dimanche 21 novembre 2010

Aveuglement

- Vous avez de l'audace, voix que j'entends et que je ne puis voir. Que votre désir rejoigne le mien qu'il puisse enfin répondre de vous comme de moi. Faites votre présence plus présente si vous voulez de moi avoir plus ample connaissance. Je ne vous dois rien et mon engagement ne concerne que moi, mais il de ces choses que l'on ne comprend point qui nous pousse...
- Vous m'entendez, j'en suis fort aise. Mais croyez-vous vraiment que j'existe?
- Je dois le croire puisque je vous entends.
Un silence inquiétant se prolonge longuement. La petite voix sourit. N'y tenant plus le fou s'emporte:
- Pourquoi souriez-vous? Je vous ai, je l'avoue, imaginé plutôt jolie, mais le temps passe qui porte en lui ruine et mélancolie.
Silence.
- Comment le savez-vous?
- Je ne suis point aveugle madame...
Un doute l'envahit et l'oppresse. Le voilà dans de beaux draps. Il aurait été plus malin de ne rien dire.
Long silence pendant lequel il murmure pour lui-même:
- Suis-je devenu vraiment fou? Je parle avec une voix sans visage et qui pourtant me dévisage et commence à faire de moi un portrait sans respect que je ne puis accepter.

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