher le repos régnant enfin sur sur le droit chemin des égarés.

mardi 30 novembre 2010

Miroirs scintillants

-Prends garde à ta tête...
- Sire ce n'est pas sans raison que je vous raconte avec grande vérité ce qui ce matin s'est passé.

Après l'avoir analysé dans ses diverses parties sous la céleste et toilée voûte bleue, il est facilement perdu de trouver sa propre image dans le premier des miroirs scintillant dans sa pauvre main. Les seules personnes qui s'y reconnurent et de nous connus l'insérèrent volontiers dans un seul ouvrage impubliable il y a déjà si longtemps. La mémoire est mère de la trahison. Portrait de sa docte ambivalence, des indécisions de sa cour, des subtiles moyens de la pose, porte ouverte à de nombreuses évidences, ainsi que le sentiment d'une cohérence absolue entre les codes en vigueur pendant dans le temps ainsi dévoilé fait de cette œuvre un mystère à la façon gothique. Au fond de la crypte se nichent le savoir que les caches et les couches recèlent et que certains décèlent. Le moindre signe se déchiffre pour montrer ce que les propriétaires fonciers accompagnés de la grande cartographe, plus connue sous le doux nom de: "l'Inconnue", proposent à la vente, comme une évidence: du contexte. Bienséance, jouissance et parement en font tout ou partie. La moindre trace devient ainsi, par la grâce du très saint déchiffrement, presque, il ne s'en faut pas de beaucoup, parole d'évangéliste à la langue bien vivante et bien pendue pourléchant le devant et le derrière des ayant-droits.

lundi 29 novembre 2010

"Hors d'oeuvre...
Par Daniel Will

jeudi 25 novembre 2010

Fragile mémoire

-Prends garde à ta tête...
- Sire ce n'est pas sans raison que je vous raconte avec grande vérité ce qui ce matin s'est passé.
Perché sous la céleste voûte bleue, un peu perdu dans ses pensées, le Roi s'égare, incapable de trouver sa propre image dans l'un des miroirs scintillant qu'il tient d'une main nonchalante.
- Quelques rares personnes s'y reconnaissent et sont de nous connues, sire.
- La fragile mémoire est mère de la trahison.
- Ne soyez pas dupe, sire, entre le vide et le néant il y a comme gouffre où vous pourriez vous perdre.
- Explique-moi cela...
- Je vous dis, sire, que si vous vous attachez trop au vide que vous mettez en évidence, vous risquez fort de vous perdre.
- Où cela, je te prie?

mercredi 24 novembre 2010

À demi-fou demi-tour

- Venez, homme à demi fou. Sur ces pierres, nus pieds nous allons marcher. N'ayez crainte je suis là pour vous guider.
Incapable de résister, mes pieds sans mon accord se mirent à marcher. Autour de moi le tonnerre grondait mais je marchais sûrement accompagné par sa main. Si la terre se dérobait, de sa main je ne tombais.
Nous voyageâmes longuement. Noires mains sous les gants blancs. Au loin, sous les torches tremblantes, les princes "encordonnés" aux paumes brûlées dansent la longue valse des errants à la recherche de lanterne perdue.
- Il suffit! l'interrompt le roi. Tu n'as pas le droit d'insulter ma cour sous prétexte de m'éclairer.
- Je n'insulte personne sire et l'histoire n'est point finie...
- Alors finissez-en, puisque nous nous avons commencé.
_ Il y a, i
l est vrai, que nous sommes bien faibles, mais de nos jours, sans aucune ardeur, il n'est de foyer qui ne s'allume sans le moindre souffle qui l'active. Notre expédition, pour laquelle nous partîmes ne serait que promenade au long du soir si la moitié du chemin, toute d'ombres invisibles, ne la cachait.

mardi 23 novembre 2010

Invisible dame

- Je crains fort de vous paraître prétentieux, mais je n’en ai guère besoin, ma dame invisible. Il se pourrait aussi qu’ainsi je vous prête quelque utilité. Mon âme insoumise se prêtera à ce nouveau jeu si votre engagements se révèle pur et sans tache.
- Seigneur Fou, il n’est point fol celui qui en moi se mire. il n’est point fol celui qui de mon regard j’embrasse.
Le roi:
- Fou, sans vouloir te contrarier, je vois que tu as trouvé ta moitié.
- Mon Bon Homme Roi, ne vous moquez pas de moi. Rien de ce que je vous ai conté n’est l’objet de la moindre contrariété. Je vous saurai gré de bien vouloir m’écouter.
La petite voix de la dame se fit pressante:
- Prenez ma main, je vous prie mon Fol Ami, et venez avec moi.
Le fou, se retournant:
- Je vous l’avoue, mon Bon Roi Bonhomme, je suis comme aveuglé. Une douce lumière fait corps autour de moi qui m’empêche de saisir. Si je ne suis mort je reviendrai.

lundi 22 novembre 2010

Hommage

La petite voix reprend sans y être invitée:
- Il n'est point aisé de comprendre et n'est point guéri celui qui de son portrait se satisfait pleinement.
- Madame, je ne suis qu'un fou, pas un malade! J'aimerai que de mon rang vous respectiez l'usage . Il n'est que le roi qui puisse de moi faire l'image si ce n'est l'hommage. Je ne puis sans crainte vous prêter mon oreille.
- Calmez vous, mon plaisant fou. Je ne peux oublier que c'est de vous que m'est venue ma fortune. Sans vous je ne serais rien et pour cela je vous fait une promesse.
- Madame, je ne comprends rien à ce galimatias, mais dites quand même ce qui, peut-être, me ravira.
- Monsieur le fou,apprenez qu'il n'est point possible de s'observer quand vous êtes l'observé et l'observant. Il faudrait pour cela faire un petit pas de côté puis survoler sa propre morte une fois puis deux fois et en fin se réveiller comme ce matin vous vous êtes levé. Je vous promet que je pourrais, sans forfanterie et surtout sans arrogance, si vous me le permettiez, vous soutenir dans votre humilité.

dimanche 21 novembre 2010

Aveuglement

- Vous avez de l'audace, voix que j'entends et que je ne puis voir. Que votre désir rejoigne le mien qu'il puisse enfin répondre de vous comme de moi. Faites votre présence plus présente si vous voulez de moi avoir plus ample connaissance. Je ne vous dois rien et mon engagement ne concerne que moi, mais il de ces choses que l'on ne comprend point qui nous pousse...
- Vous m'entendez, j'en suis fort aise. Mais croyez-vous vraiment que j'existe?
- Je dois le croire puisque je vous entends.
Un silence inquiétant se prolonge longuement. La petite voix sourit. N'y tenant plus le fou s'emporte:
- Pourquoi souriez-vous? Je vous ai, je l'avoue, imaginé plutôt jolie, mais le temps passe qui porte en lui ruine et mélancolie.
Silence.
- Comment le savez-vous?
- Je ne suis point aveugle madame...
Un doute l'envahit et l'oppresse. Le voilà dans de beaux draps. Il aurait été plus malin de ne rien dire.
Long silence pendant lequel il murmure pour lui-même:
- Suis-je devenu vraiment fou? Je parle avec une voix sans visage et qui pourtant me dévisage et commence à faire de moi un portrait sans respect que je ne puis accepter.

samedi 20 novembre 2010

Céleste paix

- Mon bon ami, dites toujours et craignez de me mentir ou de me confondre. Apprenez que si l'objet de mon courroux ne vaut plus grand chose et que la tristesse me gagne, je ne puis faire des conventions qui nous lient. Parlez sans honte et sans crainte, si votre cœur est pur et votre âme sereine, il ne peut rien vous arriver de fâcheux.
- Qu'il soit fait selon vos désirs, Sir. Ainsi ce matin, je vous le disais, me suis levé l'esprit tout guilleret tout occupé à mon engagement. Je ne puis vous cacher la joie que cet état fit naître en moi. Je marchais de long en large l'esprit tout occupé de cette juste cause quand tout-à-coup, brusquement je m'arrêtais. Une petite voix, inconnue de mes esprits, me tint à peu de choses ce langage:
- Qu'est-ce donc que cet engagement dont tu prétends jouir sans encombre?
- Foi d'homme sire, je n'aimais pas, je vous l'avoue, cette petite voix. Mais, si vous me passez l'expression, impossible de l'envoyer paître. Après tout elle n'avait pas tort et finalement, elle posait la même question qu'en secret je me posais. Pourtant je trouvais qu'elle prenait un peu trop ses aises en me questionnant sans ménagement. De plus, elle ne se montrait guère discrète. Après tout c'est de mon engagement qu'il est question. Et puis, surtout, elle avait rompu la céleste paix dans laquelle je m'étais levé et avec laquelle je me préparai à venir vous visiter.

vendredi 19 novembre 2010

" La toise du savant..."

"La toise du savant et les vertiges du fou."*

Un passant vint à passer qui comme un fou se mit à hurler. Un discours trop hardi qui leur fit perdre la tête. Et puisque l'ennemi est là, hélas, pourquoi ne pas la lui couper une bonne fois.
- Nous devons, quoiqu'il ait pu en dire, nous demander si ce qui en nous s'agite n'est point bonne cause! se dit à lui-même le peuple bien-né.
- Autant de mal-séance nuit, de jour aussi! Et c'est aussi malchance que de porter, malgré nous, celui qui aurait assurément rêvé d'endosser nos rêves les plus fous.
Il ne faut qu'au dehors n'apparaisse ce qui au-dedans doit rester.
- Savants et savantes, prenez les devant et assurerons nos arrières. Ne laissons point ce fou occuper impunément nos si belles artères. Que le sang coule et que la vie se répande dans notre noble cité...
Et ce qui fut dit fut fait. Fort fait.


* Théorie de la démarche
Honoré de Balzac

Festoiement & autres miettes

L'heure serait au chapitre des plaisirs. Les mains se perdent et cherchent en tâtonnant les monts et les gorges de ces terres inconnues en diversifiant les poses. Flamboyantes manipulations et rudes implantations se succèdent au rythme langoureux des plaintes et des souffles qui se disputent les faveurs du silence. La vie à la cour ne peut être étalée sans rémission. Dans le crâne de l'artiste, son pinceau, fièrement dressé, obture la fuite qui mène à son cerveau. Le maigre plumet flotte piteusement au dessus de la mêlée. Sur la page adjacente l'histoire se raconte.
- De bon matin me suis levé. Me vint à l'idée la chose suivante: Qu'en est-il vraiment de mon engagement? Quel meilleur sentiment pour un commencement? Me voilà pleinement ragaillardi par une quête infinie. De pas pas je vais rejoindre sans délai ce souverain avec qui je festoie mais que je ne connais guère plus que le quignon de pain rabougri qui me sert de déjeuner.
- Sire , je vais vous dire sans médire ce que je sais. Il n'est point de lumière sans contrepartie, ainsi je vous prie de faire preuve de patience quand cette obscure partie pour un instant vous sera présentée. Il n' y a aucun doute pour qu'après quelque durée, de lassitude elle ne s'en aille.

jeudi 18 novembre 2010

Portrait en errance

Du fait, improbable mais cependant avéré, de sa mauvaise conduite, il n'est guère plus aisé de retrouver le moindre portrait qui soit de lui qu'il n'est facile de se reconnaître en sa propre image au levant. Le seul qui nous soit parvenu et qui puisse nous être connu, et connut de nous seulement, serait inséré dans un ouvrage publié autrefois pour l'agrément de notre bon, trop bon, roi. Il est, aujourd'hui, lui aussi, comme tant d'autres, lamentablement échoué sur un lit de rose à l'odeur enivrante de poussière dansante sous une sobre tenture couleur d'azur fané. L'impénétrable danse soulève, charme et chahute l'imagination. Les regards se posent, se soulèvent et balayent les strates irritées de la patience. Caresses langoureuses et coup de main n'y feront rien. L'image et son regard échappe à l'émotive capture. Sous se diverses couches accumulées, retouchées, abîmées, repeintes en autant d'hommages que de palimpsestes monstrueux et équivoques, ce portrait dans son ambivalence, son indécision et son sens de la rupture, porte témoignage très clairement du sentiment de cohérence absolue entre les codes en vigueur à ce moment-là, la très sainte mais hardie imagination de l'auteur et sa barbare complexité. La connaissance des parties cachées, l'ampleur des détails de l'individu montre que ces terres inconnues ont dû accompagner les maîtres cartographes empourprés au sein même du cadre ordonné par la bienséance, voire l'exacte proportion entre les parties cardinales du couchant et les parties orientales du levant. Ces maîtres inconnus de la bienséance sont partagés entre l'ordre qui doit accompagner l'inspecteur dans les parties intimes, l'élévation spirituelle et la vivacité de l'esprit qui préside à leurs ouvrages. Drame du dévoilement qui ne peut que les mener à l'abattoir d'abord puis à l'oubli.

dimanche 14 novembre 2010

Entrouverte

Du fait d'une conduite des plus hasardeuses, que l'on pourrait presque sans risque qualifier de «mauvaise conduite», il n'est guère plus aisé de retrouver le moindre portrait qu'il n'est plus facile de trouver sa propre image au premier instant. Le seul qui nous soit connu, encore faut-il relativiser, connut de nous seulement, est inséré dans un ouvrage publié autrefois pour l'agrément du maître. La porte entrouverte laisse passer un minuscule rai de lumière aussi tranchante qu'aveuglante. Aujourd'hui est échoué sur un lit de poussière dansante sous une sobre tenture couleur d'azur légèrement fané. Un courant courant d'air, fruit de notre présence, soulève une petite colonne, léger tourbillon impénétrable, danse secrète où les mots et les os s'entrechoquent, se brisent et disparaissent en se mêlant à la poussière dans laquelle ils continuent de danser dans la grande ronde presque immobiles aux yeux pressés. Le charme réveille demain et chahute l'imagination. Bientôt la porte se referme, la lumière s'éteint et la poussière apaisée se rendort. C'est passé...

vendredi 12 novembre 2010

L'appel de la vérité

Le fou ne sait résister longuement aux appels incessants de la vérité.
- Je ne puis m'empêcher de dire ce qui doit être dit. Je n'ai de respect que pour ce qui est vraiment et non à ce qui ne peut s'entendre qu'avec l'aide de la croyance.

Vraiment

Il n’y a plus de différence, aux yeux de nos instances supérieures, entre lui et nous, à moins qu’il n'ait disparu à jamais. Ayant conscience de cette possibilité, nous devons nous demander à notre tour comment et pourquoi ses horizons ont pu changé de telle manière qu’il soit sorti aussi hardiment de nos us et coutumes si bien ordonnés de notre si noble et vénérable pensée.
- Pourquoi me redites-vous cela ? Vous savez très bien que ces paroles peuvent me rendre fou.
- Vous le savez déjà, vous aussi je ne peux être tenu responsable de votre folie. Encore une fois, vous pourriez apprendre beaucoup d'elle.
- Vous ne m'avez jamais vraiment dit comment...
- Parce que je n'étais pas sûr que vous le vouliez "vraiment".
- À la fin de tout espace particulier commence, pour celui qui s'y intéresse, un nouvel espace qu'il délimite en le créant...
- Je ne vous suis pas.
- Je ne vous demande pas de m'y suivre
- Que me demandez-vous alors?
- Je vous demande simplement de m'écouter.
- Je vous avoue que cela m'est difficile.

jeudi 11 novembre 2010

Sombre nuit

À l'ombre des arbres qui les ont vu naître, "quelques-uns" dont je suis, se promènent sous les yeux de ceux qui les verront mourir.

Ils s'émerveillent de tant de possibles. Aussi loin que leurs corps les transportent, dans cet insaisissable présent où se posent leurs regards, se mettent à vivre une infinité de présences et d'innombrables histoires dans lesquelles ils prennent place.

Nous ne savons qui de nous regarde ou qui est regardé...


"Jamais le passé ne se constituerait, s'il ne coexistait avec le présent ..."

G. Deleuze

mardi 28 septembre 2010

- À quoi jouerons-nous?


- À quoi jouerons-nous aujourd'hui ?
- Cela ne dépend pas de nous. Il faudra voir.
- Que devrons-nous voir?
- Ce qui se passera.

jeudi 23 septembre 2010

Les mots creux travaillent selon leur nature. Ils creusent inlassablement des galeries invisibles. L'imprévoyant passant, au premier pas, dans ces abîmes disparaîtra.

samedi 4 septembre 2010

Strates

Le fou ne sait résister longuement aux appels incessants de la vérité.
- Je ne puis m'empêcher de dire ce qui doit être dit. Je n'ai de respect que pour ce qui est vraiment et non à ce qui ne peut s'entendre qu'avec l'aide de la croyance.
Du fait de sa mauvaise conduite, il n'est guère plus aisé de retrouver le moindre portrait de lui qu'il n'est plus facile de trouver sa propre image au premier instant. Le seul qui nous soit connu et connut de nous seulement est inséré dans un ouvrage publié autrefois pour l'agrément du roi. Il est aujourd'hui échoué à l'ombre des colonnes sur un lit de poussière dansante sous une sobre tenture couleur d'azur. L'impénétrable danse soulève, charme et chahute l'imagination. Les regards se posent, se soulèvent et balayent les strates irritées de la patience comme celles, irisées, des passions souveraines.

mercredi 1 septembre 2010

Le fou:
- Ainsi, comme une image, casser l'esprit du discours moelleux fait entendre dans les brisures, une parmi d'autres, la question suivante:
- Êtes-vous un tableau ?

Le Roi:
- Comment répondre à une question aussi bizarre ?

Le fou:
- Peu importe, aussitôt il rend les yeux aveugles au fait que nous ne sommes plus dans la chose vue. L’image, l’objet et les yeux ont un rendez-vous. Ils seront vu et observés à leur tour.
- De qui parlez-vous?

Le fou, esquivant la question:
- Peuvent-ils arriver à un accord?

Le Roi, profitant du petit silence dans l'air en suspension qui suit l'interrogation:
- ... je crois que vous êtes fou, vraiment.

Le fou:
- Certes, je le suis si vous le dites, mais je ne le suis pas sans raison. Je ne le suis pas depuis toujours et puis j'ai étudié la vie et j’ai lu dans la loi:
«L’homme caresse de ses doigts le petit bosquet de poils qui caressent la toile enchâssée. Le bois grince doucement mais soutient ce qui sur lui est étendu. L’infime trace des caresses et d’audacieux coups de pinceaux engendrent un inconnu dont la naissance est saluée par un premier cri.» Depuis ce jour, tout prend sens et rien ne peut se perdre.

Le Roi, entre amusement et désespoir:
- Vous avez pourtant perdu la raison...

Le fou:
- L'important ne dépend pas de ce fait, plutôt banal à mes sens. La question qui se pose, comme l'autour sur sa proie déjà morte, n'est pas tout autour de nous, mais en nous. Et l'autorité de la réponse dépend de la manière dont elle se pose, elle aussi. Je vous mets en garde, Sire, de ne pas compter sur nous pour édulcorer. Saupoudrer légèrement les sens profonds que que nous révèle la blanche préparation ne fait que l'embrumer.

Le Roi:
- Je ne vois pas de quoi vous parlez, vous m'échauffez et je crois sincèrement que vous commencez à m'énerver...

Le fou, à voix basse:
Pour lui-même à basse voix:
- Si dans cette direction je vais, pour de mauvaises raisons que je ne puis lui exposer, c'est sûr, je perdrais la tête.

Le fou, à voix haute:
- Sire, mon Bonhomme, vous avez quelques raisons de craindre mon trouble visage, je vais essayer d'être clair. Retenez seulement ceci, une image passe de l’esprit tracé dans l’argile aux tourments du lecteur et pose la question suivantes:
Prenez, je vous prie, une peinture sur laquelle un verre a un rendez-vous avec les yeux. Que fera ce verre ?
Je vous épargne les tourments d'une longue réflexion, il fera ce qui est dans son rôle: il désaltère ou il déforme. Cela se voit à la cuillère brisée qui mélange ce qui ne peut être vu. Sel et sucre dans l’œil se confondent, abusant au passage nos sens limités et franchissant des bornes qu’ils ne savent respecter. Que font nos yeux littéralement ahuris?
J'enchaîne. Donc, j’étais à l’école et dans la vie, dans le droit chemin de la défloration toute entière contenue dans la déclaration de principe soutenu par notre vénérable institution:
«Ce qui n’est pas toutes les parties de nous, n’est-ce rien?»
Son fonctionnement dépend-il de nous pour accéder aux mouvances profondes de l’édulcoration? Son travail dépend-il du rire et de ses édulcorants?
Comme si le sens profond de ce que nous apprenons dépendait de la préparation du sel et du juste dosage du sucre ou comment le sens profond de la préparation de la fosse se dévoile à mesure que nous creusons dans les vagues accords et que dans le ciel s’évaporent les dernières vapeurs pendant que les yeux pleurent. Des larmes colonisent l’eau à peine désalée. Les désirs succèdent au désir... Une petite goutte d’eau dans l’océan posé sur la plage se retient.
La seule part de réalité que je puis toucher se résume à des traces qui font plus ou moins sens selon que œil qui la déchiffre, puis qui l’interprète, soit suffisamment exercé et capable de s’abstraire des émotions que ces traces peuvent provoquer.
Le petit Roi dort depuis longtemps déjà et frissonne de temps à autre.

mercredi 7 avril 2010



Après un bref périple hors de tout contrôle et après avoir tant marché, Joseph le petit berger, ne reconnaissait rien. Rien qui lui permit d’établir avec certitude que l'endroit qu'il avait quitté était ce qu'il avait devant lui. A contrario, pour se rassurer, prenant
pour point de départ arbitraire ses propres souvenirs des animaux et des plantes, entre autres, à laquelle procèdent tous ceux qui doutent, ou plus exactement ceux qui mettent en questions, il s’attache à se montrer que de telles conceptions n’avaient rien d’exceptionnelles puisqu’elles se retrouvent parmi les toutes lecture auxquelles il avait eu accès.
«Après tout, c'est le commencement qui compte. Et dans le fond, peu importe la forme...»

lundi 5 avril 2010

En un instant, la transformation fut totale. Le petit roi devint grand et presque méchant.
«Je dois vous avouer, cher ami Chat malin, que j'irai bien volontiers jusqu'au bout de mes intentions. Je ne sais ce qui me retient, mais c'est ce qui vous sauve. Tenez-vous le pour dit et bas les pattes Chat coquin!»

dimanche 4 avril 2010


Pendant ce temps, sous le couvert des plantes et des arbres sauvages, à l'abri des regards, le petit roi découvre à ses dépens que le monde n'est pas tel qu'il le croyait...
« Je ne puis faire distinction entre mon âme et le corps de cet animal que je croyais jusqu'à ce jour si caressant et gentil. Or, voici que je sens ses griffes percer violemment les frontières de mon intimité. Face à cet autrui dont je sais maintenant qu'il est ce qu'il est et non moi-même, j'aurais aimé croire, soit que nous soyons identiques,
au moins que nous nous ressemblions. Aujourd'hui, je sais que dans les deux cas il faudra que je découvre en moi-même et à mon insu que moi aussi, je pourrai commettre ce que je sens qu'il est en train de faire.
Le petit chat a grandi. Est-il nécessaire et judicieux que je fasse de même? »

mardi 30 mars 2010


«Dans une salle de la forteresse au toit légèrement fuyant, face à l'immense mur blanc éclairé par l' invisible, intense et feutrée grande lumière, un immense fauteuil sculpté, vaniteux et vide, se nourrit des restes de son pouvoir déchu que le pouvoir déserté a laissé en hommage: quelques miettes éparses liées par une confiture de nature collante. Derrière lui, occupant tout l'espace, un immense tableau représente la mer. Un lourd cadre ouvragé et surchargé le borde sur ses quatre côtés et se prolonge harmonieusement sur l'arrondi et la structure du fauteuil. De part et d'autre de ce fauteuil sobrement habillé de pourpre, la plage déserte du tableau s'étend jusqu'à l'infini. Sur les bords de son dossier, entre deux colonnades dorées surmontées de grenades opulentes, sont sculptés, tels des saints ornant l'entrée d'une cathédrale, une sarabande de personnages figés pour l'éternité. À leurs pieds, entre deux bougeoirs sur lesquels vacillent les flammes incertaines de bougies vieillissantes, deux êtres nonchalants se prélassent sur un coussin usé de brocart rouge légèrement chiffonné. Ils se réveillent et s'étirent lentement.»

Wallid Neil

mardi 9 mars 2010

«Il faut sacrifier l'enveloppe pour en connaître le contenu.»

Walid Neill

mercredi 20 janvier 2010



«Dans l'harmonieux partage de la quête et de sa succession, après plusieurs années d'intenses négociations, nous avons décidé que dans le but de mettre fin aux sanglantes rivalités, les agents de notre police se rendront dans ces îles du bailliage trois jours par mois. Ils sont appelés ici les trois jours du Seigneur. Chacun de ces jours exeptionnels, dans lesquels sont comprises aussi les heures de la nuit, à l'exception de l'ultime, celle dite de minuit, heure qui s'étend jusqu'à l'infini du réel imperceptible...»

mardi 19 janvier 2010

mardi 12 janvier 2010




lundi 11 janvier 2010




Dans nos yeux, derrière le rideau de volutes ordonnées et voluptés désordonnées, incapables de sentir, ne scintillent que des feux qui ne sont point les nôtres. Il serait dangereux et vain de croire que l'on peut sans danger s'en approcher et plus encore de vouloir se les approprier. Au-delà de la caresse furtive, l'idiot qui tend la main risque fort de s'y brûler. Alors de ses yeux qui croyaient rêver, face au ciel qui se voile, surgiront de belles et chaudes larmes dans lesquelles le feu et tout ce qu'il croyait voir poursuivront seuls leurs chemins dans un longue chute jusqu'à pénétrer la terre d'où elles sont issues.

Au milieu des cendres, si près, si loin, d'autres feux et d'autres yeux y feront semblant de se voir et sur la surface bien polie du miroir de nouvelles larmes reprendront chacune leurs chemins. On ne peut voir que ce que l'on sait voir. Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. La parole est donnée puis reprise... Ainsi va le monde.