jeudi 3 juillet 2008

Pendant ce temps


«Pendant ce temps l'Esprit, sans grand plaisir,
Au sein de son bonheur se retire :
L'Esprit, cet Océan où chaque sorte
Sa pareille trouve et conforte ;
Et crée cependant, pour les transcender,
D'autres mondes au loin, et d'autres mers ;
Réduit toute création à sa perte,
Verte pensée dans une ombre verte.»*


Andrew Marvell, The garden




- Comment pouvez-vous voir toutes ces choses incompréhensibles ? Quand à moi, pauvre hère, je ne vois qu'une mer qui se déchaîne et me guette, affamée. Je la fixe, sans comprendre et n'entends que le vent qui me secoue la tête et se fraie un chemin dans un labyrinthe confus des choses obscurément agitées et d'amertume dans lequel ma mémoire essaie encore, pour quelques temps, d'échapper au naufrage. Ces choses ne peuvent, pas plus que les vagues de la mer, ces effrontées, ni se figer, ni se mouvoir autrement que dans le mouvement qui les fait naître : ce vent qui nous mord et nous entraîne dans l’existence des choses hors de nous.

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