samedi 8 octobre 2016

8 octobre 2016

"C'est aussi une sentiment étrange, quand  on a passé tant de tant à vivre parfaitement relié à ses origines, que de s'en séparer pour observer ce qui pourrait advenir ou être changé." *




Ils s'étaient arrêtés de parler et sans que leurs yeux ne se ferment, on pouvait sentir que ce qu'ils voyaient n'était pas alentours.
Les deux enfants, du haut de leur innocence, pensent encore très librement... Il se peut que l'image qu'ils se font des temps futurs ne leur appartienne pas, mais ils s'en moquent et le gouffre profond qui s'ouvre constamment sous leurs pieds ne les inquiètent nullement. Sans même qu'ils aient à penser ils voyagent d'un temps vers un autre sans que rien ne puisse les empêcher.

– N'as-tu pas l'impression que nous soyons embarqués sur un bateau que le temps porte plus qu'il ne l'emporte? C'est bizarre tout de même...
– Qu'est-ce qui est bizarre?
– Le verbe porter me paraît bien étrange. N'as-tu pas remarqué qu'il porte, si je puis dire, un double sens?
– Ne voudrais-tu pas simplifier quelque peu.
– Le verbe porter porte le mot porte et nous emporte on ne sait où... tout comme je porte le nom de Thomas sans que je n'y puisse rien.
 – Suffirait-il que nous rompions ce fil qui nous lient à l'avenir pour que se produise quelque chose d'impensable pour ceux que nous sommes devenus?
– As-tu seulement une idée de ce que nous deviendrons?
Pour l'instant, par le plus grand des hasards, les deux enfants donnent l'impression de cheminer ensemble... et pourtant... chacun pour soi a peut-être l'impression que c'est lui qui mène la barque. Difficile de faire la part des choses et de les dire sans les déformer.

* Wallid Neil 
Les limbes de la pensée macaronique
ou l'insolence des petits prêcheurs 

Bibl. nat. fonds en déshérence,
(Les introuvables: n°404-infini)

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