vendredi 11 avril 2008

Retour


"Formations fugitives de sable mouvant, née d'un coup de vent, détruite par le prochain. Des formations de fugacité, qui sont emportées par le vent avant même de s'être vraiment formée."*

Marcel se laisse gagner par une sorte de mélancolie dont il peine à reconnaître les contours. Il se sent seul et ne sait ce qu'il doit faire. Une partie de lui-même le pousse à retourner vers le cirque dont il croit se souvenir et que Sacripant lui vante sans vergogne.

Marcel, reprend son souffle, le perd, à nouveau encore le reprend suivant le rythme de son instrument et tel l'Écclésiaste chante en son cœur :
- Allons ! je t’éprouverai par la joie, et tu goûteras le bonheur. Mais à quoi bon voyager si personne ne vous attend ? Le cirque, comme le soleil, se lève, comme lui il se couche et moi je soupire après le lieu d'où il se lève de nouveau et où, il y a trop longtemps, je me suis levé...
Tout le monde va au cirque et le cirque n'est point rempli !
Et voici, c’est encore là une vanité.

"Tout ce qu'il y a de bon,de grand, de généreux, d'indépendant chez l'homme s'émousse peu à peu, se rouille comme un couteau resté sans usage. Le mensonge devient vertu; la platitude, un devoir. S'enrichir, jouir du moment, épuiser son intelligence, son ardeur, son énergie, n'importe comment, devient le mot d'ordre des classes aisées, aussi bien que de la multitude des gens pauvres dont l'idéal est de paraître."**


* Train de nuit pour Lisbonne,Pascal Mercier
** La morale anarchiste, Pierre Kropotkine (1889)

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