jeudi 26 juillet 2007

Nuits de grande solitude


Au loin s'avance l’idée intéressante qu’après une première période qu'il considère paresseusement comme mineure, notre marin simple d’esprit, profondément attaché au sentiment sournois d’illégitimité, revient sur ses pas. Or, même la plus petite parcelle de conscience nous dit qu'il n'y a guère de traces du moindre pas du plus grand des marins sur la plus petite des étendues marines.
Dans ses nuits de grande solitude, se parlant à soi-même, il disait de lui, pauvre lecteur trop appliqué, paraphrasant Henri Michaux :
« Il voyageait énormément, très vite et très mal. (...)
Voyageant comme il faisait, même un manuel de géographie, ou un plan du métro parisien, devenait une nébuleuse.
Et s’il se mettait à voyager lentement, voulant “retenir” : néant ! C’était comme s’il regardait des pages blanches. Mais il pouvait très bien refaire le voyage, du moment que ce fût vite. On conçoit cela aisément. Il formait ainsi une nouvelle, une autre nébuleuse. Et la sympathie venant du souvenir agréable le soutenait aussitôt. »
Loin des horizons temporels, sa propre parole lui paraissait si belle qu'il en oubliait presque tout.
- Je ne peux me contenir à penser que le verbe lire puisse remplacer le verbe vivre et qu'à son tour le verbe voyager remplace le verbe lire...

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