jeudi 15 janvier 2009

" Le monde des brumes et du brouhaha"(20)


« ... il n'est pas facile de se déterminer uniquement par des concepts; le caractère le mieux trempé n'est pas sans ressentir l'action puissante du monde extérieur, qui l'entoure avec toute sa réalité intuitive. Seulement, c'est précisément en tenant cette influence en échec, en comptant pour rien la fantasmagorie du monde, que l'esprit humain fait éclater sa grandeur et sa dignité.. Ainsi lorsque l'attrait du plaisir et de la jouissance le laisse indifférent, lorsqu'il n'est ébranlé ni par les menaces ni par la rage d'ennemis en fureur, que les supplications d'amis abusés ne l'ébranlent point dans sa résolution, que tous les fantômes trompeurs, dont l'entoure l'intrigue la mieux concertée, ne sauraient l'émouvoir, que les insultes des sots et de la foule ne le font point sortir de son calme et ne lui donne point le change sur sa propre valeur; – alors.. »

Arthur Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation


- À quoi vous sert-il de poser tant de questions et à quoi vous servent les quelques réponses que je tente, un peu vainement, de vous faire ?
- Elles servent à la même chose que la question que me posez à l'instant.
- N'est-ce pas un peu enfantin de vous servir de ma question comme un miroir ?
- Pas plus que vous ne le faites en éludant la question à propos de cet être dont vous parlez – que vous dites avoir vu – que vous semblez entendre – que je n'ai jamais vu ni entendu et à propos duquel, je vous l'avoue, j'ai des doutes.
- C'est bien.
- Qu'est-ce qui est bien ?
- Que vous ayez des doutes.
- Je ne comprend pas.
- C'est normal.
- Qu'est-ce qui est normal ?

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