Épisode 1
C’est une sotte présomption d’aller dédaignant et condamnant pour
faux ce qui ne nous semble pas vraisemblable.
Michel de Montaigne
C’est une sotte présomption d’aller dédaignant et condamnant pour
faux ce qui ne nous semble pas vraisemblable.
Michel de Montaigne
– Comme le disait mon maître qui l'avait lu dans un livre:
“Ce n'est point soudainement
que les épidémies frappent les hommes,
elles n'éclatent avec intensité
qu'après s'être lentement préparées.”*
que les épidémies frappent les hommes,
elles n'éclatent avec intensité
qu'après s'être lentement préparées.”*
– Pourquoi me rapportez-vous cela?
– Parce que cela me revient en mémoire.
– Et pourquoi maintenant?
– Peut-être en raison de son absence.
– Il vous manque?
– Un peu oui... mais...
– Mais...
– Ce sont surtout ses histoires qui me manquent...
- Ce n'est pas très gentil...
– Je n'en suis pas sûr... Vous ne vous doutez peut-être pas mais... au fond, c'est par elle qu'il me parlait le mieux. Tenez, vous me demandiez, il y a de cela quelques jours, comment je l'avais rencontré. Avez-vous oublié?
– Je ne m'en souviens pas vraiment, mais cela m'intéresse...
– Eh bien écoutez donc ce qu'il m'a raconté lors de notre première rencontre. Il faut vous dire, tout d'abord, que je ne comprenais rien à ce qu'il disait. C'était normal, je n'étais encore qu'une sorte de bouillie indistincte à l'intérieur d'une coquille... Mais malgré l'impossibilité raisonnable, ce qu'il disait formait une sorte de musique dans laquelle ou de laquelle émanaient une sorte de suite d'images qui dans lesquelles je me reconnaissais malgré le fait évident que je n'y comprenais rien du tout... J'imaginais un monde dans lequel... mais écoutez plutôt ce qu'il disait:
"Notre pays est encore, jusqu'ici, pour un certain temps, épargnée du fléau qui sévit alentours. Il menace de se répandre avec la rapidité que permettent les moyens de transport actuels. Il peut faire son apparition chez nous, et nous devons grâces à la Providence si nous restons épargnés. Pas moins ne devons-nous nous croiser les bras, et nous flatter de posséder l'immunité contre cette calamité. De vastes et lugubres taches rouges appelées "âniomes stellaires" sont récemment apparues dans notre ciel."
– Un peu oui... mais...
– Mais...
– Ce sont surtout ses histoires qui me manquent...
- Ce n'est pas très gentil...
– Je n'en suis pas sûr... Vous ne vous doutez peut-être pas mais... au fond, c'est par elle qu'il me parlait le mieux. Tenez, vous me demandiez, il y a de cela quelques jours, comment je l'avais rencontré. Avez-vous oublié?
– Je ne m'en souviens pas vraiment, mais cela m'intéresse...
– Eh bien écoutez donc ce qu'il m'a raconté lors de notre première rencontre. Il faut vous dire, tout d'abord, que je ne comprenais rien à ce qu'il disait. C'était normal, je n'étais encore qu'une sorte de bouillie indistincte à l'intérieur d'une coquille... Mais malgré l'impossibilité raisonnable, ce qu'il disait formait une sorte de musique dans laquelle ou de laquelle émanaient une sorte de suite d'images qui dans lesquelles je me reconnaissais malgré le fait évident que je n'y comprenais rien du tout... J'imaginais un monde dans lequel... mais écoutez plutôt ce qu'il disait:
"Notre pays est encore, jusqu'ici, pour un certain temps, épargnée du fléau qui sévit alentours. Il menace de se répandre avec la rapidité que permettent les moyens de transport actuels. Il peut faire son apparition chez nous, et nous devons grâces à la Providence si nous restons épargnés. Pas moins ne devons-nous nous croiser les bras, et nous flatter de posséder l'immunité contre cette calamité. De vastes et lugubres taches rouges appelées "âniomes stellaires" sont récemment apparues dans notre ciel."
* Hippocrate
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