vendredi 10 juillet 2009


" Cher Joachim,

C'est au nom de notre ancienne amitié que je me permet de vous écrire. Nous sommes dans une situation dont l'étrangeté est au moins l'équivalente au danger qu'elle représente pour nos institutions. Ce danger n'est pourtant pas perçu pour ce qu'il est. Il est, paradoxalement, heureux qu'il en soit ainsi. Je n'ose imaginer la panique qui pourrait résulter d'une juste et objective analyse de la situation. Un homme accompagné de son chien a pénétré dans l'enceinte sacrée et s'approche dangereusement de la clôture. Comment est-il arrivé? Nous ne le savons pas encore. Il a déjoué tous nos systèmes de surveillance. Il aurait profité pour cela d'une situation météorologique tout-à-fait exceptionnelle. De même, nous ne savons pas qui il est, mais il semble qu'il soit de la maison. Si ce que je pense et que je ne puis écrire s'avère exact, vous le connaissez mieux que nous. Enfin, je devrais dire que vous le connaissiez, car nos dossiers nous signalent qu'il est passé pour toujours de l'autre côté. Le plus inquiétant n'est pourtant pas ce qui résulte de cette situation embarrassante, il consiste dans le fait, connu de moi seul, que cet homme pratique couramment ce que certains appelleront sans aucun doute la "glossolalie". Vous imaginez, vous qui êtes le plus fidèle gardien de nos croyances, ce qui pourrait advenir si, par le plus funeste des hasards, notre peuple bien-aimé en venait à connaître ce miracle malfaisant. Cher Joachim, je dois reporter la suite de cette lettre à plus tard, de nouveaux faits me parviennent qui me demande une réelle et active participation."


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