Rien n’est donné qui ne soit gagné… Rien n’est gagné qui ne soit donné…
Ce chant que le Colonel entendait, il commençait à s’en douter, n’était pas seulement la résonance de l’espace qui l’entourait, mais aussi la résonance de son âme, égarée, fragile, qui, dans son désir d’atteindre un sens, se noyait dans l’infinité des possibles. Mais quelle était la réalité de ce chant ? Était-ce le seul moyen qu’avait trouvé l’existence pour se manifester à lui, ce chant? Et si ce chant n’était qu’une illusion parmi d’autres, une illusion d’une vérité qui, elle, demeurait inaccessible?
Il se tourna de nouveau vers Fidèle, cherchant des réponses dans les yeux du chien. Mais Fidèle, dans son silence, ne pouvait que lui offrir ce regard sans fin, comme une réponse à la fois apaisante et pleine d’interrogations. Le Colonel Ortho s’enfonça un peu plus dans cette pensée:
– Et si je n'étais qu’un écho de cette voix qui m’accompagne? Et si ce monde, tout ce que je crois voir, n’était qu’un rêve qui se dérobe au fur et à mesure que je tente de le comprendre?
Dans l’ombre croissante, il se sentit de plus en plus tiraillé entre l’illusion d’un savoir et la douloureuse réalité de son ignorance.
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