jeudi 30 août 2007

Humeur badine et rêve de gloire


"Plaisir, Maître souverain des hommes et des dieux, devant qui tout disparaît, jusqu’à la raison même, tu sais combien mon cœur t’adore, et tous les sacrifices qu’il t’a faits. J’ignore si je mériterai d’avoir part aux éloges que je te donne; mais je me croirais indigne de toi, si je n’étais attentif à m’assurer de ta présence, et à me rendre compte à moi-même de tous tes bienfaits. La reconnaissance serait un trop faible tribut, j’y ajoute encore l’examen de mes sentiments les plus doux. "*
Timoléon était d'humeur badine et se prenait à rêver de gloire, de caresses et de splendeurs. Comme un enfant, il parle à ses jouets en répétant avec confiance ce qu'il a appris :
-"La piété, ce n'est point se montrer à tout instant, couvert d'un voile et tourné vers une pierre, et s'approcher de tous les autels; ce n'est point se pencher jusqu'à terre en se prosternant, et tenir la paume de ses mains ouvertes en face des sanctuaires divins; ce n'est point inonder les autels du sang des animaux, ou lier sans cesse des voeux à d'autres voeux; mais c'est plutôt pouvoir tout regarder d'un esprit que rien ne trouble"**
Or, Timoléon est bien loin de ne pouvoir être troublé... Une vilaine trace rouge...


* Julien Offroy de la Mettrie, L’Art de jouir
** Lucrèce, V, 1198-1203

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