dimanche 9 novembre 2008

Dur labeur


«Le dur labeur affine le cœur et la fatigue aiguise l’esprit !»

Walid Neill, , Le Passant, le Savant, l'Imbécile et la vie"


- Es-tu en train de me dire que durant tout ce temps tu étais là et que je ne te voyais pas ?
- C'est cela et... ce n'est pas cela.
- Voudrais-tu avoir la gentillesse de m'expliquer cela plus clairement ?
- Il faudrait pour cela que vous posiez une question construite de telle manière que la réponse ait une chance de vous sembler claire.
- Comment trouver une telle question ?
- Est-ce là "votre" question ?
- Bien sûr que non. J'ai beau chercher, je ne la trouve pas. Comment faire pour trouver la bonne question? Comment sais-tu, toi Félicien, ce qu'est une bonne question?
- Je ne sais pas comment je le sais. Je le sais, tout simplement. Si je m'interroge à propos de la question, je ne sais plus. La question est aussi un secret. Elle est la clé de la disparition.
- La disparition de quoi ?
- Du secret.
- Quel secret ?
- Celui que l’on doit sceller.
- Sceller où ?
- Je vous l’ai dit : en son cœur.
Baruch, surpris, sent un mécanisme à la fois immense et minuscule se mettre en branle, renversant sur son passage des années entières d'immobilités blafardes.
- Dois-je comprendre que pendant tout ce temps tu as disparu en mon cœur... comme un secret ?

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