Divine providence
Épisode51
Le Colonel Ortho, jadis sûr de lui, soldat rigide et méthodique, se trouvait à ce moment là suspendu dans un abîme qu'il n’avait pas choisi, un abîme dont il n’avait ni la clé ni la fin. Là, dans cet espace que ses sens ne pouvaient appréhender, accompagné de son chien Fidèle, il se laissait glisser sans résistance, comme une barque sans gouvernail emportée par un courant invisible.
Il n’y avait rien autour de lui, ou du moins rien qu’il fût capable de comprendre. Tout semblait se mouvoir sans logique apparente, dans une agitation cyclique qui n’était que l’ombre d’un monde absent. Un vertige s’emparait de lui, l’entraînant dans une spirale dont l’origine lui échappait. Le Colonel ne savait plus où il allait, ni pourquoi il y allait. Le sol sous ses pieds semblait se dérober sans qu’il pût le prévenir. L’air autour de lui était lourd, saturé d’une sensation d’étouffement, comme si chaque inspiration l’enfonçait davantage en une invisible matière.
Il n’y avait rien autour de lui, ou du moins rien qu’il fût capable de comprendre. Tout semblait se mouvoir sans logique apparente, dans une agitation cyclique qui n’était que l’ombre d’un monde absent. Un vertige s’emparait de lui, l’entraînant dans une spirale dont l’origine lui échappait. Le Colonel ne savait plus où il allait, ni pourquoi il y allait. Le sol sous ses pieds semblait se dérober sans qu’il pût le prévenir. L’air autour de lui était lourd, saturé d’une sensation d’étouffement, comme si chaque inspiration l’enfonçait davantage en une invisible matière.
En compagnie de son chien Fidèle, il est tombé dans des profondeurs infinies qu'il ne connait pas.
Il entend une voix dont il ne peut identifier l'origine...
Il entend une voix dont il ne peut identifier l'origine...
Un murmure… Une voix… Cette voix, faible et lointaine, se faisait entendre sans qu’il pût en saisir les contours. Elle flottait dans l’air, comme un écho venu d’un autre monde, et pourtant, il la sentait si présente, comme un poids suspendu au-dessus de lui. Il tourna son regard dans toutes les directions, cherchant une source, mais la lumière semblait se dérober elle aussi, s’effaçant derrière des ombres mouvantes, déformées par un espace qui n’était ni ici, ni là.
"Des mots... tout cela n'est rien que des mots..." Ces mots, étranges, comme un souffle de vent sur une mer calme, vinrent percuter sa conscience, mais leur signification, ou peut-être leur insignifiance, le laissa dans un état d’indifférence apparente. Ce murmure n’était qu’un lointain reflet de quelque chose de plus grand, d’une réalité qui ne pouvait être saisie qu’à travers le prisme d’une abstraction dont il n’était plus certain de comprendre le sens.
Dans cette euphorie étrange qui montait en lui, il perdait tout repère, il oubliait la solidité du monde extérieur, et se laissait emporter, comme un rêveur suspendu au fil de ses propres pensées. Le chant mystérieux – ou était-ce un bruit d’aucune forme définissable ? – semblait l’accompagner dans sa chute infinie, l’enveloppant d’un baume apaisant, faisant disparaître ses peurs, ou plutôt transformant la peur elle-même en une sensation presque agréable, comme une caresse brutale du destin. Il se laissait guider, sans lutter, presque heureux de cette immersion dans l’inconnu. Mais cela ne dura qu’un instant.
Il tenta de faire le point, se saisissant de ce qui restait de logique en lui. Son esprit cherchait à s’ancrer dans des certitudes, mais elles glissaient comme de l’eau entre ses doigts. "En tout état de cause", pensa-t-il, "je crois avoir perdu la mémoire, et cette perte a fait de moi ce que je suis maintenant." Il s’interrogea sur la nature de cette confusion grandissante qui l’habitait. La perte de la mémoire ? Ou bien la perte de son identité dans un tourbillon sans forme?
"Des mots... tout cela n'est rien que des mots..." Ces mots, étranges, comme un souffle de vent sur une mer calme, vinrent percuter sa conscience, mais leur signification, ou peut-être leur insignifiance, le laissa dans un état d’indifférence apparente. Ce murmure n’était qu’un lointain reflet de quelque chose de plus grand, d’une réalité qui ne pouvait être saisie qu’à travers le prisme d’une abstraction dont il n’était plus certain de comprendre le sens.
Dans cette euphorie étrange qui montait en lui, il perdait tout repère, il oubliait la solidité du monde extérieur, et se laissait emporter, comme un rêveur suspendu au fil de ses propres pensées. Le chant mystérieux – ou était-ce un bruit d’aucune forme définissable ? – semblait l’accompagner dans sa chute infinie, l’enveloppant d’un baume apaisant, faisant disparaître ses peurs, ou plutôt transformant la peur elle-même en une sensation presque agréable, comme une caresse brutale du destin. Il se laissait guider, sans lutter, presque heureux de cette immersion dans l’inconnu. Mais cela ne dura qu’un instant.
Il tenta de faire le point, se saisissant de ce qui restait de logique en lui. Son esprit cherchait à s’ancrer dans des certitudes, mais elles glissaient comme de l’eau entre ses doigts. "En tout état de cause", pensa-t-il, "je crois avoir perdu la mémoire, et cette perte a fait de moi ce que je suis maintenant." Il s’interrogea sur la nature de cette confusion grandissante qui l’habitait. La perte de la mémoire ? Ou bien la perte de son identité dans un tourbillon sans forme?
Le souffle qui lui manquait… il sentait son cœur battre, lentement, profondément, et chaque battement semblait écho d’un temps révolu, d’une époque où il était maître de son propre destin. Et pourtant, il était là, suspendu, dans cette fissure temporelle, où tout ce qui était, ne l’était plus.
Les mots devenaient de plus en plus déconnectés, leur sens s’échappait, et le visage du Souriant, toujours plus flou, apparut dans ses pensées. Cette figure flétrie, à la fois proche et lointaine, sa présence ajoutait des couches de confusion, et chaque apparition de ce sourire dérangeant semblait plonger le Colonel dans une profondeur encore plus insondable. "Qui est ce Souriant ? Pourquoi sa simple présence me glace-t-elle de terreur ? Qu’est-ce qu’il veut de moi ?" pensa-t-il. La panique montait en lui, mais sa voix se perdait... C'était à peine s'il entendait de misérables échos...
Les mots devenaient de plus en plus déconnectés, leur sens s’échappait, et le visage du Souriant, toujours plus flou, apparut dans ses pensées. Cette figure flétrie, à la fois proche et lointaine, sa présence ajoutait des couches de confusion, et chaque apparition de ce sourire dérangeant semblait plonger le Colonel dans une profondeur encore plus insondable. "Qui est ce Souriant ? Pourquoi sa simple présence me glace-t-elle de terreur ? Qu’est-ce qu’il veut de moi ?" pensa-t-il. La panique montait en lui, mais sa voix se perdait... C'était à peine s'il entendait de misérables échos...
N'obéissant qu'à ses sens, le Colonel pénètre sans hésitation dans ce qu'il sait n'être qu'un mirage, un reflet lointain d'une réalité elliptique.
- Des mots, tout cela n'est rien que des mots...
Dans l'euphorie du moment il oublie tout. Il se laisse bercer par ce chant mystérieux, presque inaudible, qui le porte bien au-delà de ses
peurs.
- Des mots, tout cela n'est rien que des mots...
Dans l'euphorie du moment il oublie tout. Il se laisse bercer par ce chant mystérieux, presque inaudible, qui le porte bien au-delà de ses
peurs.
La très véridique histoire du colonel Ortho
Aux éditions "Nec mortale sonans"
Aux éditions "Nec mortale sonans"
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