samedi 1 août 2015

1er août / Devenir


– Croyez-vous, cher Justin, que
devenir "comme des hommes"
vaille toute la peine que nous mettons
en œuvre?

– C'est une étrange question que vous me posez là, cher Auguste... Que dit votre maître à ce sujet ?
– Je ne l'ai point questionné, vous vous en doutez...
– Mais qu'est-ce qui vous amène à une tel questionnement ?
– Vous le savez, je n'ai aucune autorité, mais on dirait que quelque chose en moi se manifeste et me fait comprendre, comme le dit Krishnamurti, "qu'il n'y pas plus de chemin qui mène vers la réalité qu'il n'y en a vers la vérité".
– Iriez-vous jusqu'à prétendre que tous les chemins se valent... même dans leur absence? 
– Nous avons sur les hommes un grand avantage qu'ils nous envient...
– Lequel?
– C'est une évidence...
–Je ne vois pas...
– C'est en plein ciel qu'est notre chemin...
– Qui n'en est pas un...
– Comment cela?
– Où voyez-vous le moindre signe qu'il y ait un chemin dans le ciel?
– Justement, c'est à partir de ce questionnement que j'en suis arrivé à la question que je vous posais tout-à-l'heure. Comment se fait-il que nous, perroquets, ne nous perdions pas lorsque nous volons, alors même que le chemin que nous empruntons n'est pas le moins du monde visible? Mais revenons à notre question... Nos maîtres ne sont-ils pas en train de nous détruire?

Aucun commentaire: