dimanche 12 novembre 2006

La très véridique histoire du colonel Ortho (18)


Et puis l'image se fait floue et s'en va comme une étoile filant dans le ciel de la nuit. Une dernière fois le Souriant se raccroche à la proue de ce qui fut son bateau et à ses souvenirs. Blondine n'est plus qu'un souvenir sans image. Un ange sans visage.
- Je me souviens du moment crucial de notre premier rendez-vous. Je venais de lui prendre la main. Je suis sûr qu'elle voulait être désirée. Elle n'a pas retiré sa main. Je sentais qu'elle voulait être estimée, respectée, admirée. Ainsi elle me résista longtemps. Elle ne voulait pas être corps pour autrui. Elle me donna sa main presque par distraction, inerte comme un petit objet, un élément séparable d’elle... Et puis, sans que je puisse rien faire, comme un ange elle se mit à fuir comme aujourd'hui cette étoile filante.

La très véridique histoire du colonel Ortho
Aux éditions "Transcendance et mauvaise foi"

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