Divine providence
Épisode 53 (Suite)
Le Colonel, les doigts tendus, suspendus dans le vide, resta là, un instant figé, sans savoir s’il avait réellement touché quelque chose ou si tout cela n’était qu’un simple mirage. Un battement de cœur, un souffle, une fraction de seconde d’incertitude, et l’obscurité semblait l’avoir englouti à nouveau.
Il
se sentit étrangement vidé, comme si la luciole avait emporté avec elle
quelque chose d’indicible, quelque chose qui n’appartenait qu’à lui et
qu’il ne pouvait plus rattraper. La lumière était partie, et avec elle,
une partie de lui-même. Était-ce la luciole qui l’avait fasciné, ou bien
était-ce la recherche de cette lumière qui, inlassablement, semblait
marquer ses pas dans ce monde sans certitude ?
Le
Colonel se tenait là, dans l’obscurité retrouvée, ses yeux cherchant
encore la lueur perdue, son esprit une fois de plus pris dans la spirale
de la quête, une quête sans fin, sans but précis. Il savait, dans un
coin de son esprit, que cette lumière n’était qu’un symbole, qu’un
reflet des aspirations humaines : le désir d’atteindre l’impossible, de
saisir ce qui fuit. La lumière de la luciole n’était que la
représentation de cette vérité inaccessible, une vérité qu’il
poursuivait depuis toujours et qui ne pourrait jamais être complètement
saisie.
Dans
le silence qui suivit la disparition de la lumière, une question
s’éleva en lui, aussi vieille que le monde :
– "Pourquoi cette quête
incessante? Pourquoi cette recherche de ce qui, par nature, doit nous
échapper?"
Le Colonel n’eût pas de réponse. Il n’eût jamais de réponse.
Mais il savait, d’une manière qui n’était ni rationnelle ni logique,
que cette absence de réponse était la seule vérité qu’il pouvait
accepter. Ce n’était pas la lumière qu’il cherchait, mais la quête
elle-même. Il se tourna alors, les yeux toujours pleins de cette lumière
disparue, et reprit sa marche.
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