lundi 24 octobre 2016

24 octobre 2016



Le lendemain, comme à son habitude, mon compagnon avait disparu. J'étais seule avec le nouveau venu. Je décidais de l'interroger sans détour. Je plantais mon regard dans le sien, ce qui je crois le mit mal à l'aise. Il baissa les yeux, stupéfait, je pense, par ma franche présence... Il gesticulait sans cesse, sans doute en proie à un trouble, un combat intérieur que je ne pouvais comprendre...
Quand je lui demandais qui il était, il me répondit, après avoir réfléchit longtemps, ce qui finit par mettre à mon tour, mal à l'aise...
- Je n'en sais rien !
Et il ajouta, sans prendre la peine de réfléchir plus longtemps :
- D'ailleurs, je ne sais rien... 




Mon jeune compagnon ne réapparut pas pendant plusieurs jours. J'étais inquiète. La tempête avait dû faire beaucoup de dégâts. Chaque jour, mon nouveau compagnon et moi-même, découvrions des restes qui ne pouvaient provenir que de naufrages. Je dois à la vérité de dire que je fus surprise par les capacités d'émerveillement et d'adaptation de cet homme. Tout lui était prétexte à étude. Au lieu de parler d'étude, je ferais mieux de parler de jeu. Il regardait chaque chose comme il m'avait regardée et j'avoue qu'il m'arrive d'être troublée quand j'y repense. Puis il la prenait en main, littéralement et physiquement, et savait joyeusement en tirer le meilleur. Je frissonnais... Il ne parlait pas beaucoup, mais ne se gênait nullement. Je pensais que c'était, de loin, et malgré sa dysharmonie apparente, l'homme le plus intelligent que j'eus rencontré... 

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