lundi 4 novembre 2019

(4) Mots, signes...


« La conscience n’est jamais conscience de soi, mais conscience d’un moi par rapport au soi qui, lui, n’est pas conscient. Elle n’est pas conscience du maître, mais conscience de l’esclave par rapport à un maître qui n’a pas à être conscient. « La conscience n’apparaît d’habitude que lorsqu’un tout veut se subordonner à un tout supérieur… La conscience naît par rapport à un être dont nous pourrions être...»

Gilles Deleuze




Extrait du journal de Candide

Pinocchio, l'Autre, accompagné lui aussi de son lumignon, nous avait rejoint sur le grand livre blanc. Tout ce que j'y avais vu et lu semblait s'être effacé. Ne pouvait s'y lire que les trajectoires dansantes de nos ombres. Nous communiquions à l'aide de signes mots et attouchements. Au début nous ne comprenions rien à ces signes, mais le temps aidant l'imagination, certains de ces signes, à défaut d'être évidents, étaient devenus une habitude dont l'effet était prévisible. Ainsi il remplissaient une certaine forme de fonction. Et puis, l'avantage d'être surveillé me permettait de voir attentivement nos surveillants. Il m'était devenu évident qu'une certaine forme de transformation leur avait été appliquée... Je le voyais à ces taches rouges qu'en certaines occasions liées avec leurs humeurs, apparaissaient plus ou moins sur leurs visages. M'était venue à l'esprit l'idée, un peu saugrenue il est vrai, qu'ils avaient été comme nous et que la transformation qu'il nous avaient proposée n'était autre que celle qu'ils avaient subies. Cela ne m'encourageait nullement...

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