mardi 3 février 2009

" Le monde des brumes et du brouhaha"(31)


— Je perçois, comme vous, plus que je n'en parle et il se pourrait que je ne sois pas plus figée et bornée que vous. Regardez autour de vous et dites-moi comment tout cela se fait.
— Ce n'est pas chose facile et je ne le pourrais que si vous me donnez un peu de temps.
— C'est une grande illusion que de croire retenir et posséder un peu du temps qui passe.
— Il ne peut rien y avoir de surprenant si le temps ne passe.
— C'est encore une autre chose qui soit certaine.
— Et pourtant, même si le temps passe, il n'est pas certain que quelque chose de surprenant nous arrive.
— Sauf à considérer qu'en inversant le processus normal de nos pensées, ce ne serait plus le temps qui passerait mais nous qui passerions sous son regard amusé.
— C'est surprenant.
— Vous voyez.
— Que dois-je voir?
— Vous êtes surpris.
— Vous me parliez de regard amusé, pourquoi serait-il amusé?
— À sa place,je crois que je le serais.
— Vous moqueriez-vous de nous?
— Je vous l'ai déjà dit, je ne plaisante jamais, mais une légère ironie ne peut faire de mal qu'aux vaniteux.

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