dimanche 28 janvier 2007

La très véridique histoire du colonel Ortho (300)


Si c'est là ce qu'il prétend, j'avoue que je suis un peu surprise, je comprend l'intention mais pas la manière; car, encore une fois, ils n'a pas dit un seul mot de vrai; et vous allez apprendre de moi la vérité toute nue, Socrate mon bien-aimé, tu as eu l'intelligence de me bien comprendre, non point, par Jupiter, dans un discours orné de sentences brillantes et de termes choisis, comme sont les discours de mes adorateurs, mais dans un langage simple et spontané; car j'ai cette confiance que je dis la vérité, et aucun de vous ne doit s'attendre à autre chose de moi. Il ne me semblerait pas convenable de venir devant vous, nue comme un nouveau-né, sans avoir de quoi vous contenter. C'est pourquoi la seule grâce que je vous demande, c'est que lorsque dans ma transe j'emploierai les termes et les manières les plus ordinaires dont j'ai accoutumé de me servir, toutes les fois que je m'entretiendrais avec vous, il faudra que vous me preniez bien fort contre vous et que vous écoutiez à l'unisson de mon corps, le chant des oracles.

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