mardi 28 novembre 2006

La très véridique histoire du colonel Ortho (35)


Après un long vol plané et un atterrissage tout en douceur nous nous assîmes Fidèle et moi sur le fond désertique où reposaient les deux colonnes. Ma tête bouillonnait, la moindre de mes veines voulait éclater, mon coeur battait violemment tel un oiseau enfermé cherchant vainement à se sauver. Mon crâne résistait encore vaillamment au naufrage plus que probable. Les questions, comme des vagues furieuses, fusaient de toutes part. Ce fut Fidèle qui me sauva. Peu à peu, sous l'effet de ses paroles, le calme se rétablit.
- Oublie tout ce que tu fus à cet instant même.
Le tremblement de mon corps cessa au moment même où ma mémoire cessa de résister. Je sentis descendre en moi un flux nouveau. J'étirais mon corps, mon souffle revint. Malgré moi. Je n'avais plu besoin de respirer. L'air entrait en moi par tous les pores de ma peau.

La très véridique histoire du colonel Ortho
Aux éditions "De profundis"

Aucun commentaire: